Un produit destiné aux professionnels doit-il nécessairement afficher un prix avoisinant les 1000 euros ? Tel est le parti pris de HP. Le constructeur américain, qui voit son leadership sur le marché des ordinateurs menacé par Apple, contre-attaque avec l’EliteBook 8640p, un portable 14 pouces censé procurer un compromis entre performance et mobilité, deux notions souvent incompatibles. Sa cible principale, le monde des entreprises, où Mac OS gagne progressivement du terrain sur Windows.
Déballage, ergonomie : premières impressions
Force est de constater que le fabricant n’a pas forcé sur la parure. Composé tout au plus de deux cartons, l’emballage est sommaire, si bien que l’on en extrait la machine en un clin d’oeil. Dans l’unique compartiment annexe, deux DVD de restauration se battent en duel avec un dépliant de prise en main suffisamment exhaustif en schémas pour y consentir quelques minutes de lecture. Le bloc d’alimentation complète une offre réduite a la plus simple expression d’un concentré de mobilité.
Le châssis n’est pas pour contredire l’homogénéité esthétique qui se dégage de prime abord. Il cumule compacité et modularité. Reste qu’il sollicitera généreusement les muscles des professionnels en déplacement : deux kilos minimum, parfois bien plus en fonction de la configuration, on est plus proche de transportable que de l’ultraportable.
Point de noir ébène en guise de robe, encore moins de ce blanc écarlate passé de mode. L’EliteBook se pare d’un gris pur similaire à celui des MacBook. Il affiche un design moderne qui respire la liberté, accroissant le lien de confiance qu’il noue rapidement avec son propriétaire. Pour compenser le déficit de légèreté de cette machine, HP fournit un bloc d’alimentation au gabarit respectable. On déplorera toutefois l’absence d’un voyant signalant le bon fonctionnement, au même titre qu’un hypothétique interrupteur commandant l’allumage et l’extinction.
La coque, sans resplendir au grand jour, est relativement immunisée contre les traces de doigts, gros désavantage de certains concurrents qui ont adopté une surface brillante. L’intégration des composants est elle aussi convaincante. Aucune protubérance à déclarer, malgré l’apparence résolument cheap d’un plastique rugueux au toucher. L’ensemble a beau se révéler peu accommodant, cette austérité inspire, ou tout du moins cache, une solidité à l’épreuve de la vie quotidienne. Impression renforcée par le choix judicieux d’implanter un système sécurisé d’ouverture. L’intégration d’un bouton-poussoir destiné a cet effet bannit toute erreur de manipulation, dont un basculement par inadvertance de la dalle.
Tour du propriétaire, caractéristiques
Un ordinateur traditionnel reste, dans sa forme, un pavé a six faces. Autant d’opportunités pour HP de faire valoir le sérieux de sa gamme professionnelle. A l’avant, quatre diodes passeraient presque incognito. Elles impressionnent par leur discrétion. C’est tout juste si l’on parvient à les distinguer sous la lumière du jour. Un inconvénient qui sonnera comme un soulagement pour les noctambules. Ces derniers pourront utiliser leur ordinateur sans craindre le sempiternel éblouissement causé par certains voyants d’un brillant insoutenable.
De gauche à droite, ces quatre indicateurs précisent l’état de la connexion sans fil, la mise en veille, le niveau approximatif de charge de la batterie et l’activité du disque interne. Ils jouxtent deux haut-parleurs integrés en facade, au niveau du pavé tactile. A l’arrière, le port RJ11, généralement delaisse au profit du RJ45, fait son retour. Il permettra aux voyageurs ou encore aux journalistes de bénéficier des connexions RTC. A ses côtés, un port VGA et un Ethernet Gigabit laissent le panneau bien dégagé. Dommage que les vis de maintien du boîtier soient si visibles et finalement si disgracieuses.
