Le Wall Street Journal l’affirme : Dell vendrait ses usines de fabrication d’ordinateurs

En pleine réorganisation et alors que ses derniers résultats se sont avérés assez médiocres (le bénéfice au deuxième trimestre en baisse à 616 millions de dollars), Dell essaierait de vendre ses usines de fabrications d’ordinateurs afin d’alléger drastiquement ses coûts. C’est ce qu’affirme le Wall Street Journal dans son édition de vendredi.

Selon le quotidien, généralement très bien informé, Dell a depuis plusieurs mois approché divers fabricants d’ordinateurs parmi ses sous-traitants afin de leur proposer de reprendre ses usines. Citant une « personne non identifiée », ayant connaissance du plan de l’entreprise, le Wall Street Journal indique qu’on peut s’attendre à ce que le constructeur texan vende la plupart, voire l’ensemble, de ces usines « au cours des prochains 18 mois« .

Le principe de l’entreprise « sans usine » (fabless) est en filigrane de ce projet, car « Dell passerait alors des accords avec des fabricants informatiques sous-traitants pour produire ses PC », ajoute le WSJ.

En outre, selon le quotidien, toujours avec l’appui de ce curieux informateur fantôme, il n’est pas exclu que certaines usines, si elles n’arrivent pas à trouver un repreneur, ferment purement et simplement.

Les usines de Dell sont établies au Texas, lieu de naissance de la firme, mais aussi ailleurs aux Etats-Unis (au Tennessee et en Caroline du Nord) et ailleurs dans le monde (Chine, Brésil, Inde, Malaisie) et même en Irlande. Une usine d’assemblage avait même été inaugurée en janvier dernier à Loda, en Pologne !

Si l’information était confirmée, ce mouvement de Dell vers un schéma « Low » ou « Zero » production interne, marquerait un virage stratégique majeur de la firme de Michaël Dell. Il aurait pour source les évolutions rapides du marché informatique mondial vers toujours plus de plateformes mobiles, au détriment des desktops et, dans une moindre mesure, des serveurs qui ont assis le succès planétaire de l’entreprise. En outre, la guerre des prix et l’apparition du segment des Netbooks, qui a amplifié un mouvement inexorable et déjà fortement engagé de réduction des marges, ne donnent plus les coudées franches aux fabricants. Ceux-ci doivent, parfois la mort dans l’âme, s’en remettre à une sous-traitance « intégrale », via des chaînes de production implantées pour la plupart dans le sud-est asiatique. Voire revendre leur activité micro-ordinateur (à l’instar de ce qui s’est passé entre IBM et le chinois Lenovo).