Thomas Henry, Xambox : « on nous qualifie souvent de Google du papier »

Spécialiste du cloud documentaire, Thomas Henry revient sur l’évolution de la société Xamance et de son service Xambox. Un service qui fait la part belle à la numérisation des documents, mais surtout à leur recherche, désormais « dans le cloud ».

Une interview de Jérôme Bouteiller pour Silicon.fr

Pionnier du scanner intelligent, Xamance semble s’éloigner du matériel au profit de ses solutions logicielles de gestion documentaire. Comment définissez-vous aujourd’hui votre activité ?

Thomas Henry – Xambox est un service SaaS pour archiver, sécuriser et retrouver ses documents n’importe où et n’importe quand. Depuis plusieurs années notre technologie permet de classer et gérer automatiquement les papiers : pour cela, nous avions anticipé le besoin d’un scanner professionnel (recto verso avec chargeur) à moins de 300 euros. À l’époque, l’offre était assez faible, nous avons donc développé notre propre scanner (le X300) ; depuis, Fujitsu et d’autres fabricants ont étoffé leur gamme. Nous travaillons aujourd’hui avec eux pour que leurs clients puissent bénéficier du service Xambox.  Nous avons également un partenariat fort avec Lexmark sur les imprimantes multifonctions (MFP). Ce partenariat a reçu le prix spécial du jury de l’IT night il y a six mois.
Il y a une forte appétence des utilisateurs de MFP pour un service qui en un clic archive, classe, indexe et sécurise leurs documents papiers. Notre expérience de constructeur a été riche et passionnante, mais nous nous concentrons aujourd’hui sur notre expertise première : le service en ligne Xambox.fr

Combien d’entreprises ou de particuliers ont recours à vos solutions ? Peut-on quantifier le temps perdu dans le classement des documents ? La valeur de vos solutions est elle bien comprise par vos prospects ?

Chaque semaine, nous avons plusieurs centaines de nouveaux comptes premium (sans compter les nouveaux utilisateurs gratuits), d’où une progression très forte (notre taille double tous les mois depuis six mois). Cette progression s’explique par la richesse de fonctionnalités de Xambox.fr qui permet de classer automatiquement ses papiers, de recevoir systématiquement toutes ses factures disponibles sur plus de 400 sites différents (EDF, Powéo, Orange, SFR, Bouygues, Free, de nombreuses banques, mutuelles, e-commerçants, etc.) ; Xambox permet aussi d’archiver tous ses documents numériques (Word, Excel, pdf, etc.) et de les retrouver intuitivement.
Cette richesse unique est une force exceptionnelle, mais elle n’est pas toujours simple à expliquer. Certains y voient un gain de temps (une étude soulignait 20 minutes gagnées par jour… soit 15 jours par an !), d’autres une simplification (« plus besoin de me prendre la tête pour classer comme mon conjoint le veut »), certains l’utilisent comme un outil de partage (par exemple les couples séparés pour gérer les documents relatifs aux enfants), Jean-Michel Billaut y voyait même la panacée pour la « paix des ménages à la sauce 2.0 ».

Certains de vos concurrents misent sur l’appareil photo du smartphone pour numériser les documents personnels (facture, relevés…) voire professionnels (cartes de visite, notes de frais…). Que pensez-vous de cette approche ?
C’est en effet une approche très séduisante pour profiter au maximum de la mobilité. Nous avons lancé notre application iPhone il y a un mois pour « transporter ses archives dans sa poche », mais aussi pour archiver les documents utiles lors de déplacements. C’est un véritable relais de croissance pour Xambox.

Au delà du stockage de documents en ligne (cloud documentaire), pensez-vous que la vraie bataille technologique sera celle de la recherche de ces mêmes documents ? Sur quelles technologies vous appuyez-vous ?

La bataille du stockage en ligne s’est beaucoup jouée sur le volume d’archivage (Dropbox, SugarSync, Google Drive, Microsoft proposent 2 Go à 7 Go), mais l’enjeu me semble ailleurs : posséder des milliers de documents sans pouvoir les retrouver simplement n’est pas satisfaisant. Nous nous différencions des autres acteurs en indexant à la volée l’intégralité des documents disponibles dans le coffre Xambox. Je pense que c’est la clé du succès et nous avons beaucoup travaillé sur ce point : les documents sont OCRisés (reconnaissance de caractères et extraction de mots-clés), ultracompressés (on divise la taille des documents par 10 pour optimiser l’expérience nomade), transformés en PDF puis archivés. L’utilisateur peut retrouver ses documents en fonction de n’importe quel mot-clé (contrairement à de nombreuses solutions qui ne proposent une recherche que sur le titre).
Cette spécificité Xambox est très appréciée et entraîne un usage 30 fois plus intense que celui de nos confrères. Les moteurs de recherche Google indexent les mails, le web, les cartes, les photos… mais pas le papier ! Nous si, ce qui nous vaut souvent le qualificatif de « Google de mes papiers ».

Beaucoup d’entreprises françaises n’entendent pas placer leurs documents sur des serveurs étrangers. Quel est votre regard sur l’apparition de champions hexagonaux du cloud ?

Le cloud dans son ensemble faisait très peur il y a deux ans (disons le SaaS pour éviter des anachronismes), ce n’est presque plus le cas aujourd’hui : l’évangélisation de Google, Apple et autres a beaucoup aidé les pionniers que nous sommes. Afin de rassurer toujours plus, Xambox et les autres principaux acteurs du monde du coffre-fort numérique se sont regroupés au sein de l’A-cfn (association pour les coffres-forts numériques) il y a un an, la charte de l’A-cfn est stricte sur les engagements de ses membres.

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