Qui dénonce la supercherie du Président d’Alcatel-Lucent ?

De charybde en scylla… La restructuration – une de plus, le troisième plan social en deux ans – est en marche chez Alcatel-Lucent. Les procédures d’information et de consultation sur les plans de la direction en la matière et sur les projets d’externalisations du groupe ont débuté. « Cette semaine, la direction a convoqué le CE d’Alcanet (informatique du groupe Alcatel Lucent) et les CCE de RFS (Radio Frequency System), ALF (Alcatel Lucent France) et ALE (Alcatel Lucent Enterprise), 4 filiales françaises du groupe Alcatel Lucent », ont ainsi révélé ce mardi les organisations syndicales. Celles-ci sont vent debout contre les annonces de licenciements à venir. Licenciements qu’elles qualifient d’« autoritaires », «  contrairement aux affirmations du président Camus ». L’intersyndicale explique en effet que « les documents reçus concernant les suppressions d’emplois montrent que le volontariat affiché partout par la direction est une supercherie ».

Pourquoi parle-t-elle de supercherie l’intersyndicale ? Car, dit-elle, le volontariat « dure 3 mois et ensuite la direction compte passer à la phase  autoritaire  en comptabilisant des points à partir de critères (familiaux, âge, ancienneté, diplômes, qualités professionnelles…) applicables à tous les salariés ! ». Et elle conclut : « chacun pourra ainsi faire ses comptes : moins on a de points, plus on est proche de la sortie ! ».

Le 9 septembre dernier, suite à une rencontre avec le directeur adjoint du cabinet du Ministre de l’Industrie Christian Estrosi (ndr : qui vient d’obtenir une victoire à la Pyrrhus dans le dossier Molex) , les organisations syndicales d’Alcatel-Lucent avaient dénoncé un manque de volonté politique d’imposer à la direction d’ALU un maintien des emplois dans l’hexagone et avaient rappelé que «  depuis le 28 juillet, date de la 1ère réunion avec Christian Estrosi, les choses avaient peu évolué ». L’intersyndicale mettait le doigt sur une réalité quelque peu gommée par le Ministre à savoir qu’il n’y avait eu aucune rencontre entre M. Estrosi et MM. Verwaayen et Camus. Elle indiquait en outre que l’engagement du groupe de ne pas fermer le site de Sophia Antipolis ne se s’était nullement traduit par une diminution du nombre suppressions d’emplois pour la filiale ALE.

Ce mercredi, les salariés de l’établissement d’Orvault manifestent, à l’instar des autres sites hexagonaux d’Alcatel-Lucent. Rien que sur ce site pas moins de 60 emplois seraient condamnés par la direction du groupe, sans compter une cinquantaine d’autres postes « externalisés ». Des suppressions d’emploi sans doute aussitôt compensés dans des pays à faible et très faibles revenus.