
Le groupe dit avoir toujours cru à la valeur du channel et aux avantages induits par la distribution indirecte pour les clients. Mais, souhaitant aller au-delà des ventes, Acer a tenu à analyser de près les tendances marché, les habitudes d’achat et les performances de ses marques. C’est en agissant de la sorte que le groupe a pu identifier différents segments d’utilisateurs, tous concernés peu ou prou par les produits et solutions Acer, de comprendre leurs motivations d’acheteurs. Ce, afin de personnaliser en conséquence son offre produits d’une part, les stratégies marketing correspondantes d’autre part. Le but est bien entendu de satisfaire les clients finaux, qu’il s’agisse de particuliers ou d’entreprises, mais aussi – et on aurait tendance à dire « surtout » – les revendeurs et distributeurs ayant à leur catalogue l’une au moins des quatre marques du groupe.
Sylvie Noulette explique la motivation du constructeur : « Si nous avons étudié avec autant d’attention nos partenaires (plus de 1 300 à ce jour), leurs attentes et leur manière de travailler, c’est que nous souhaitions leur en donner plus. En effet, dans le cadre de notre nouvelle politique, il s’agit pour nous d’être attentif en permanence à leur motivation. Une attention qui passe par la fixation de certains pré-requis que nous suivrons avec beaucoup de minutie. Nous adoptons clairement une philosophie de type gagnant-gagnant. Et je crois que tous les partenaires qui auront su s’engager aux côtés d’Acer seront très heureux d’avoir fait ce choix !»
L’ordinateur, ce B.C.C.

Il faut dire que, pour Acer, les qualités intrinsèques des ordinateurs ne suffisent plus à emportetr la décision du consommateur, quel qu’il soit. En effet, le fabricant considère les ordinateurs, du mini-netbook au gros PC de bureau, en passant par les portables de toutes tailles et les ordinateurs dédiés aux entreprises ou à l’autre bout de l’échelle aux gamers, comme « des produits de consommation courante ». Il explique que la qualité technique d’un appareil est désormais considérée comme allant de soi. Que ce n’est plus de fait l’élément principal et déterminant d’un achat. L’élasticité au prix en revanche a pris une grande importance, les facteurs régissant l’achat s’avérant incroyablement similaires à ceux de n’importe quel bien de consommation courante. Conséquence : les affinités entre l’utilisateur et l’image exprimée par la marque sont bien plus importantes que le message technique qu’elle peut emprunter (éventuellement comme paravent).
Revendiquant sa part de responsabilité dans cette transformation des ordinateurs en produits de consommation courante, la firme explique qu’elle a été surtout capable d’interpréter en avance le changement dans le processus d’achat, qui est passé du rationnel à l’émotionnel, et par conséquent d’introduire une stratégie pouvant générer une croissance du marché à partir ce changement.
Acer explique qu’est c’est à la lumière de ce constat qu’a été prise décision de préserver l’identité et la personnalité des différentes marques du groupe (Acer, Packard Bell, Gateway et eMachines), et d’utiliser la relation privilégiée afin que ces marques restent en symbiose avec leur cible de référence, l’objectif avoué et facilement compréhensible étant d’éviter, autant que faire se peut, tout chevauchement entre les marques et communiquer efficacement pour chacune d’entre elles.
En outre, pour Sylvie Noulette, la distribution a beaucoup évolué au fil du temps, compte tenu de l’arrêt d’activité de certains, des recherches permanentes de nouveaux vecteurs de croissance, de la concurrence exacerbée rendue inévitable à l’heure du Web qui tire les prix vers le bas. Elle ajoute : « Prenons un exemple assez parlant : celui des revendeurs qui se sont spécialisés dans les télécoms. Grâce à notre nouvelle politique, on va pouvoir leur apporter une offre dédiée, allant bien au-delà des smartphones, et leur proposant par exemple des netbooks, voire des portables classiques. Notre mission est de bien les identifier, de nous faire référencer auprès des grossistes qui les adressent (par exemple, nous avons signé avec Audim) et de leur offrir un accès plus aisé à notre offre ».
A noter que, côté grossistes, hormis cette apparition d’Audim pour l’offre téléphonie et mobilité, rien ne devrait changer, Acer expliquant qu’il est pleinement satisfait de travailler avec les 4 premiers grossistes IT de l’hexagone : Actebis, ETC, Ingram Micro et Tech Data.
Un réseau, deux programmes

