La crise est là, l’analyse de Pierre Audoin Consultants

Le ralentissement de l’économie française en 2008 n’aura eu qu’un faible impact sur la croissance des dépenses informatiques : Pierre Audoin Consultants prévoit en effet une croissance des dépenses informatiques en France de l’ordre de 3% pour 2008, à comparer avec 3,1% pour 2007.

2009 – un ralentissement d’ampleur limitée

La crise est pourtant là et 2009 s’annonce comme une année de croissance nulle sur le plan économique. D’aucun pourrait alors évoquer la crise du début des années 2000 afin d’établir un scénario de développement du marché informatique en France dans les prochaines années.
Cependant, les causes de la crise (crises financière, immobilière, énergétique…) sont très différentes de la précédente. D’autre part, la stratégie d’investissement des entreprises et administrations dans leur outil informatique est bien mieux maîtrisée après des années de rationalisation et de réduction des coûts de gestion de cet outil. Enfin, les investissements IT réalisés dans les dernières années se sont souvent révélés cruciaux pour la compétitivité des entreprises dans un environnement économique toujours plus complexe.

Dans son étude récente « Comment aborder 2009 ? » Pierre Audoin Consultants prévoit une croissance 2009 des dépenses informatiques à +1,3%, en comparaison à +3% en 2008. Pour les logiciels et services, la croissance devrait se situer entre 3 et 4% en 2009.

2009 – un ralentissement disparate selon les segments

Ce ralentissement limité de la croissance devrait être également très différentié selon les segments de marché :

–    Une conjoncture qui devrait bénéficier aux prestations récurrentes – alors que les logiciels (applicatifs, outils…) et prestations intellectuelles (conseil et intégration de systèmes) devraient subir en 2009 un ralentissement de 3 à 4 points par rapport aux niveaux de 2008, l’infogérance et la TMA devraient continuer à croître aux mêmes rythmes observés cette année.

–    Les régions plus résilientes que l’Ile-de-France – l’impact du ralentissement se fera surtout sentir en Ile-de-France, les régions étant moins touchées.

–    De fortes disparités selon les secteurs d’activité – bien sûr la banque, et en particulier la finance de marché, connaîtront une stagnation / réduction des investissements informatiques. D’autres secteurs comme les utilities ou le secteur public devraient au contraire continuer à investir fortement en logiciels et services informatiques.

–    Des domaines d’investissements plus dynamiques que d’autres – des domaines à forte valeur ajoutée comme le conseil en technologie, l’informatique embarquée et la mobilité resteront en forte demande en 2009.

–    Les dépenses des PME plus touchées que pour les grandes entreprises.

Volume versus Prix

On l’aura compris, le potentiel de réduction du volume d’investissements en informatique est faible. La crise économique pourrait même, dans certains cas, engendrer de nouvelles opportunités de croissance.

En revanche, il est clair que la pression sur les prix, qui fait partie depuis quelques années du paysage concurrentiel du marché de l’informatique, devrait connaître une nouvelle accentuation dans les mois à venir. Les pratiques « lower cost » devraient ainsi s’intensifier : offshore, industrialisation,… dans les services, open source, web 2.0… dans les logiciels.