Nokia pourrait aborder le marché des portables PC

Confronté à une baisse d’activité sans précédent sur son marché fétiche de la mobilité et de la téléphonie, Nokia cherche de nouveaux terrains de jeu. Talonné dans son domaine par le coréen Samsung et attaqué de toutes parts côté smartphones, le numéro un mondial de la téléphonie mobile n’a pas les deux pieds dans le même sabot.

Sa stratégie de reconquête est d’abord passée, depuis fin 2008 et récemment sur le Mobile World Congress (ex-3GSM), par une offensive dans le domaine des contenus et services payants via son portail tout neuf OVI et sa boutique d’applications en ligne OVI Store, qui font pièce à Apple et son Apple Store.

Mais le fabricant finlandais est bien conscient qu’il lui faut plus, bien plus, pour résister à la crise mondiale. Conséquence : de nouveaux terrains sont explorés. Interviewé il y a quelques heures par une chaîne de télévision finlandaise, Olli-Pekka Kallasvuo – le CEO de Nokia – a lâché, l’air de rien, une petite bombe : Nokia serait prêt à attaquer le marché du PC portable ! Ce, près de dix ans après avoir abandonné le marché des écrans et moniteurs multimédias. « Nous regardons ça de très près et nous évaluons cette opportunité« , a-t-il déclaré.

S’agira-t-il d’une stratégie « me too » qui verrait Nokia proposer à son tour un ou plusieurs Netbooks (pourquoi pas fonctionnant avec Androïd) ? C’est peu probable, ne serait-ce qu’en termes d’image. Ce qui est plus probable c’est le lancement d’une gamme complète d’ordinateurs frappés de son logo. M.Kallasvuo a ajouté, lors de l’interview  « Nous n’avons pas besoin de cinq années supplémentaires pour constater ce que nous savons déjà, le téléphone portable et le PC convergent en de nombreux points« .

Ce, au moment où des constructeurs traditionnels de PC (notamment Acer et Dell, ou encore Toshiba) se mettent résolument à lancer des smartphones et des netbooks sur le marché. Nokia prendrait donc d’ici quelques semaines le chemin inverse, sur un marché qui – en dépit de la crise – reste très porteur.

Mais le fabricant finlandais a-t-il une légitimité suffisante pour se lancer dans cette bataille sur un marché ultra-concurrentiel où sévit une guerre des prix quasi-permanente ? L’avenir le dira, même si Nokia a quelques arguments technologiques, économiques et marketing à faire valoir sur cette question.
Sans langue de bois : pour l’analyste de CSS Insight, Ben Wood, cité par Reuters, « Nokia aura peut être du mal à adresser ce marché mais il pourra compter sur son énorme force de frappe en termes d’usine, de logistique et de distribution ».

Cependant, d’autres analystes évoquent la complexité de la tâche pour un acteur démarrant de zéro sur ce marché (même s’il s’appelle Nokia), ce qui se paierait fatalement par plusieurs années de préparation pour être fin prêt. A moins qu’un rachat d’un acteur déjà bien implanté…