Cependant, un nouveau réseau de distribution voit donc le jour. Il sera partagé en deux programmes principaux, baptisés « Acer Point » et « Acer Affinity ». Le premier sera centré sur l’utilisateur final, le « grand-public ». Le second se concentrera lui sur les petites et moyennes entreprises. En outre, le segment des professions libérales et du prosumer sera confondu au sein de l’un ou l’autre des programmes.
Simplifier les programmes, en les rendant plus directs pour les utilisateurs ciblés, et sans remises en cause des avantages pour les revendeurs (bien au contraire), tels sont les principaux objectifs que se fixe Acer. Comprendre la caractéristique particulière de chaque partenaire, exploiter ses capacités, sa valeur ajoutée, tels sont les avantages attendus pour lui-même par le groupe Acer.

Au deuxième niveau, on retrouvera les Acer Point eCenters. Soit des partenaires dont l’approche initiale vis-à-vis du marché se fait via le Web, avec à la clé une base d’acheteurs très vaste, allant des particuliers aux professions libérales, en passant par les travailleurs indépendants (ou auto-entrepreneurs, c’est à la mode). Les « Acer Point Experience Center » représentent pour leur part l’une des principales et nouvelles catégories. Il s’agit de partenaires dont les magasins sont focalisés sur la ma
rque Acer (concept corner de marque à l’intérieur de ces mêmes magasins). Ceux-ci sont particulièrement en phase avec l’évolution du temps, puisque les mots-clés pour les achats actuellement sont « la flexibilité, le changement et l’évolution », la marque devenant un élément de plus en plus distinctif dans le choix du produit. Et Acer d’expliquer que la clé pour un nouveau type d’achats est la capacité de susciter des émotions. S’il est vrai que les personnes entrent dans un magasin pour se sentir bien et n’achètent que quand elles se trouvent à leur aise, il est tout aussi vrai qu’une marque doit faire partie de l’environnement qui la représente et la mettant le plus en valeur, en permettant aux personnes de s’identifier avec elle. Pour le fabricant, les partenaires « Acer Point Experience Center » seront ceux qui interprètent idéalement cette fusion entre la marque et le consommateur.
Les entreprises, et plus si affinités…

Le fabricant ajoute que sa relation avec les utilisateurs reposera donc sur les épaules des partenaires qui devront se montrer « capables d’interpréter cette relation privilégiée, de la motiver et de la soutenir avec une expérience et un professionnalisme adaptés, sans chevauchement, mais en garantissant une couverture homogène du territoire et en différenciant la clientèle. C’est pourquoi, l’exigence minimale requise aux partenaires ne se basera pas uniquement sur les ventes et le chiffre d’affaires mais également sur leur capacité à différencier leur offre et d’interpréter toute requête. »
A la clé, et afin d’obtenir la certification et se prévaloir de la puissance des marques d’Acer sur le marché, les partenaires vont devoir satisfaire au moins 70% des exigences minimales propres à chaque niveau de certification et atteindre l’un des niveaux prévus en moins de 6 mois d’activité.
Mais le jeu en vaut la chandelle, si l’on en croit Sylvie Noulette : « Dans notre organisation revue et corrigée, il y a un deuxième volet qui concerne les bénéfices que l’on souhaite apporter à nos partenaires. En effet, désormais, nous allons aller au-delà d’une simple communication directe avec eux (via le Web, par newsletters, etc.) et faire tous les efforts nécessaires pour renforcer notre proximité réelle avec eux. Par exemple : dans la catégorie des ‘Acer points’, nous allons identifier les partenaires qui nous sont les plus proches. Et à ceux-là nous allons apporter de nombreux outils de merchandising (de type « shop in shop ») ainsi que des supports marketing afin de leur permettre une mise en avant idoine de notre marque dans leur point de vente. Tout cela dans le cadre d’un soutien fort à leur activité. »