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e-commerce : quelles perspectives pour 2014 ?

Philip Rooke, CEO de Spreadshirt, plateforme e-commerce qui permet à chacun de créer, vendre et acheter des produits et accessoires personnalisés, revient sur les principales tendances qui ont marqué l’année 2013…et celles qui devraient influencer le e-commerce en 2014.

Par Philip Rooke, CEO de Spreadshirt

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M. Rooke, CEO de Spreadshirt

2013 aura sans nul doute vu l’avènement et le renforcement de notions très fortes telles que celles du Big Data ou du cross-canal ou deuxième écran. Largement évoqué en 2013, le big data est pourtant utilisé depuis des années par des entreprises telles que Tesco, pour évaluer la situation du marché et offrir aux clients de meilleures offres. Tous les détaillants en ligne ou physiques collectent des données sur leur marché pour mieux promouvoir leur business, il n’y a rien de nouveau à cela. Il s’agit d’un outil important et non d’un effet de mode.

Avec le boom des tablettes et Smartphones – plus de 47,6 millions de tablettes vendues dans le monde cette année, soit une progression de 36,7 % par an – le cross-canal et l’expérience multi-device sont devenus réalité. C’est l’expérience même du shopping qui a été totalement bousculée, contraignant les e-commerçants à adapter leurs stratégies : les clients utilisent leurs tablettes pour trouver des produits, obtenir des informations, des avis et comparer mais continuent cependant à finaliser leur transaction depuis un ordinateur.

Cette notion d’expérience connectée se reflète également dans le phénomène du deuxième écran ou multi-screen où les clients sont hyper connectés et jonglent entre plusieurs écrans. Regarder une publicité à la tv et se rendre directement sur le site de l’entreprise depuis son ordinateur ou sa tablette est aussi fréquent que simple.

2013 touchant à sa fin, passons maintenant à 2014 et ce vers quoi le e-commerce devrait tendre.

Evidemment, certains constats évoqués pour 2013 devraient encore largement être d’actualité. Ceux-ci mis à part, l’apparition d’autres tendances clés est également à envisager en 2014. Parmi elles : le Bitcoin, la croissance des places de marché, sans oublier l’apparition des drones.

Il y a très peu encore, seul un petit nombre d’entre nous avait entendu parler du Bitcoin. Cette monnaie virtuelle qui a aujourd’hui ses propres places de marché, permet bel et bien d’acheter des produits réels et pourrait considérablement révolutionner le e-commerce. Malgré l’ampleur du phénomène, le Bitcoin reste et pourrait rester un moyen de paiement controversé, car totalement virtuel. Fin 2013 d’ailleurs, des établissements bancaires, tels que l’Autorité Bancaire Européenne, mettaient en garde contre cette monnaie, pouvant faire perdre aux détenteurs tout leur argent sans jamais pouvoir le récupérer. Néanmoins, certains clients pourraient, par curiosité et souci d’expérimentation, être tentés par l’utilisation de cette nouvelle monnaie, obligeant ainsi les e-commerçants à l’adopter.

Les places de marché avaient déjà la part belle en 2013. Amazon, eBay et Rakuten deviennent des moteurs de recherche shopping et cela devrait se développer davantage en 2014. Il s’agit d’un changement dans le comportement d’achat similaire à la possibilité de rechercher et de naviguer avec un appareil mobile presque à tout moment de la journée. Être en mesure de comparer les prix est également un avantage des places de marché.

Comment ne pas envisager 2014 sans l’arrivée (inévitable ?) de drones permettant des délais de livraisons record. Fin 2013, Amazon crée le buzz avec le projet « Prime Air », un système de livraison par drone. Cette annonce avait été immédiatement suivie par des annonces d’autres firmes telles que UPS par exemple. Même si je suis parfaitement favorable à l’idée de pouvoir livrer les produits de nos clients en 24h (incroyable, non ?), permettez-moi d’émettre quelques réserves ! Tout d’abord, le drone a besoin d’un minimum de place pour atterrir et représentent un coût énorme par rapport à une livraison traditionnelle par scooter par exemple. Sans oublier que le drone risque évidemment de souffrir beaucoup plus des intempéries que le scooter.

Malgré tout, il n’y a pas de mal à rêver d’un monde où nos clients se feront effectivement livrer par drone en quelques heures. Je suis pour l’innovation et serais alors sûrement parmi les premiers à vouloir tester ce type de livraison !