Les grands principes des Search Based Applications (avis d’expert)

Andrea Zerial, directeur Associé Mind7 Consulting, détaille les grands principes des Search Based Applications et les nouveaux usages des moteurs de recherche d’entreprise. Le socle d’un renouveau de la BI en entreprise ?

Andrea Zerial, directeur Associé de Mind7 Consulting
Andrea Zerial, directeur Associé de Mind7 Consulting

Les Search Based Applications (SBA) masquent un nouvel usage des moteurs de recherche d’entreprise qui consiste à utiliser les technologies d’indexation pour aller au-delà dune simple consultation d’informations.

Dans ce contexte, les moteurs de recherche sont utilisés pour supporter des applications métiers dont les fonctionnalités vont bien au-delà de la recherche documentaire. En règle générale, ce sont aussi bien des données structurées (par exemple une base de données interne) que non structurées (par exemple des données sur le Web ou dans des documents) qui sont indexées dans ce type d’application. L’objectif du moteur de recherche sera bien entendu de récupérer cette information, mais surtout de la consolider à partir d’autres sources d’informations et d’apporter une véritable valeur ajoutée dans la compréhension et l’assimilation de l’information ainsi que dans les processus qui y sont associés.

Une SBA est donc une application « métier » à part entière, qui tourne autour de fonctions de recherche et intègre toutes les fonctionnalités associées (index, traitement des données, fonctions sémantiques, etc…), mais qui y ajoute une dimension opérationnelle, qu’il s’agisse d’exploiter les données capturées à des fins d’analyse et de compréhension ou de les intégrer dans un processus opérationnels (vision consolidée d’un client, processus de vérification des données disponibles, etc…).

Cette approche est génératrice de nombreux bénéfices :

– Les données, centralisées dans l’index, sont accessibles via un unique point d’entrée, et bien plus rapidement qu’avec n’importe quel autre système ;

– Les systèmes et applicatifs sources sont moins sollicités ;

– La consolidation s’effectue directement au niveau de l’index. Il n’y a plus besoin de développer des interfaces spécifiques permettant la communication entre les systèmes sources ;

– Les données consolidées sont accessibles et contextualisées grâce à des interfaces dédiées aux métiers.

Certains éditeurs se sont spécialisés dans les SBA et ont commencé à intégrer différents mécanismes permettant de pousser plus loin encore l’intégration de l’application SBA dans le SI, via :

– La possibilité d’éditer l’index, via l’altération et la réindexation d’un document déjà existant ;

– La possibilité de faire appel à des services de mise à jour externe (en général fourni par le SI).

Ce repositionnement des technologies d’indexation a de nombreux avantages qui ne manquent pas de séduire les entreprises en quête d’agilité :

– Une rapidité de mise en œuvre bien plus grande que pour les solutions « traditionnelles » ;

– Des coûts beaucoup moins élevés que ceux induits par la mise en place de progiciels ou de développements spécifiques autour des applicatifs existants (type base de données) ;

– Un développement orienté sur les besoins des utilisateurs finaux avec des principes d’utilisation calqués sur les applications web.

Les SBA se présentent donc comme une réelle alternative aux systèmes traditionnels d’accès et d’analyse de l’information, qu’il s’agisse de GED, d’ECM, de MDM ou même de Business Intelligence. Leur simplicité d’intégration leur permet de s’abstraire des contraintes habituelles de la gestion de projets informatiques. Dans un contexte organisationnel et managérial où le besoin d’agilité se fait de plus en plus sentir, l’arrivée des SBA redonne un nouveau souffle car leur mise en place se conjugue parfaitement avec les approches agiles et tous leurs avantages. En effet, il est beaucoup plus simple de gérer la trajectoire d’un projet lorsque celui-ci fonctionne par itération courte. Ceci implique par ailleurs la possibilité d’être au plus proche des utilisateurs finaux qui vont véritablement être impliqués dans le projet au point d’en devenir des acteurs à part entière. Ce n’est par exemple pas le cas avec le classique « cycle en V » où les itérations s’étendent sur plusieurs mois, et où le projet a de forts risques de s’écarter des prévisions faites lors du premier planning et de la rédaction des spécifications. C’est le fameux effet tunnel.

Face à un contexte économique toujours plus concurrentiel, les méthodes projets traditionnelles sont ainsi fortement remises en cause. L’émergence des SBA soulève donc une véritable réflexion sur la gestion des projets informatiques, en plus des questions liées à la maîtrise de l’information sous toutes ses formes. Cette technologie ne remplacera très certainement pas la Business Intelligence telle qu’on l’a connait aujourd’hui. En revanche, il semble inéluctable que la technologie de BI et celle des moteurs de recherche continuent de converger vers ce que beaucoup s’accordent à nommer la « BI 2.0 ».

Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur 

TAGS ASSOCIÉS