CeBIT: signes de reprise, et SaaS, mobilité, sécurité…

Hanovre.- L’inauguration du CeBIT, 26è édition, s’est déroulée avec plus de couverture médiatique que l’an passé, en présence d’Angela Merkel et de Palmisano, p-dg d’IBM, et la venue de Nelly Kroes, commissaire européen – laquelle a promis un accès à Internet haut débit à tous les européens pour 2013…

L’heure est à l’optimisme, au moins dans le discours. Il est vrai que, ce même jour, l’Allemagne se félicite d’une baisse significative du chômage: 326.000 emplois de plus en un an, et un taux de chômage en décroissance à 7,5% des actifs.

Vue stand IBM CeBIT 2011

Donc, les signes de reprise sont là. Par exemple dans la somptuosité de certains stands (cf. les vastes mètres-carrés très ‘design’ qu’occupe IBM au seuil du hall 2).

Le nombre de visiteurs suivra-t-il ? L’an passé, après les années d’euphorie comme 1985 (800.000 visiteurs et 6.000 exposants) ou 1995 (755.000 visiteurs), l’année 2010 n’affichait « que » 334.400 visiteurs pour 4.000 exposants. Cette année, le nombre d’exposants est sensiblement identique et se répartit sur une bonne quinzaine de halls.

En clair, sortie de crise ou pas, le CeBIT reste le premier salon IT – à la fois professionnel et grand public (ouvert le samedi 5)

Le nombre d’annonces s’est assagi. Au moins en termes de communiqués de presse. Ainsi, chez SAP, champion national de l’activité IT ici, on compte 4 à 5 communiqués contre une douzaine auparavant.

La France est toujours bien représentée, notamment via le stand UbiFrance, où l’on se plaît à retrouver des start-ups comme BlueKiwi, un leader des ‘réseaux sociaux’ (l’un des thèmes forts ici, cette année).

SAP_conference presse CeBIT 2011

Preuve de première maturité ou d’entrée dans les mœurs – comme le Green IT il y a 2 ans – on parle finalement peu du ‘cloud computing’ alors qu’on l’affiche un peu partout. Microsoft se présente comme le chantre absolu du domaine. Chez SAP, avec l’emphase mise sur SAP Business by Design et les applications mobiles (déjà une centaine prépackagée), on préfère parler SaaS (Software as a service) avec la perspective d’une ouverture aux plates-formes partenaires (hosting) dans les 2 ans.

De leur côté, VMWare et EMC insistent sur le cloud privé, soit concrètement la virtualisation x-86 au sein de l’entreprise et la consolidation du stockage : signe de réalisme.
La VoIP conserve toute sa place: les offres  abondent, en provenance de fabricants de téléphones IP ou de services sur IP (voire du ‘centrex’ en cloud…)

Autre thème de la maturité, s’il en est: la sécurité IT. On constate de vastes stands chez les leaders (McAfee, Avira, Kaspersky, G-Data…) qui occupent quasiment à eux seuls un hall entier.

Les datacenters ont aussi leur public, ici: de nombreux fabricants proposent des alimentations et des onduleurs spécifiques (dont certains en provenance de Turquie) avec des publicités affichant des rendements « énergie » de l’ordre de 96% ! Toujours dans le domaine du ‘data center‘, on constate une abondance de systèmes en rack, avec refroidissement (ventilation, systèmes échangeurs…) intégrés de diverses manières.

Autre tendance, on parle de plus en plus de PME voire de ‘micro-entreprise’ (ou TPE de moins de dix personnes) comme cible commerciale voisine du grand public (exemple emblématique chez Kaspersky).

L’Asie est toujours aussi fortement présente ici à Hanovre: 110 sociétés viennent de Shenzhen (ou contiennent le nom de la célèbre zone d’activité proche de Hong-Kong).
Absences…

Quelques géants brillent cependant par leur discrétion, tels Cisco, Oracle et HP (qui misent sur leurs propres événements : cf. HP Technology@Works, à Paris fin mars), alors qu’IBM et Microsoft affiche une forte présence.
Et l’Open Source se montre également discret (mais n’est-ce pas inhérent à son essence ? disent les analystes).

Hasso Plattner, SAP_Nelly Kroes, UE_CeBIT 2011

Le thème du « In memory » est en pleine vogue, avec la présence médiatisée de Hasso Plattner (cofondateur de SAP) venu pour parler de son ouvrage (‘In-memory Data Management’). C’est effectivement une vraie tendance à suivre, qui se caractérise par de grandes tailles mémoire, de nombreux processeurs et noyaux et une nouvelle espèce de base de données par colonnes (et non plus par lignes). Il faut s’attendre à une floraison d’appliances (chez SAP ?)

Côté plus « grand public », on est frappé par de gigantesques écrans 3D… Impressionnants ! Du reste, un terme, ou plutôt une épithète, est très à la mode cette année : « Extreme » avec moult déclinaisons, « extreme computing », « extreme collaboration », « extreme security »!…