Camille Cacheux Coreye

Cloud e-commerce : n’est pas performant qui veut !

Le e-commerce est-il soluble dans le Cloud ? Sans doute, mais pas à n’importe quel prix… Le Directeur Général de Coreye évoque cette question avec justesse et montre que la performance est d’une importance cruciale dans ce domaine…

Par Camille Cacheux, Directeur Général de Coreye

Camille Cacheux CoreyeSur un marché français de plus en plus mature, la concurrence est désormais féroce pour les grands sites de e-commerce. Pour préserver leurs ventes et assurer leur croissance, ceux-ci continuent d’investir dans l’achat de trafic, multiplient les opérations marketing et analysent le comportement de leurs visiteurs pour optimiser le tunnel de commande.

Mais beaucoup d’entre eux continuent de négliger un élément fondamental pour acquérir un avantage concurrentiel : le temps d’affichage et l’accessibilité de leur site. Un constat étonnant quand on sait que près d’un site marchand sur deux conserve un temps de téléchargement moyen dépassant 4 secondes, alors que les professionnels s’accordent sur le fait qu’un tiers des internautes quittent un site au-delà de trois secondes d’attente.

Dans le même temps, la moitié des sites marchands continuent de saturer lors des soldes, alors que dans le cas général 50% de leurs ressources informatiques sont inutilisées à 80% du temps.

La recherche d’une solution d’infrastructure idéale pour répondre aux impératifs de performance semble donc toujours insoluble pour près de la moitié des sites de e-commerce français.

Une solution cloud agile

Certes, pour optimiser les coûts de fonctionnement tout en dimensionnant la plate-forme en fonction de leurs besoins, un nombre croissant de sites croient trouver le Saint Graal en s’orientant vers une solution cloud, qui leur permet de ne payer que la puissance de traitement dont ils ont besoin tout en disposant en théorie de ressources supplémentaires pour absorber les pics de trafic, durant les soldes ou la période de Noël par exemple. Ils économisent en effet grâce à cette solution au moins de 30% en coûts de fonctionnement par rapport à une solution d’hébergement classique.

Mais disposer d’une solution cloud standard ne suffit pas pour répondre à toutes les contraintes du commerce en ligne.

Pour fournir le meilleur niveau de performance, celui qui fait gagner des parts de marché, une solution cloud pleinement adaptée au e-commerce doit d’abord être agile, c’est-à-dire autoriser le déploiement à la volée de ressources supplémentaires – non pas en quelques jours mais en quelques dizaines de minutes – sur la base d’indicateurs métier, tels que le temps de réponse, le taux de transformation ou encore la saturation du tunnel de commande, en anticipant les montées en charge. Elle doit aussi autoriser sans planification préalable des déploiements temporaires de nouveaux serveurs sur des périodes courtes, pour gérer les pics momentanés de trafic générés par des campagnes marketing par exemple.

CDN et optimisation de code applicatif

Même après 15 années d’innovations technologiques successives, la stabilité des temps de réponse et d’affichage à un niveau inférieur à 3 secondes reste un défi majeur pour tous les sites marchands à fort trafic. Les taux d’abandon de panier se maintiennent à un niveau très élevé – jusqu’à 98% pour les tour-opérateurs par exemple, selon le baromètre Google-Kantar 2013. Parallèlement, les besoins en ressources par page ont encore augmenté de 8% en 2012, et le Top 100 des sites de e-commerce est 14% plus lent que le Top 2000, selon une étude Radware. Amazon lui-même a déterminé qu’une latence supplémentaire de 100 millisecondes impliquait une baisse de 1% de ses ventes.

Les gains de performance d’une solution cloud e-commerce efficace doivent être mesurés à trois niveaux.

Premièrement, ceci paraît logique en théorie mais cela l’est moins dans la pratique, le site doit disposer en toutes circonstances d’une puissance suffisante à tous les niveaux de l’architecture matérielle, donc à la fois pour ses serveurs frontaux, ses serveurs de base de données et son middle office.

Deuxièmement, pour optimiser les temps de réponse pour tous les visiteurs, spécialement dans le cas d’une présence à l’international, le site doit s’appuyer sur un réseau dédié de distribution de contenus de type CDN avec une fonction de caching géo localisée. Cette solution permet d’améliorer de 50% la rapidité de livraison des contenus, et de 1 à 10 la capacité d’accueil du site en surf web.

Troisièmement, terrain le plus souvent négligé mais pourtant stratégique, la solution cloud doit être accompagnée d’une prestation de conseil métier et d’optimisation du code applicatif. Une plate-forme e-commerce classique, de type Magento, Prestashop ou encore Hybris, possède toujours une potentiel d’optimisation des performances substantiel durant les périodes de forte charge via un tuning précis réalisé par des experts applicatifs, qui passe par exemple par un redimensionnement de certaines pages et une optimisation des appels en base. La performance applicative peut aussi être suivie au fil de l’eau.

En outre, de nouvelles pratiques permettent désormais d’accélérer et de fiabiliser la maintenance applicative sur les plates-formes e-commerce. C’est le cas du concept DevOpps, qui repose sur un rapprochement des équipes d’ingénierie logicielle et des équipes opérationnelles en automatisant, via des méthodes agiles, tous les processus de mise à jour et de déploiement des applications, des développeurs jusqu’aux systèmes destinataires.

Un site ouvert 100% du temps

Mais agilité et performance ne suffisent pas, la disponibilité doit aussi être au rendez-vous en toutes circonstances. Les internautes ne supportent plus la moindre interruption de service. Pour arriver à ce résultat, le fournisseur de la solution cloud e-commerce doit pouvoir s’engager sur des paramètres beaucoup plus draconiens que ceux d’un opérateur de clous classique.

Il doit bien sûr s’engager sur des niveaux de disponibilité très élevés, les plus proches possibles des ‘cinq neuf’ avec une infrastructure entièrement redondées et une supervision 24/7.

Il doit s’engager sur la sécurité des données, en respectant les normes industrielles les plus strictes (ASIP, PCI-DSS, ISO2700X, etc.).

Mais il doit aussi s’engager, avec des pénalités en cas de manquement, sur des niveaux de performances métier propres au e-commerce, c’est-à-dire par exemple, le taux de disponibilité de l’application, le temps de gestion d’un incident (GTI/GTR) ou encore la performance d’un scénario applicatif vu par l’utilisateur.