Pour la quatrième année consécutive, le cabinet d’analyse Canalys organisait, du 3 au 5 octobre, le Canalys Channels Forum. Rassemblant sous le soleil de Barcelone les plus grands acteurs IT, l’édition 2011 est placée, sans surprise, sous le signe du Cloud. Une ribambelle de chiffres, de la musique et des analyses de marché, telles sont les composantes de l’intervention de Steve Brazier, CEO et fondateur de Canalys.
Sur fond de musique rock et d’applaudissements, Steve Brazier, CEO de Canalys, entre en scène pour l’ouverture de la quatrième édition du Canalys Channels Forum. Non sans une certaine aisance, il annonce le programme des deux jours à venir : ce sera « Channel à la sauce Cloud ». C’est l’enceinte du « Palau de congressos de catalunya », à Barcelone, qu’a choisi Canalys pour rassembler la fine fleur du Channel IT, avec pas moins de 45 pays représentés.
Fondé il y a presque 15 ans par son actuel CEO, Canalys agit auprès des acteurs IT en leur fournissant expertises et analyses dans les domaines de la sécurité informatique, de la mobilité, et bien sur du cloud computing. L’objectif des deux prochains jours est relativement simple : permettre la rencontre entre constructeurs et distributeurs IT mais également faire un bilan de l’année écoulée, sans oublier d’analyser les grandes tendances qui feront l’année à venir.
Et en termes de bilan, Steve Brazier, n’est pas des plus rassurants, c’est le moins que l’on puisse dire… Bien qu’annonçant une croissance modérée de 18% du marché mondial de l’IT, il s’empresse de préciser qu’il existe 60% de chances que l’année 2012 soit placée sous le même signe. Ne laissant que 15% de chances à l’Allemagne, la Chine et les États-Unis de réussir une union salvatrice pour le marché de l’IT. L’expression « finance raisonnée » est lâchée, le CEO de Canalys le dit haut et fort : la spéculations frappe aussi le monde des hautes technologies.
Le Cloud…pas seulement pour les pros
Le discours alarmant, parfois même alarmiste, achevé, c’est du Cloud dont parle alors Steve Brazier. Avec un premier constat : les revenus générés par le Cloud axé consommateur s’élève à 47 milliards de dollars pour l’année 2011. C’est donc vers ce type de Cloud, qu’il conseille de s’orienter. Certes, le Cloud d’entreprise présente des débouchés, mais travailler à un Cloud plus simple d’utilisation, plus axé sur le partage et non plus réservé aux seules entreprises, peut se traduire par d’importants bénéfices pour ceux qui seront les acteurs de cette petite révolution.
Pour l’entreprise, préférer prudemment le Cloud privé
Si le Cloud sera bel et bien une composante essentielle du monde IT de demain, il reste tout de même pour les entreprises un choix à faire entre Cloud public et Cloud privé. Quelle différence ? Dans un écosystème de Cloud privé c’est l’entreprise qui contrôle les infrastructures déployées. Canalys, par la voix de son CEO, livre un avis tranché : « Le Cloud public n’est probablement pas une bonne opportunité ». Les chiffres annoncés par Canalys parlent d’eux mêmes : le Cloud public représente, pour l’année 2011, 31 milliards de dollars de revenus contre 50 milliards, sur la même période, pour le Cloud privé. Même si ce type de Cloud, et Brazier le concède, convient particulièrement dans les cas de développement d’une nouvelle activité quand le succès reste incertain, la tête de Canalys rappelle qu’une migration vers le nuage n’est pas toujours le meilleur choix. Les coûts qu’une telle décision engendrent pouvant parfois réserver de bien mauvaises surprises.
En amont de cette la dichotomie privé/public se pose en effet une question que l’on oublie presque : est-il vraiment nécessaire de migrer ses activités vers le Cloud ? Là encore Steve Brazier invite à la prudence et à la réflexion, tout en rappelant que sur l’année 2011, le Software as a Service (SaaS) représentait 26 milliards de dollars, l’Infrastructure as a Service (IaaS), 2,9 milliards et le Platform as a Service (PaaS), 1,8 milliards de dollars.