C’est sur sa gauche que l’EliteBook est le plus fourni. La prise d’alimentation offre une connexion sûre, mais un coude au niveau du connecteur n’aurait pas été de trop. Cela aurait permis de libérer plus d’espace de travail. Couplé à deux ports USB, la fiche Firewire 800 constitue une excellente alternative, peut-être moins pertinente au vu du débit impressionnant du bus série a la norme 3.0. Il accueillera toutefois essentiellement du matériel d’acquisition vidéo et des disques durs externes. Concernant les emplacements USB, HP les a placés proches l’un de l’autre, rendant difficile leur utilisation conjointe dans certaines situations. Un désagrément rattrapé par l’excellente intégration du lecteur combo Blu-Ray / DVD, compatible avec une kyrielle de formats exotiques.
On notera par ailleurs la présence d’un slot ExpressCard, destiné à des modules aussi variés que des lecteurs d’empreintes digitales ou de cartes à puce. A l’opposé, face droite, un port Kensington fait son apparition. Il permet comme a l’accoutumée de sécuriser l’ordinateur grâce a un cadenas. La surface réduite qu’il occupe contraste en tout point avec la buse d’aération située juste en-dessous. HP n’a pas manqué de culot dans l’affaire. Gare à la poussière qui menace de s’y engouffrer. Très fourni en connecteurs, ce même côté droit accueille un troisième port USB, doté de la nouvelle technologie de rechargement de périphériques en veille et à l’arrêt. Il s’accompagne d’un port e-SATA réservé aux quelques médias de stockage compatibles. Fin de la visite avec les connecteurs jack désormais typiques des ordinateurs portables. L’un pour un casque ou une sortie de niveau ligne ; l’autre pour un microphone basse fréquence non amplifié.
Prise en main initiale
Agréable sensation au toucher du clavier. Une impression de durabilité se dégage au bout de quelques minutes de frappe acharnée. L’outil numéro un du professionnel a vraisemblablement de quoi l’accompagner pour un bon bout de temps. Sa durée de vie devrait s’élever à plusieurs dizaines de milliers de pressions. A moins que ces quelques éléments mal fixés dans leur logement n’aient raison de la sagacité de l’utilisateur. En effet, certaines touches, notamment centrales, ont cette fâcheuse tendance à se balader dans leur emplacement au gré du temps.
En conséquence, le clavier se révèle ô combien moins bruyant sur ses extrêmités qu’en son centre, où il intègre un capteur tactile de mouvement loin de remplacer un touchpad. Plus gênant qu’autre chose, ce composant d’un autre temps réduit la taille des trois touches qui l’entourent. Pour faire simple, chacune perd un morceau dans l’affaire.
Les repose-poignets sont bien étudiés et remplissent leur mission. En tandem avec le clavier, ils minimisent la fatigue de ce fameux canal carpien. A la longue, on a néanmoins tendance à ressentir une douleur, surtout lorsque Mère Nature nous donne de petites mains, peut-être un peu limitées pour atteindre sans mal les rangées supérieures.
Au chapitre des points faibles, impossible de passer outre ce pavé directionnel ramassé. Peiner pour accéder à des commandes pourtant basiques, est-ce vraiment le tribut à payer pour bénéficier d’une batterie de touches de fonction et d’un clavier complet à 86 touches ? D’autant plus que HP n’a visiblement pas trouvé la place pour offrir un pavé numérique digne de ce nom. Dernier grief, la position de la touche de fonction, labellisée « fn ». Elle se situe à l’emplacement habituel du modificateur « ctrl », ce qui oblige à revoir sa technique de frappe, sous peine de manquer ses copier-coller. Mais que cette inversion se fait fréquente sur les nouveaux laptops ! Enfin, une lampe adjointe au module webcam compense l’absence de rétroéclairage. En tant que Front Light (par opposition au Backlight), elle remplit correctement son rôle dans les endroits sombres. Et c’est ce qu’on lui demande.
