Stéphane Parisot, Responsable Innovation chez Volvo IT France

Lever les idées fausses sur la génération Y pour une meilleure performance de l’entreprise

La génération Y, composée de « Digital Natives » nés entre 1980 et 1994 et dignes successeurs des baby boomers issus de la génération X, a été maintes et maintes fois décrite et ses caractéristiques passées au peigne fin. Selon les analyses et les différents avis d’experts, les Digital Natives également appelés les « Yers » sont tour à tour, zappeurs, convaincus de leur bon droit en toute circonstance, considérés comme des Tanguy qui quittent tardivement le domicile parental, geeks et rebelles, indisciplinés remettant en cause la moindre trace d’autorité et particulièrement réfractaires à toute forme de hiérarchie.

Encouragés dans leur enfance à privilégier des activités plus enrichissantes, les Yers gardent une soif d’apprendre. Une fois de plus les nouvelles technologies leur donnent accès à une large quantité d’information qu’ils ne se privent pas de consulter dès qu’ils ont une question. Ils sont ainsi capables de trouver rapidement l’information au bon endroit et sont constamment à jour sur les sujets qui les passionnent bien sûr mais aussi sur les sujets sur lesquels ils travaillent car ils ont besoin de comprendre en permanence les tenants et les aboutissants de ce qu’ils font. C’est d’ailleurs de là que vient le surnom de « Generation Why ».

Souvent critiqués pour leur franc-parler, cette attitude directe doit être considérée comme une volonté de faire entendre ses idées. Adeptes des brainstorms, ils sont habiles pour trouver des solutionsinnovantes et apportant de nouvelles perspectives. Leur facilité à utiliser les réseaux sociaux leur permet d’avoir un large éventail de connaissances dans des domaines où les générations précédentes sont moins à jour comme les technologies, les médias sociaux, etc. Leur réflexion dans le domaine est d’autant plus intéressante qu’il s’agit de secteurs clés que de nombreuses entreprises souhaitent développer.

Enfin, les Yers sont souvent perçus comme des employés paresseux et indolents rejetant le principe de la sacrosainte journée de 8 heures de travail. En réalité, c’est leur rapport à la journée de travail qui est différente et leur attitude relève bien plus souvent de la flexibilité qu’ils apportent que d’une éventuelle paresse et réluctance à travailler. Ils pensent plus à leur journée de travail en termes de productivité et de progrès au lieu de la voir comme une suite d’échéances à boucler en 8 heures. Ils envisagent difficilement de rester toute la journée derrière leur bureau et considère qu’ils peuvent être tout aussi efficaces pour remplir un rapport après 18h depuis chez eux par exemple. Si les employeurs capitalisent sur cette flexibilité ils auront en retour la productivité et l’efficacité attendues. Pour un Yer, il est normal de vérifier ses e-mails sur son smartphone le week-end si l’entreprise est capable de lui apporter la flexibilité qu’il souhaite la semaine.

Les différences entre la génération X et la génération Y existent bien mais plutôt que de mettre en avant tous les problèmes que cela va soulever en entreprise il est capital de considérer les caractéristiques phares de ce groupe démographique comme des leviers de performance et de productivité. Finalement, le phénomène n’est pas nouveau et chaque nouvelle génération qui entre dans le monde du travail apporte son lot de nouvelles perspectives et d’axes de développement. Les entreprises doivent donc essentiellement repenser leur mode de communication et savoir se montrer présentes là où les Yers se trouvent. C’est ainsi que beaucoup d’entreprises notamment dans le domaine IT ont d’ores et déjà revu leurs méthodes de recrutement pour être plus présentes sur les réseaux sociaux tels que Viadeo et Linkedin. Les solutions collaboratives telles que les outils de partage et de publication de documents, de bureau virtuel, de discussion en ligne et de web conférence ou encore les messageries instantanées  permettront quant à eux de répondre aux besoins de communication instantanée et de partage des informations immédiat. Enfin, les entreprises devront reconsidérer l’organisation du travail en acceptant une certaine forme de liberté si celle-ci ne vient pas empiéter sur les activités de l’entreprise (utilisation des réseaux sociaux, consultation des SMS, etc.). Pour créer un sentiment d’appartenance fort il peut être intéressant de nommer des « Ambassadeurs Culture » qui auront pour rôle de propager la culture et les valeurs de l’entreprise afin de favoriser ainsi un cadre de travail agréable et performant.

Enfin, il est essentiel d’impliquer les employés dans le développement de l’entreprise. Cela peut passer par la mise en place d’initiatives permettant de récompenser les idées les plus innovantes ou encore par la création d’une cellule innovation qui pourra solliciter les suggestions de chacun pour les développer ensuite.

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