Fujitsu Technology Solutions France supprime 112 postes sur 171…

Auriez-vous prédit, il y a quelques mois encore que Fujitsu Siemens Computer en France, devenu Fujitsu Technology Solutions, supprime pas loin des trois poste sur quatre dans l’hexagone ? C’est pourtant une réalité. Réalité livrée dans un premier temps à la presse par les syndicats maison et confirmée en fin d’après-midi du 2 avril par la direction dans un communiqué de presse tentant cependant « d’arrondir les angles », si tenté que cette expression s’impose dans un tel cas.  

Depuis plusieurs mois, en interne on semblait pressentir la survenue d’une telle décision stratégique. Certain évoquaient même leur crainte d’une fermeture pure et simple de la filiale française, alors même qu’on ne parlait pas encore, en dehors des murs de l’entreprise, de crise économique… C’est en ce 2 avril que la restructuration a été officiellement confirmée. Elle va conduire Fujitsu Technology Solutions à supprimer d’un coup d’un seul 112 postes sur les 171 que comptait la filiale française du constructeur japonais. 

Dans son communiqué de presse, la direction se justifie ainsi : « Fujitsu Technology Solutions France confirme avoir présenté aux représentants du personnel un projet de réorganisation prévoyant une profonde modification de ses structures.  Ce projet, qu’impose la situation économique et financière particulièrement dégradée de l’entreprise et du Groupe depuis plusieurs années, devrait permettre à Fujitsu Technology Solutions France d’accélérer son changement de stratégie et d’assurer ainsi sa pérennité dans le contexte fortement concurrentiel dans lequel elle évolue. La société compte en effet mettre en œuvre sa stratégie Dynamic Infrastructures basée sur ses produits, solutions et services de niveau supérieur. »

Au-delà de la France, c’est toute la zone EMEA qui se retrouve concernée par le plan drastique d’économies et de réorganisation du groupe. Au bas mot,  un millier de suppressions de postes seraient planifiées, dont 700 rien qu’en Allemagne qui héberge le centre de R&D et des sites de production.

17 postes créés pour 112 supprimés

A côté des 112 postes supprimés sur les 171 que compte la filiale française, la direction indique que le plan de réorganisation (ou de restructuration, c’est selon) comporte aussi la création de 17 postes et s’accompagne surtout de la mise en œuvre d’un plan de sauvegarde de l’emploi. Elle conclut : « Le nombre de salariés, qui pourraient être directement impactés par ce projet, devrait être inférieur à 70. Les importantes mesures d’accompagnement prévues dans ce plan de sauvegarde de l’emploi, qui feront l’objet d’une concertation avec les représentants du personnel, devraient permettre de limiter les conséquences sociales du projet de réorganisation et notamment d’offrir des solutions alternatives aux collaborateurs concernés. »

D’après les infos fournies par les syndicats, tous les services devraient être impactés, y compris la division « serveurs et stockage » récemment présentée comme au cœur de la nouvelle activité de la firme. Au siège français de la firme c’est la douche froide car, même si on s’attendait à des décisions rapides de la nouvelle direction, on n’imaginait pas un plan d’une telle importance. Un plan qui plus est totalement absent de la communication récente de la firme, même si elle avait admis une perte de 100 M€ pour l’exercice clôturé fin mars.

Si c’est la douche froide pour les salariés, ça l’est tout autant du côté des partenaires de FSC devenu récemment FTS. Beaucoup semblent être sceptiques sur la capacité de la firme à les supporter suite aux coupes claires décidées. Ce, quelques jours seulement après avoir reçu un courrier de Didier Halbique, récemment nommé à la direction du channel, qui avait pour ambition de les rassurer sur l’avenir de l’activité de la firme, suite à son rachat. Il les incitait à travailler avec Fujitsu et indiquait notamment  «Nous resterons présents sur le marché EMEA, et prévoyons de garder nos activités au plus près de nos clients comme de nos partenaires. Tous nos contrats se poursuivront et resteront valides.»  En dépit d’autres propos rassurants sur la poursuite de l’activité PC et Portables, il semble que celle-ci se retrouvera – comme les autres activités de fabrication du groupe -largement impactée par le plan mis en œuvre sans délai. Du reste, il y a quelques jours l’arrêt des PC d’entrée de gamme, activité peu rentable, a été entériné.

Chez les salariés de Fujitsu Services, en charge notamment des contrats de maintenance signés sur les matériels de la marque et plus que jamais la plus grosse filiale du groupe nippon dans l’hexagone (600 salariés environ), on croise les doigts pour que les suppressions d’emplois ne se propagent à leur activité. Le risque est grand en effet…