Gérald Karsenti, PDG d’HP France: «Un mouvement vers plus de valeur»

Suite aux déclarations de Léo Apotheker, CEO de Hewlett-Packard, évoquant le 18 août dernier une restructuration de l’entreprise à la faveur de la publication des chiffres trimestriels, Gérald Karsenti, nouveau p-dg de HP France, apporte quelques éclaircissements. Des éclaircissements nécessaires eu égard aux réactions qui ont suivi les propos du CEO.

Alors, une ‘spin-off’ probablement avec la division PSG ?

L’objectif est de lui donner une réelle autonomie, de créer une nouvelle structure mais en s’appuyant sur la force de l’existant. Le modèle qui s’en rapprocherait le plus est celui d’Agilent. C’est toute l’activité instruments de mesure de HP qui avait été séparée [il y a une dizaine d’années] pour créer cette nouvelle société.

Est-ce qu’une  telle ‘spin-off’ dans l’univers du PC aura les moyens de survivre ?

Oui, sans aucun doute. Car la division PSG pèse environ 40 Mdrs de dollars et affiche une profitabilité de 5 à 6%. Avec ce chiffre d’affaires, la société indépendante qui en résulterait se rangerait au 60è rang mondial dans le classement Fortune 500 et à la 6è place des sociétés IT dans le monde.

Rappelons également que HP détient 20% de part de marché dans l’informatique personnelle (et même jusqu’à 30,5%  du marché en France – nos équipes peuvent s’en féliciter).  HP fabrique et livre 2 PC chaque seconde. En clair, la profitabilité de cette entité, en devenant indépendante, serait augmentée, car une partie des coûts de structure et frais généraux actuellement imputés à PSG disparaitrait ou serait diminuée.

Et la division IPG, l’activité des imprimantes?  Pourquoi ne suivrait-elle pas PSG ?

L’activité IPG (imprimantes, logiciel de numérisation, etc. ) conserve tout son sens au sein de HP. Car elle s’inscrit dans la gestion des flux de données. Notez, à titre d’exemple, que le logiciel Exstream pour la gestion de documents a été récemment classé « leader du marché » par IDC.  Une bonne partie de l’activité IPG est constituée de services dits « management print services » (MPS) totalement en cohérence avec le reste de notre activité et qui sont appelés à se développer.

Pourquoi avoir abandonné si vite le créneau des tablettes ?

Léo Apotheker, a déclaré, dès le mois de juin, que le système d’exploitation WebOS constituait une pépite,  un joyau – un système qualifié d’« élégant et intuitif » par des analystes.  Il a donc été décidé d’en continuer les développements et de l’optimiser : WebOS est désormais rattaché  à l’activité ‘software’ de HP.

Mais Léo Apotheker a eu néanmoins le courage de trancher : constatant que le marché des tablettes tardait à décoller et que les objectifs fixés n’étaient pas tenus, il a préféré arrêter les frais. Pour créer une tablette qui soit sûre de satisfaire un large part du marché, il faudrait investir beaucoup, beaucoup trop. Car HP n’a pas coutume de faire des équipements bas de gamme ou non satisfaisants ou à perte. Quant au marché des ‘smartphones’,  HP considère que le créneau de  la téléphonie mobile  n’est pas son métier. Rien n’empêche cependant de penser que la nouvelle entité née de la scission de PSG puisse à terme proposer dans quelque temps un nouveau ‘device’ de type tablette…

Alors, faut-il conclure que HP se réduira-t-il au monde professionnel ?

Non, l’objectif n’est pas d’abandonner l’offre «consumer » [grand public]. C’est uniquement la manière d’aborder les deux marchés qui change.

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