Consumérisation de la BI : pourquoi l’informatique décisionnelle stagne-elle ?

L’étude du marché de la Business Intelligence, réalisée par Gartner, s’ouvre sur un constat révélateur : moins de 30 % des entreprises pour qui l’usage des outils d’informatique décisionnelle serait bénéfique en font réellement usage. Selon James Richardson, analyste au Gartner, l’utilisation, de plus en plus simple, des technologies web (le Cloud Computing en tête), a changé les attentes des utilisateurs vis à vis de l’IT. Aujourd’hui un utilisateur de BI ne veut pas avoir à ouvrir un manuel d’utilisation ; il veut pouvoir bénéficier rapidement et simplement des avantage qu’offre les outils de BI.

James Richardson, analyste au Gartner

Ce n’est donc pas l’utilité de l’informatique décisionnelle qui est à remettre en cause, selon Gartner, mais plutôt le rapport entre l’utilisateur et la plateforme BI utilisée. « Si l’outil BI est trop compliquer à utiliser, les utilisateurs s’en détourneront complétement, ou, comme c’est de plus en plus le cas, ils ne se serviront que d’une partie très limitée de ses capacités » explique James Richardson. Fort de ce constat, l’analyste met en évidence trois facteurs sur lesquels travailler pour favoriser la consumérisation des outils BI :

la facilité d’utilisation : si une plateforme BI est dure ou désagréable à utiliser elle sera délaissée par les utilisateurs potentiels ;

la performance : la réponse à une question qui tarde à arriver ou le temps de production d’un rapport trop long peut détourner l’utilisateur ;

la pertinence : une plateforme BI qui ne fournit pas des résultats en concordance avec l’attente de l’utilisateur perd son intérêt.

Ainsi, sans une refonte des plateformes BI, initialement prévues pour fournir des réponses aux questions stratégiques : « Que s’est-il passé ? », « Pourquoi cela s’est passé ? », « Que va-t-il se passer ? », celles-ci risquent de devenir un moyen onéreux de remplir une tableau de résultats Excel…

Les analystes de Gartner rajoutent que le concept d’une plateforme BI unique, à l’échelle de l’entreprise, est désormais erroné. Selon eux, pour obtenir une analyse complète et pertinente de son activité, une société a aujourd’hui besoin de plusieurs modules BI. Cependant, James Richardson assure qu’ « au vue des capacités plus fines que procure la multiplication des instruments BI, ainsi que de la pertinence d’analyse accrue qui en découle, l’investissement à réalisé par les entreprises dans le domaine de l’informatique décisionnelle sera vite rentabilisé ».