4D et sa version 12 perpétuent la tradition d’une entreprise française presque trentenaire

Au départ, il y a Laurent Ribardière (aujourd’hui 46 ans). Aujourd’hui, en 2010, il se souvient…  Il crée en 1984 la société ACI et son SGBDR 4D. Pendant 10 ans, le produit ne « tournera » que sur Mac. Mais après le départ de Marylène Delbourg Delphis, qui tenait au fonctionnement exclusif de la plateforme sur Mac, il fallut passer « du côté obscur de la force ». Ce qui fut fait ! Nous étions en 1995, et c’est donc alors que 4D sortit une version fonctionnant correctement sur PC. « Il a fallu un marché où la concurrence était exacerbée, explique Laurent Ribardière. On n’avait plus une grande communicante, alors on a continué notre chemin mais un peu plus dans l’ombre ».

La deuxième vie de 4D, ce fut l’obligation de se concentrer sur un produit unique. Laurent Ribardière explique : « à une époque nous avions des dizaines de produits ». Rebaptisée 4D en 2000, l’entreprise connait alors un « gros trou d’air ». D’où un recentrage sur le professionnel et l’abandon rapide d’une multitude de petits ou moyens produits qui selon les propres termes de Laurent Ribardière allaient « dans tous les sens » (y compris des jeux et un traitement de textes, Writer Plus, qui connut malgré tout un certain succès).
Et Apple ? « Nos relations avec Apple ont évolué dans le temps, explique Laurent Ribardière. Elles sont bonnes aujourd’hui, mais ce n’est pas faire insulte à Apple que de dire que l’entreprise a tout de même une vision stratégique très grand public. Nous, au contraire, nous avons une vision B2B. Si vous voulez nous avons le chemin inverse de Filemaker lançant un produit très grand public comme Bento. »

Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui Laurent Ribardière a vu son rôle évoluer. Outre la présidence et le fait qu’il soit actionnaire de référence, son travail est celui d’un CTO, mais aussi de programmeur (toujours) et de pilote de la R&D. « Nous négocions un virage, ajoute-t-il. Nous travaillons autour de nouveaux produits qui ne sont plus 4D. A terme, notre futur sera connecté, dans la toile. »

L’actualité depuis l’été dernier c’est la version 12 de 4D, sous la houlette de Luc Hollande (voir ci-dessous). Mais celle-ci est une évolution de la version 11 qui, elle, était une vraie révolution (avec au passage réécriture du noyau).  « Elle a été conduite par l’évolution de nos clients, par leur croissance », ajoute Laurent Ribardière. « Nous sommes passés au multi-core, nous avons amélioré et optimisé nos outils, sommes passés au 64 bits (avec gestion d’une grande quantité de mémoire sur Mac OS snow Leopard ou sur PC avec Windows 7). Spécifiquement, sur la V12, nous avons ajouté un interpréteur et un compilateur PHP intégré à l’outil, avec l’intérêt de pouvoir exploiter à l’envi toutes les librairies disponibles sur le marché. » Des librairies extrêmement nombreuses et la plupart du temps gratuites.  « Pour beaucoup de nos clients c’est la porte ouverte à de nouvelles fonctionnalités puissantes, ajoute L.Ribardière avant d’indiquer que la portabilité des applis 4D Mac <> PC et vice-versa est « toujours d’une grande transparence, c’est l’une de nos grandes forces. »

Et pour enfoncer le clou, les dirigeants de 4D indiquent que dans les évolutions de la V12 ils ont beaucoup travaillé sur la synchronisation et la réplication des données. Un exemple concret : celui de la maison-mère avec plusieurs filiales décentralisées, et de multiples accès simultanés à des portions différentes d’un data center.

Luc Hollande prend la parole…

Et la mobilité ?

Luc Hollande – L’une des choses qui nous a été demandé, indique Luc Hollande, fut la synchro avec iphone, iPad, Blackberry, Android, etc. Nous l’avons fait par étape. Nous nous sommes appuyés sur iSort (une application française qui sort à cette occasion une nouvelle version spécifique et qui gère en outre l’iPad) et la synchronisation s’avère très simple : on choisit dans 4D les tables que l’on souhaite synchroniser avec son dispositif mobile, en l’occurrence un iPad.

Et le SaaS ?

Luc Hollande – Oui, il est présent chez nos clients, indique Luc Hollande. Parmi nos clients-éditeurs de solutions certains ont fait évoluer leur propre modèle vers du SaaS. Et nous leur avons offert en conséquence une tarification adaptée. »

Quel est votre modèle exact de distribution et/ou de partenariat et quelle est la typologie de vos partenaires ?

Luc Hollande  – D’abord les éditeurs de logiciels verticaux, c’est le premier vecteur de ventes de plateformes 4D sous une forme classique ou SaaS. Quand je dis premier, je veux dire la part la plus importante de notre Chiffre d’affaires global, qui en 2009, représentait un peu plus de 15 millions d’euros consolidé à l’échelle mondiale. Ensuite les développeurs indépendants (du freelance à la petite structure de développement), les grands comptes ou administrations avec qui on a une relation plus directe (exemples : BNP Paribas, la Mairie de Marseille) et puis je citerais aussi d’autres types de partenaires (Web agencies, SSII de grande taille,…). Dans le monde Apple, on travaille également avec des revendeurs agréés  qui poussent des solutions verticales développées sous 4D. 

