La récente fuite de document au sein de l’administration Obama rappelle l’importance d’une gestion documentaire sécurisée.

Les fuites… Personne n’est à l’abri. Et on ne parle pas de plomberie mais de fuite de données et de documents confidentiels. Dans cette tribune, le Directeur Général des Opérations de Services chez Ricoh France se penche sur la question à la lumière d’un fâcheux précédent à la Maison Blanche…

Par Elie Choukroun, Directeur Général des Opérations de Services chez Ricoh France

La fuite d’un document confidentiel, décrivant de manière détaillée la position des Etats-Unis quant aux négociations sur le libre-échange, est le dernier incident sérieux en date en matière de fuite d’information. En effet, ce document va à l’encontre des déclarations faites par le Président et a mis l’ensemble de son administration en porte-à-faux. Cet incident démontre les graves impacts que peut occasionner la fuite de documents confidentiels en dehors de son organisation et rappelle aux dirigeants qu’il est nécessaire d’agir pour anticiper ces fuites et les enrayer. C’est devenu une priorité majeure pour toutes les organisations aujourd’hui.

Gérer la totalité du flux documentaire au sein du secteur public relève du défi, surtout lorsque l’on considère les volumes grandissants de données auxquels les entreprises font face actuellement. Aujourd’hui, perdre ne serait-ce qu’un seul document peut avoir des répercussions catastrophiques allant parfois jusqu’à mettre la sécurité nationale en péril.

Ainsi garantir un environnement de travail dans lequel l’information est capturée, sauvegardée et partagée de façon sécurisée doit être une priorité pour les dirigeants et chefs d’entreprise.

Une récente étude menée en partenariat avec Ricoh révèle d’étonnants résultats, comme le fait que les processus documentaires constituent un « angle mort » pour la plupart des organisations. L’étude démontre qu’au cours des cinq dernières années, les erreurs liées aux documents ont été à l’origine d’incidents graves au sein de trois entreprises sur quatre. Ces données corrèlent les récentes affaires de fuites relayées dans les medias, à l’image de celle évoquée plus haut aux Etats-Unis ou encore du vol de plans du drone militaire franco-anglais à Paris.

Déceler une faille de confidentialité n’est pas toujours évident. Il existe en effet un nombre important de risques latents quotidiens au sein des entreprises. A titre d’exemple, les informations commerciales, financières ou stratégiques, voire même les business plans peuvent parfois se retrouver aux mains de la concurrence, sans même que l’entreprise en ait la moindre idée.

36 % des chefs d’entreprise interrogés dans l’étude déclarent que les erreurs personnifient la non-conformité de leurs processus aux réglementations en vigueur. En découle souvent des pénalités financières, dans un contexte où chaque économie compte.

Pire encore, 30 % d’entre eux déclare que ces erreurs les ont contraints à se séparer de certains collaborateurs et 25 % de clients importants. Les processus documentaires et leur mauvaise gestion ont donc un impact conséquent et direct sur les entreprises et leur économie.

L’Europe a déjà été le théâtre d’initiatives intéressantes visant à accélérer l’utilisation de la gestion électronique des processus documentaires, à l’image de l’i-Invoicing. Mais ce service ne concerne qu’une part des processus critiques de l’entreprise. En effet, chaque département et chaque collaborateur devraient bénéficier d’une approche globale de la gestion documentaire afin de partager les informations avec les bonnes personnes, via les bons canaux, au bon moment, afin de garantir un niveau de sécurité élevé tout au long du cycle de vie de l’information.

Grâce à une gestion optimisée et sécurisée des documents, les entreprises européennes seront en mesure de limiter les incidents liés à la fuite des données, tout en réduisant leurs coûts.

L’administration Obama n’est pas la première victime de la fuite de données, et ne sera sans doute pas la dernière. Toutefois, en abordant de façon nouvelle le partage d’informations, les entreprises européennes pourraient limiter la fuite de documents numériques et confidentiels une bonne fois pour toute.

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