Passons au touchpad, lui aussi non exempt de tout reproche. Il occupe pourtant une surface généreuse : ses quatre boutons inclus, il mesure les deux tiers du clavier en hauteur et un bon tiers en largeur. Malheureusement, le confort d’utilisation n’est pas à cette image. Son revêtement est tout sauf lisse. Il accroche, inexorablement, condamnant toute fluidité dans le déplacement. Et la précision de pointage s’en ressent. On a vite fait d’adopter une souris USB, même basique. Evidemment, les gestuelles tactiles en pâtissent. Le défilement à deux doigts (pas de molette virtuelle comme sur un nombre croissant de machines) est un cauchemar qui, de surcroît, nécessite un réglage aberrant de la sensibilité du touchpad. Pas plus de compliments à l’adresse des quatre boutons cliquables, lesquels s’enfoncent mollement, avec une conviction à peu près aussi minimale que celle d’un utilisateur forcément désabusé. On a vu diablement mieux.
Heureusement, ou pas, l’écran sauve la mise, dans une moindre mesure. Dès l’allumage, la dalle TN mate de 14 pouces paraît bien sombre comparée à ses homologues. En revanche, la clarté et les détails sont au rendez-vous, tant que l’on ne pousse pas trop loin le processeur graphique. Le rendu est censé bénéficier d’un traitement anti-reflets. Le constat ne saute cependant pas aux yeux sans une analyse minutieuse qui mène à une conclusion univoque : inutile d’envisager une utilisation directement sous les rayons du soleil. Même à l’ombre, il faut redoubler de vigilance pour conserver un bon angle de vision.
Dès lors que l’on incline un tant soit peu le panneau, ou que l’on s’en décale légèrement, il devient ardu de distinguer, dans un premier temps, les caractères. Plus l’on va et plus les formes se dilatent, laissant place à des aberrations chromatiques. Tout ceci alors que l’on n’applique qu’une inclinaison d’une cinquantaine de degrés. Le résultat reste très supportable, mais se pose en inconvénient d’une telle technologie d’affichage, encore loin d’arriver à la cheville de l’IPS d’Apple. La donne change quelque peu pour la luminosité, acceptable a partir de 40% de son niveau maximal, et dont l’amplitude demeure convaincante quelles que soient les conditions d’éclairage.
Pour plus de pertinence dans le résultat, mieux vaut privilégier un réglage manuel. Le capteur de lumière extérieure n’est pas encore totalement au point. Il semble surtout favoriser les économies d’énergie, sans trop se préoccuper de la vue de l’utilisateur ni de la température des couleurs. En outre, si les charnières semblent parées pour subir les pires traitements, rabattre l’écran requiert une douceur certaine. En fin de course, le basculement s’accélère, quand bien même l’on diminue la pression. Violents du poignet, s’abstenir.
Utilisation traditionnelle
Après initialisation préalable du système lors de la première mise en fonction, le processus de démarrage n’est pas des plus véloces. Au bas mot, une trentaine de secondes sont nécessaires pour atteindre l’écran de connexion. Ajoutez-y 10 secondes pour voir s’afficher le bureau et 15 secondes supplémentaires pour bénéficier d’une interface opérationnelle.
Au petit jeu des comptes, on frôle la minute, un délai non négligeable lors de déplacements durant lesquels le temps se fait une denrée rare. Pour renaître d’un coma artificiel dénommé veille, l’EliteBook est nettement plus performant. Tout au plus son réveil dure-t-il une dizaine de secondes, à moins d’avoir laissé tourner une pléthore de tâches de fond. Dans un registre similaire, l’extinction s’effectue en 15 secondes environ, sans pour autant en arriver au niveau de Mac OS ou encore des distributions Linux optimisées.
