Par Gérard CLECH, Coordinateur de la rédaction de ChannelBiz France
On a moins noté que la firme de Jeff Bezos, tout pure player triomphant qu’elle est, avait entrepris d’installer un « corner » dans un centre commercial de San Francisco pour vendre ses tablettes et ses liseuses électroniques Kindle, et permettre ainsi aux consommateurs et aux badauds de tester grandeur nature ces produits… voire de les acheter. C’est en tous cas ce qu’a rapporté le Wall Street Journal (1).
La preuve que même pour un leader incontestable et incontesté de la vente intégrale en ligne il faut avoir – en tous cas pour certains produits – une présence physique ? Pour une porte-parole de la firme de Jeff Bezos, cette initiative serait plutôt à lire comme un élément de sa stratégie de marketing et de communication, plus que comme un changement à la marge de son modèle de vente. Selon elle, Amazon n’est donc pas prêt à changer… On ne change pas une équipe qui gagne !
Cependant cette nouveauté qui n’en est pas vraiment une puisqu’on se souvient que les Amazon Kindle bénéficiaient déjà ici et là d’une présence « physique », comme en Grande-Bretagne avec les librairies Waterstones, montre quand même que pour certains produits la rue ça a du bon…
Et si Amazon n’a jamais vraiment envisagé d’ouvrir des boutiques en propre, comme le soutient la rumeur depuis longtemps, il avait un temps proposé à des libraires américains indépendants d’accueillir ses Kindle dans leur boutique, essuyant un refus poli de ces derniers, pas prêts à vendre leur âme à l’encre électronique…
Reste qu’à l’heure où beaucoup d’e-commerçants, et commerçants tout court, ne jurent que par le multicanal (ou l’omnicanal pour d’autres) et s’appliquent à s’imposer une telle stratégie, avec un succès variable suivant les enseignes, cette timide percée d’Amazon sur le terrain des centres commerciaux ne peut qu’interpeller.
Chez nous où les pure players sont une espèce en voie de disparition totale, la stratégie d’un Rue du Commerce, propriété d’Altarea Cogedim – l’un des grands faiseurs en matière de centres commerciaux – qui veut jouer à fond la complémentarité entre ventes en ligne et ventes physiques (avec La Redoute bientôt dans son escarcelle ?) montre symboliquement la marche à suivre.
Et d’autres – comme Boulanger par exemple ces derniers jours, ou Darty qui a beaucoup communiqué il y a peu sur sa stratégie ‘Click and Collect’ – insistent sur la puissance du mix vente en ligne – ventes en magasin.
Ce qu’il ressort de tout ça – et de la récente intervention très remarquée et très appréciée d’Ilan Benhaïm au cours de l’Adobe Digital Journey à Paris va dans ce sens – c’est qu’être e-commerçant aujourd’hui c’est avant tout être commerçant. L’ubiquité, la spontanéité et la disponibilité du e-commerce n’ont pas tout révolutionné… Enfin, pas pour l’instant !
(1) http://blogs.wsj.com/digits/2013/11/29/whats-that-an-amazon-store/
(2) http://www.directetproche.fr/documents/Catherine-Barba-Le-magasin-n-est-pas-mort.pdf
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