L’emploi dans le secteur informatique : entre tension et espoir

Par Pierre Giorgini, Directeur Général du Groupe ISEN

Tensions…

Une pénurie d’ingénieurs diplômés. Elle existe et résulte de quelques phénomènes dont le principal réside dans le nombre insuffisants d’étudiants dans les écoles. Les étudiants de terminales S ne se tournent plus exclusivement vers les écoles d’ingénieurs mais rejoignent les écoles de commerce, les études de médecine. Des classes préparatoires littéraires commencent même à les attirer ! Autre phénomène : le désintérêt (pour ne pas évoquer la répulsion) des filles vis-à-vis de l’informatique. Des stéréotypes masquent toute la dimension humaine des métiers de l’informatique (innovation, travail en projet, relation client). Enfin les sirènes de la délocalisation et le spectre de pays émergeants vers qui toute l’informatique européenne migrerait ont, pendant un temps, marqué les esprits avant de reprendre une dimension plus tempérée aujourd’hui.

Espoirs…

Les signes positifs sont nombreux. Tout d’abord, au-delà du climat de sinistrose un signal plus clair est adressé quant aux opportunités d’emplois offertes par ce secteur. Ensuite, un travail remarquable est mené par la profession (le Syntec et son association Pascaline) pour promouvoir et faire connaître les métiers auprès des plus jeunes. Il s’agit d’un engagement sur le long terme associant entreprises et partenaires académiques dont nous cueillerons les fruits peu à peu. Enfin la collaboration entre écoles et entreprises est réelle, de plus en plus stable et permet dans la plupart des écoles d’ingénieurs de développer une formation en phase avec les évolutions du marché.

Les mesures prise par ailleurs pour encourager la formation des demandeurs d’emplois constituent une autre bonne nouvelle. Les écoles d’ingénieurs pourront largement apporter leur concours à cet effort à travers la formation continue. Nombreuses sont celles qui sont déjà impliquées aux côtés des entreprises dans le cadre de programme de reconversion ou d’évolution des compétences.

D’une manière globale, cet enjeu ne trouvera sa solution que dans une mobilisation de tous : entreprises et environnement pédagogique.