Bourré d’options, le BIOS est daté d’avril 2011. Les techniciens en herbe le mettront à jour via la partition dédiée à la restauration système. En cas de problème matériel, un outil avancé de diagnostic est disponible pour examiner en détail le processeur Core i5 à 2,6 GHz, les 4 Go de RAM ou encore le disque dur S-ATA de 500 Go. En usage classique, à savoir du traitement de texte couplé a de la navigation Internet, avec en tâche de fond un morceau de musique, le niveau sonore ne dépasse pas les 40 dB. Le ventilateur semble toutefois connaître quelques bouffées de chaleur passagères et hausse le ton, tout seul, comme un grand. Dans un environnement tel qu’un bureau, cette nuisance sonore est négligeable. Le véritable souci réside plutôt dans le souffle tiède que dégage constamment l’orifice situé sur la droite du châssis. La température a même tendance à monter en flèche à la moindre sollicitation prolongée du processeur. Un jeu de dernière génération ou un film gourmand en ressources 3D, et l’EliteBook se mue en chauffage central. Il est fortement déconseillé de le conserver trop longtemps sur ses genoux, encore moins entre ses cuisses, auquel cas une surchauffe pourrait survenir.
Passé un assistant de démarrage qui règle entre autres les paramètres réseau et les sessions utilisateur, le bureau bien connu de Windows 7 se révèle au grand jour. Il s’agit de l’édition professionnelle, en version 64-bit. Les programmes conçus pour des architectures 32-bit s’y complairont, mais avec des performances limitées. En farfouillant dans les menus d’une interface claire et abordable, on découvre une offre logicielle complète, sans fioritures ni extras ralentissant le système. La suite antivirus Norton fournie par défaut se comporte idéalement. Elle fait son travail sans bombarder l’utilisateur de notifications à tout va. Peut-être changera-t-elle d’avis au moment de renouveler la licence.
Aux quelques outils de présentation, de lecture multimédia et d’optimisation système, s’adjoint la suite bureautique Office 2010, un produit signé Microsoft. La firme de Redmond ne déroge pas a la règle et propose une version retravaillée, versatile, orientée cloud, pour une productivité prétendument accentuée. Pour renforcer la sécurité des fichiers ainsi générés, une module de cryptage par algorithme 256-bit fait son apparition et s’inscrit dans une suite de solutions logicielles intégrées par HP à son EliteBook. A ses côtés, on retrouve une option de protection de l’ordinateur par reconnaissance faciale. Un lecteur d’empreintes digitales ajoute une troisième dimension dans la course à la protection des données. Il suffit de scanner au préalable plusieurs de ses doigts pour assurer un fonctionnement optimum. L’équipement relève plus du gadget que de l’innovation, mais qu’importe, tant qu’il remplit son rôle.
Parmi les applications de l’écosystème HP, l’une enclenche un réglage au vol du Bluetooth, du Wi-Fi et du pavé tactile. Elle fonctionne en tandem avec le Power Assistant, lequel se charge d’optimiser l’autonomie de la batterie en définissant des profils. Mais que serait l’EliteBook sans le Connection Manager et ses notifications qui deviennent vite incontournables ? Un ordinateur des plus communs. Ce n’est pas tant que le logiciel sus-cité confère à la machine des super-pouvoirs. Simplement, sans extravagance, HP parvient à marquer de son empreinte Windows 7 avec cette surcouche.
En deux clics, le réseau sans fil est opérationnel, au même titre que les connexions Bluetooth. Le Wi-Fi 802.11n tient son rang avec brio et offre un débit maximal avec le point d’accès en Wi-Fi à la norme g utilisé pour le test. La récupération d’un fichier hébergé sur un serveur distant s’effectue à plusieurs mégaoctets par seconde, pour peu que l’infrastructure réseau elle-même suive. Le refrain se poursuit avec le Bluetooth. Faute d’un casque compatible, l’AD2P passe a la trappe. Pas les smartphones des collègues. Tous les appareils à proximité sont détectés : la sensibilité est satisfaisante et les taux de transfert, loin d’être mirobolants, suffisent a envoyer sans peine à sa voisine de bureau un mot d’amour ou la photo du chat de la voisine.