Y’a-t-il une notion de certification chez vous ?

Luc Hollande – Oui, une certification technique qui concerne les développeurs à qui on propose un cursus de formation conclu par des tests de certification.

Et s’agissant des partenaires commerciaux ?

Luc Hollande – Nous avons mis en place un programme de partenariat, avec les classiques trois niveaux gold, silver et bronze, qui sont fonction du nombre de développeurs en interne et du niveau de prestations support, le niveau de CA ayant quant à lui un impact sur les conditions tarifaires. Les Gold et Silver peuvent bénéficier, au gré des opportunités, de budgets de co-marketing. Par exemple, nous avons pas mal investi auprès des partenaires impliqués dans le secteur des collectivités locales, avec une participation financière dans les principaux salons concernés par ce secteur. Nous finançons également les cas clients. Notez que notre site donne accès aussi à des forums, à des docs en ligne, à une knowledge base, etc. Une partie est réservée toutefois à nos partenaires.

Le ticket d’entrée ?

Luc Hollande – La version Developer Standard coûte 299 euros HT, la version Developer professional est à 999 euros HT. Les différences fondamentales entre les deux versions : la seconde permet de compiler, de protéger le code en générant des exe natifs (Mac et PC) et inclut un générateur qui permet de déployer en monoposte de façon illimitée. C’est  clairement un avantage concurrentiel. Si on est en mode serveur, il y a une licence de déploiement qui démarre à 1 049 euros HT par serveur. 

Au-delà de la France, quels sont les développements à l’international et quels sont les principaux pays où vous êtes présents ?

Luc Hollande – Nous avons 7 filiales qui couvrent les USA, l’Allemagne, le Japon, l’Australie, la Grande-Bretagne, la Suède et l’Espagne. Par ailleurs, en Italie, Belgique, Suisse et Pays-Bas, nous sommes présents via des
distributeurs. Parmi les 7 filiales, je vous les ai cité à peu près dans l’ordre de leur importance. Le CA France représente tout juste 28% de notre chiffre d’affaires mondial, c’est dire l’importance que nous accordons à l’international. Notre site Web (www.4D.com) est à ce titre disponible dans très nombreuses langues, tandis que le produit est lui livrable en 6 langues (français, anglais, espagnol, portugais, allemand, japonais).

A l’occasion de cette V12, quel est l’objectif commercial que vous vous êtes fixés ?

Luc Hollande – Un objectif principal de transformation de toutes les applications V11, voire 2004, en V12, ce qui représente un potentiel important. Cela augmente mécaniquement, ou plus indirectement, notre chiffre d’affaires.

Concluons sur un point de prospective… Etes-vous déjà sur le chantier de la V13 ou allez-vous passer directement à une V14, et dans quel sens vont les développements ?

Luc Hollande – Oui, nous travaillons déjà sur la V13 (nous ne sommes pas superstitieux) et nous travaillons en parallèle sur une autre plateforme, dont je ne peux pas vous révéler grand-chose aujourd’hui (nom de code : Wakanda, un nom sioux qui veut dire « magie interne ») mais qui promet de faire autant de bruit que les vuvuzelas !

Monsieur Hollande, je vous remercie

Luc Hollande – C’est moi.

Qui est Luc Hollande ?
Si Laurent Ribardière rappelle de bons souvenirs à nombre d’acteurs de l’informatique ayant débuté dans les années 80, Luc Hollande est lui moins connu. Il a 47 ans et a principalement travaillé pour des éditeurs nord-américains (6 ans chez Oracle, 4 ans chez PeopleSoft racheté ensuite par Oracle) et dans le domaine de la BI (notamment chez Informatica).
Il a été nommé CEO de 4D à son arrivée dans l’entreprise en janvier 2006. « Avec mon arrivée, explique-t-il, nous avons chez 4D achevé notre mue B2B. Deux choses ont été importantes: une meilleure gestion des gros clients et la transformation du modèle de vente qui était un modèle licences+upgrades à un modèle plus récurrent avec des redevances annuelles. »

Photos de Laurent Ribardière, CTO fondateur de 4D et Luc Hollande, CEO de la société. Crédit : Véronique Le Lann.

Annexes : Cas clients intéressants

Hôpital Claude Bernard – Metz  www.4d.com/sites/default/files/success_stories/pdf/TemoignageCliniqueMetz.pdf

Conseil Général Saône-et-Loire
www.4d.com/sites/default/files/success_stories/pdf/TemoignageCG71.pdf

VIP – Paris
www.4d.com/sites/default/files/success_stories/pdf/TemoignageVIP.pdf

ADAV – Paris
www.4d.com/sites/default/files/success_stories/pdf/TemoignageAdav.pdf

Office du tourisme de Megève
www.4d.com/sites/default/files/success_stories/pdf/TemoignageMegeve.pdf