Charlotte Pety, responsable business development de Scalair

Docker : comment les intégrateurs peuvent profiter des conteneurs

Docker bouscule le monde du Cloud, mais comment en tirer profit ? L’intégrateur Scalair et la SSII Objectif Libre partagent leurs premiers retours d’expérience sur la technologie de conteneurs.

La technologie des containers de Docker, qui permet d’embarquer une application afin de l’exécuter sur tous types de serveurs, bouscule le secteur du Cloud. Les intégrateurs spécialisés en infrastructure peuvent espérer en tirer profit dès 2016, d’après Scalair et Objectif Libre interviewées sur le sujet.

ChannelBiz : Quels sont les avantages de Docker ?

Charlotte Petyt, responsable business development de Scalair
Charlotte Petyt, responsable business development de Scalair.

Charlotte Petyt, Scalair : Docker supprime les limites liées à l’OS. Cela permet d’étendre et d’ajouter des ressources facilement, sans problème de redémarrage. Le conteneur simplifie la couche entre l’équipement physique et les applications. Il permet d’aller plus vite, d’être plus réactif et d’évoluer en fonction de la demande de l’entreprise.

Claire Gayan, Objectif Libre : S’intéresser à Docker était logique dans notre métier. Docker accélère le travail des développeurs. C’est un changement considérable dans la façon de penser l’informatique. Cela permet d’accélérer les développements et de construire des applications qui évoluent plus vite et peut-être plus facilement.

On va pouvoir construire des applications sous forme de micro-services isolés les uns des autres. Grâce aux conteneurs, si il y a une grosse croissance, on peut faire évoluer une seule application indépendamment des autres. Tout ce qui a été fait dans le conteneur va être porté en production plus rapidement, sans toucher au reste. Docker permet de travailler de manière plus souple pour faire des tests, et explorer plus de pistes sur l’applicatif.

ChannelBiz : Quelles nouvelles opportunités amènent les conteneurs ?

Charlotte Petyt : Cette nouvelle technologie va nous permettre d’apporter plus de services, d’être plus réactifs et de suivre de très près la croissance de nos clients. Nous pourrons mieux les aider à faire leurs prévisionnels pour que leurs applications soient toujours disponibles. Nous pouvons mieux accompagner les entreprises et épouser leur courbe de croissance et de besoins plus rapidement.

Claire Gayan, responsable de l'agence Parisienne Objectif Libre
Claire Gayan, responsable de l’agence parisienne d’Objectif Libre.

Claire Gayan : Cette technologie permet de travailler avec des clients sur les aspects métier côté processus. Nous sortons de la sphère purement technique. Nous apportons une nouvelle palette de services.

Docker est une technologie dans laquelle on croit. Nous commençons à ressentir les effets du mouvement Devops. Nous allons nous engager sur Docker et mettre en place un outillage pour l’accompagner, au niveau audit, conception d’architecture, aide au choix des outils…

Nous avons également beaucoup de demandes de formation spécifiques. Il ne faut pas y aller en pensant y arriver seul, car c’est très complexe.

ChannelBiz : Après le boom américain de Docker, vous attendez-vous à un phénomène comparable en France ?

Charlotte Petyt : A l’étude chez nous depuis un an, la technologie n’est pas très courante, mais nous commençons à avoir des clients qui nous en parlent. Nous n’avons pas de clients qui utilisent Docker en production pour l’instant, mais c’est en cours d’évaluation chez nous en R&D. Pas encore d’offre Docker non plus, même si cela fait partie de nos objectifs pour 2016. Nous allons offrir ce service à nos clients.

L’équipe Docker.

Claire Gayan : En tant que SSII spécialisée sur les technologies d’infrastructure Open Source et acteur dans l’écosystème OpenStack (nous sommes dans les 20 premiers contributeurs mondiaux), nous nous intéressons de près à Docker depuis un an. Deux experts travaillent sur le sujet et un troisième devrait être bientôt recruté à Paris.

Nous avons constaté les capacités de la technologie en termes de changement, moins en termes de business pour l‘instant. Aujourd’hui, il y a beaucoup de buzz, mais le marché français n’en est pas au même stade que son équivalent aux États-Unis. Nous avons beaucoup de demandes et un grand projet sur 50 jours pour un client dans l’IoT en cours. Ils souhaitent savoir comment modifier leur architecture pour mettre en place Docker, car ils ont compris le bénéfice des conteneurs en terme de « time to market ».

Cela fait 6 mois que l’on génère du chiffre d’affaires grâce à la technologie Docker et les bénéfices induits devraient se matérialiser en 2016. Nous avons d’importants clients qui s’y intéressent, les équipes de développement sont curieuses et testent cette technologie, cela devrait se débloquer en 2016, car la technologie est mature aujourd’hui.

Aux États-Unis de grandes entreprises, comme eBay, Paypal, Netflix ou Uber, ont adopté Docker. D’après les chiffres de la dernière DockerCon (la conférence organisée par la start-up, NDLR), 240 000 applications ont été « dockerisées », soit une croissance de 270% en un an. Et l’adoption est moins lourde qu’avec OpenStack.

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