Multimédia : qui dit professionnel…
Bonne nouvelle pour les inconditionnels de la visioconférence. La webcam frontale se montre performante et calibre idéalement une image qui manque parfois de détails. Elle rend les couleurs avec une justesse certaine, dérivant toutefois légèrement vers le bleu lorsque l’environnement manque de lumière. Plus généralement, l’objectif craint les situations extrêmes de luminosité. La surexposition est mal compensée, à l’instar de l’obscurité ambiante. C’est bien l’un des seuls reproches imputables à une webcam d’excellente qualité. De quoi prendre son pied à entretenir des conversations vidéo.
Hautement décevant, le rendu sonore est digne d’un netbook, pas d’un laptop dédié à des professionnels. La technologie SRS, vieillissante et un peu en retrait, force à utiliser un casque de bonne facture pour pallier le manque de profondeur des haut-parleurs stéréo. Néanmoins, saurait-on en tenir rigueur à HP ? La qualité du son reste en règle générale le dernier des soucis du salarié en vadrouille, heureux de pouvoir retranscrire ses interviews, effectuer ses montages et regarder deux ou trois vidéos sur Internet, à ses heures perdues, sans pour autant exiger un rendu cristallin à l’oreille.
Conseil salvateur, garder à proximité un système d’enceintes lorsque l’on souhaite visionner un film ou s’écouter un concerto en la mineur. C’est l’unique manière de dénicher quelques fréquences audiophiles dans la purée aseptisée que proposent les haut-parleurs. Avec ces derniers, les basses sont absentes et terriblement exagérées dès lors que la carte son juge opportun d’en placer une couche à sa sauce. Et que dire des hautes gammes de fréquences ?
Rien à redire concernant la lecture vidéo. Une petite installation de l’universel VLC et les fichiers les plus exotiques répondent du tac au tac, sans temps de latence remarquables. Les réglages vidéo sont aussi variés que l’échelle des niveaux sonores n’est étendue. Un bon point pour enregistrer directement ce que produit la carte son. Le système éprouve plus de difficultés à l’heure de décoder et de restituer un Blu-Ray en haute définition 1080p. La navigation entre les chapitres et à l’intérieur de séquences s’avère parfois poussive, surtout lorsqu’un grand nombre de programmes s’exécutent en arrière-plan. Logique, mais regrettable. On considèrera tout de même que l’EliteBook passe avec succès le test de la soirée ciné. Sur son petit écran, bien sûr, car il ne dispose pas d’un port HDMI.
Performances matérielles
Globalement, l’équipement fourni s’en sort avec les honneurs. A commencer par le lecteur-graveur de disques optiques. Poussé dans ses retranchements, celui-ci affiche un temps d’accès de 132 millisecondes, pour une utilisation CPU qui dépasse rarement les 3% à la lecture. Durant cette même opération, le débit moyen sur cinq minutes de sollicitation maximale atteint les 20 Mo/s, avec un pic a 25 Mo/s. Assez pour transférer et acquérir sans mal des données et assurer la lecture sans coupure de films sur support optique.
Lors de tests réalisés avec HDD Health, le disque dur interne frôle les 100 Mb/s en lecture, pour 85 Mb/s en écriture, en dépit de sa vitesse de rotation limitée a 5400 révolutions par minute. Des performances qui minimisent le temps nécessaire à la copie de lourds fichiers tels que des clips vidéo. Les monteurs devraient y trouver leur compte. A noter cependant que ce taux baisse légèrement lors des échanges de données entre deux partitions. Il en va de même pour la copie de petits fichiers. Le disque est alors moins réactif et souffre parfois de temps de latence significatifs.
En revanche, le système tire pleinement parti du bus USB 3.0. Il est rare, voire impossible de tutoyer le débit théorique, mais les habitués du 2.0 auront tôt fait de revoir leurs gammes : moins de 30 secondes sont nécessaires pour copier le contenu d’un album de 20 titres encodés en MP3.
