Piratage des logiciels : léger recul en France constaté par le BSA pour l’année 2008

A l’heure du vote de l’Hadopi par l’Assemblée Nationale et le Sénat, qui concerne quasi-exclusivement les firmes de l’entertainment (musique et cinéma), le piratage des logiciels est toujours une réalité. Il est même toujours en croissance forte dans le monde, comme le constate la Business Software Alliance (BSA) dont la sixième étude annuelle vient de paraître.

L’association internationale comprenant des dizaines de membres, dont les plus prestigieux ont pour noms Microsoft, Apple, Cisco, IBM, Intel, SAP ou encore Symantec, indique que le piratage de logiciels a vu en 2008 son taux de logiciels piratés sur PC passer à 41%, contre 38% un an plus tôt ! Cela représente pour l’industrie mondiale du logiciel un manque à gagner estimé à 53 milliards de dollars. Une somme rondelette, surtout en période de crise, qui concerne pas moins de 110 pays inspectés à la loupe par le cabinet IDC, mandaté par BSA. Mais, bonne nouvelle : plus de 50% d’entre eux, soit 57 pays, ont vu leur taux de piratage reculer, tandis qu’au contraire 15% d’entre eux montraient une croissance du piratage. Ce, à rapprocher, de la croissance des ventes de logiciels : +14%, à 88 milliards de dollars de CA.

La France sur la bonne voie

Bonne surprise pour les représentants français de la BSA : la France ne fait plus partie des plus mauvais élèves. Ainsi, en 2008, le taux de piratage a décru. Certes de peu, mais le mouvement semble enclenché : il est passé de 42% de versions piratées à 41%. Un chiffre qui reste encore à confirmer en 2009, et qui s’avère contrebalancé par le manque à gagner constaté, qui au contraire a augmenté en 2008, passant de 2,601 à 2,760 milliards de dollars. Le marché hexagonal reste donc encore assez loin du peloton de tête des pays les vertueux, avec un podium qui réunit l’Allemagne (27%), le Japon (21%) et les Etats-Unis (20%). Comme il demeure assez loin, à contrario, des pays les plus pirates, comme la Géorgie, l’Arménie, le Bangladesh ou le Sri Lanka, qui connaissent des taux de piratage supérieurs à 90% ! Parmi les mauvais élèves, certains ont tout de même réalisé des progrès en 2008 : notamment la Chine, qui a vu son taux de piratage chuter de 90 % en 2004 à 80% en 2008. Même effort en Russie, dont le taux de versions piratées a chuté de 5 points l’an passé (à 68%).

Cercle vertueux

En temps de crise, le BSA plaide pour la poursuite des efforts et rappelle à bon escient qu’une étude d’IDC réalisée il y a un an avait démontré l’impact positif sur l’économie d’une réduction significative du taux de piratage. Une telle réduction « pourrait engendrer des centaines de milliers de nouveaux emplois et des milliards de dollars de croissance économique ». Rien qu’en France, une baisse de 10 points de ce taux sur une période de 4 ans serait à même, selon IDC, de faciliter la création de près de 15 000 nouveaux emplois avec une contribution très positive sur l’économie française,  à hauteur de 8,9 milliards de dollars.