Gilles Pommier, vice-président channel EMEA de Veeam Software

Le marché de la virtualisation – Stagnation et nouvelles opportunités

Au-delà des besoins d’infrastructures qui à terme vont finir par stagner, quelles nouvelles opportunités de revenus les technologies de virtualisation offrent-elles au Channel ? »

Par Gilles Pommier, directeur Channel EMEA, Veeam          

Gilles Pommier Veeam
Gilles Pommier (Veeam)

Virtualisation – Croissance et stagnation?

Le marché de la virtualisation a assurément vite progressé en un temps relativement court. Alors qu’IBM a commencé à développer des machines virtuelles dans les années 60, VMware a mis une dizaine d’années seulement pour faire de la virtualisation sur serveurs x86 un quasi standard du marché. Aujourd’hui, la virtualisation est le choix de facto d’une infrastructure IT, sa flexibilité et ses avantages en termes de coûts étant trop importants pour les ignorer. Pour les canaux de distribution, cela signifie des sources considérables de revenus en fournissant à leurs clients des infrastructures virtuelles accompagnées de l’expertise nécessaire pour assurer le bon fonctionnement de cette infrastructure.

 

Simultanément, les infrastructures virtuelles bénéficient d’une impulsion supplémentaire avec le développement du cloud computing et le besoin d’environnements évolutifs de grande envergure pour fournir des services efficaces. Avec un marché des services autour du cloud évalué par IDC à 100 milliards de dollars d’ici 2016, les besoins d’infrastructures virtuelles pour assurer ces services sont énormes, besoins que les réseaux de partenaires peuvent fournir. Cependant, même si le marché semble actuellement favorable, les partenaires ne peuvent pas se reposer sur leurs lauriers. Pour dire les choses simplement, il y a un risque de stagnation ; Offrir des infrastructures plus flexibles continuera d’attirer les clients, mais l’adoption risque d’atteindre son maximum. De plus, il deviendra plus difficile de se différencier si les fournisseurs et leurs réseaux de partenaires offrent sensiblement le même produit dans un packaging différent. Par conséquent, les partenaires se doivent également d’évaluer le potentiel de la virtualisation au-delà de la mise en œuvre d’environnements de grande envergure dans moins d’espace.

 

Maintenir l’infrastructure

Nous observons déjà les débuts de ce changement. En effet, la protection des données a considérablement évolué grâce à l’arrivée de la virtualisation. Désormais, les réseaux de partenaires sont à mêmes d’offrir des fonctions de sauvegarde et restauration qui dépassent largement ce qui était possible ou accessible en termes de coûts et d’agilité avec une infrastructure physique. Par exemple, les entreprises peuvent effectuer des restaurations ultra-rapides de données sauvegardées ; tester des machines sauvegardées pour s’assurer qu’elles seront restaurables en intégralité ; et bâtir des infrastructures IT répliquées pour une reprise d’activité en cas d’incident. En exploitant de cette façon la nature des machines virtuelles, les partenaires peuvent offrir à leurs clients des outils qui élargissent énormément ce qu’ils pouvaient réaliser avec une architecture physique. Le potentiel de sources de revenus supplémentaires se confirme déjà : bien que 2012 soit une mauvaise année pour le stockage en général, le marché de la protection des données a enregistré une hausse de 2,6% par rapport à 2011 et en partie grâce au développement de solutions plus performantes pour les environnements virtuels.

 

Ce n’est qu’un début

Cependant, l’amélioration des solutions de protection des données n’en est qu’au début de ce que la virtualisation peut offrir. La flexibilité de la virtualisation fonctionne de deux façons : les entreprises peuvent donner à leur infrastructure une très grande envergure ou alternativement accéder aux détails granulaires les plus petits. Aujourd’hui encore les entreprises commencent tout juste à exploiter le potentiel de la virtualisation en termes d’amélioration des processus existants, d’apport à un plus large public d’outils jusqu’ici de haut niveau tels que la réplication ou l’e-discovery et de capacités totalement nouvelles qui n’étaient simplement pas réalisables dans un environnement physique. A ce stade, il serait pertinent de comparer la virtualisation avec l’internet, qui s’est développé à partir d’une nouvelle appréhension d’une infrastructure de communication pour parvenir à une révolution en ce qui concerne la façon dont une grande partie de la population mondiale fait ses achats, communique et consomme de l’information. De même, les entreprises n’ont toujours pas exploité tout le potentiel de la virtualisation pour améliorer leur approche et leur utilisation de l’informatique. Ce sont ces outils et capacités additionnels qui apporteront de nouvelles sources de revenus aux réseaux de partenaires même si, et lorsque, la croissance des infrastructures virtuelle venait à stagner.

 

Stratégies pour les partenaires

Les partenaires quant à eux doivent être préparés. Il y a encore des revenus constants à générer en fournissant aux entreprises des infrastructures virtuelles, qu’il s’agisse d’une infrastructure interne ou de la mise en œuvre de projets de cloud public. Cependant, les partenaires tireront le meilleur profit des opportunités qu’offre la virtualisation en fournissant des fonctionnalités telles que la protection des données aux meilleurs standards du marché et en étant prêt pour le lancement d’outils de plus en plus nombreux qui ne cessent d’accroître l’influence et l’usage de la technologie au sein des entreprises.