C’est avec 3DMark que les choses se gâtent. Inutile de tenter le coup avec la dernière version, qui soumet le GPU intégré à des tests bien trop poussés. Qu’on se le dise, à moins de 20 images par seconde lors de phases 3D en haute qualité, cet EliteBook n’est pas fait pour les joueurs. Même combat avec PcMark 07. La puce Intel Graphics se cantonne à moins de 10 frames par seconde, affichant des résultats dignes d’une carte non optimisée pour DirectX 9. Bienvenue dans le monde des Radeon 7500 et autres Geforce 4. Et ce ne sont pas les statistiques flatteuses dégagées par GPU-Z qui changent la donne. Pour un bilan plus probant, un retour sous 3DMark 2006 s’impose et confirme la pauvreté d’un circuit graphique dont la mémoire partagée ne vaudra jamais les composants autonomes et leurs modules dédiés, physiquement adjoints au circuit.
A la rescousse, l’Intel Core i5 à 2,6 GHz gère idéalement la surcharge logicielle. Quoique le multitâche montre ses limites. Ceci dit, la plupart des usages classiques d’un professionnel ne devraient saturer ni la mémoire, ni le processeur. Dépourvu de son câble d’alimentation, l’EliteBook poursuit son chemin vers la banalité. En usage traditionnel, avec Wi-Fi et Bluetooth activés, son par casque à 30% du volume maximum et luminosité à la moitié de la jauge, il offre environ 3 heures et 30 minutes d’autonomie. Au rapport, l’employé lambda en conclura, sans mauvais jeu de mots, que c’est « bien, mais pas top » pour un laptop.
Conclusion : réfléchir avant d’agir
Enveloppé dans sa robe grise plein de sobriété, l’EliteBook sort sa botte secrète pour faire de l’oeil aux entreprises. Aussi cher qu’un MacBook de base, il offre une configuration matérielle quasi équivalente ; Windows 7 en plus, Mac OS X en plus. Sa puissance ne fait aucun doute. Pourtant, sans maîtrise, elle n’est guère plus qu’un apparat destiné à justifier des tarifs qui placent hors course la majorité des consommateurs. Pour autant, les professionnels s’y reprendront à deux fois avant de faire confiance à HP.
Constat indéniable, le constructeur américain nous a habitués à mieux. Ce n’est pas tant que son petit protégé soit à jeter aux orties, mais les défauts sont trop nombreux pour l’encenser. Introniser au palmarès des succès de l’année 2011 ce concept entre mobilité et sédentarité relèverait de l’ineptie. Reste que l’ensemble affiche une solidité et inspire une confiance qui invite à le pousser sans crainte dans ses moindres retranchements. On aurait tort de tergiverser : le matériel suivra, le circuit graphique excepté.
Les 10 points qui plaisent :
– Châssis solide, fonctionnel et esthétiquement réussi
– Ecran de qualité au rendu appréciable
– Connectique bien fournie, chaque élément a son utilité, pas de gadget
– Débit et réactivité des connexions sans fil par Bluetooth et Wi-Fi
– Taux de transfert de l’USB, du disque dur et du lecteur optique
– Clavier agréable à la frappe
– Webcam de bonne qualité
– Des efforts louables sur la sécurité utilisateur
– Offre logicielle complète et assistants de configuration sympathiques
– Extinction et retour de veille rapides
Les 10 points qui fâchent :
– L’engin fait son poids : où est la mobilité ?
– Circuit graphique à la ramasse
– Guère plus de succès pour les haut-parleurs intégrés
– Angles de vision et calibrage par défaut de la dalle TN
– Quelques aberrations essentiellement matérielles au niveau du clavier
– Pavé tactile rugueux et ramassé
– Des nuisances sonores passagères et des bouffées de chaleur
– Délai de démarrage supérieur à la minute
– Autonomie moyenne…
– Prix un peu élevé malgré la configuration
Note indicative : 13/20
Lien vers l’article original, sur itespresso.fr : http://www.itespresso.fr/test-hp-elitebook-8640p-vraiment-pour-les-pros-44832.html