Environ 40% des Français utilisent des logiciels piratés

37% des utilisateurs d’ordinateurs en France admettent pirater des logiciels, contre 33% en Europe. Une situation que dénoncent les éditeurs.

La Business Software Alliance (BSA), association d’éditeurs de logiciels depuis longtemps mobilisée contre le piratage, a publié le 15 mai 2012 les résultats de son étude 2011 sur le piratage de logiciels.

Une étude qui a sondé 15 000 utilisateurs d’ordinateurs originaires de 33 pays. Elle révèle que 42% des utilisateurs d’ordinateurs au niveau international admettent avoir installé un logiciel piraté. Ce taux monte à 68% dans les pays en voie de développement, contre 24% dans les pays développés. La France se situe entre les deux, à 37% (contre 39% en 2010).

Les éditeurs demandent plus de répression

Le taux français est donc élevé pour au pays occidental, ce qui fait réagir Michael Weber, Président du Comité France de la BSA : « Si 40% des consommateurs français admettaient commettre des vols à l’étalage, même rarement, les autorités réagiraient en multipliant les contrôles et en durcissant les sanctions ! Le piratage de logiciels exige une réponse similaire : des activités concertées de sensibilisation du grand public et l’application stricte de la loi. Bien que le taux de piratage ait décliné de façon régulière au long des 6 dernières années (il était de 47% en 2005), il  reste pourtant au-dessus du taux moyen de l’Union Européenne qui s’établit à 33%. »

Sa solution : « Nous devons donc poursuivre notre lutte contre le piratage de logiciels et faire évoluer les mentalités en menant des campagnes d’information combinées à des actions de répression ; chaque individu doit comprendre les risques qu’il fait courir à son entreprise en utilisant des logiciels sans licence, à la fois financièrement, en termes d’image et vis-à-vis de la sécurité informatique (virus, perte de données…). »

Mais même les élites économiques restent pour l’instant insensibles à ces arguments, il est vrai maintes fois usités depuis des années. Le communiqué de la BSA explique ainsi que les décideurs d’entreprise sont deux fois plus nombreux que les utilisateurs « lambda » à déclarer installer sur plusieurs postes des licences de logiciels destinées normalement à un seul ordinateur, et d’une manière générale avouent plus de piratages logiciels que les autres utilisateurs.

46 milliards d’euros dans le monde, 2 milliards en France

Sans justifier sa méthodologie, la BSA estime que la valeur des logiciels piratés par les utilisateurs et entreprises de l’hexagone frise les 2 milliards d’euros (1,98 milliard d’euros). Un chiffre qui aurait même cru un petit peu depuis 2010 (l’estimation était alors de 1,95 milliard d’euros). Dans le monde, la valeur de ces piratages explose à cause des pays en voie de développement: elle s’établit à 45,6 milliards d’euros.

Précisons qu’il s’agit ici d’une estimation de la valeur marchande des produits piratés, et non du manque à gagner de l’industrie. Celui-ci est beaucoup plus difficile à estimer? Chacun pourra faire son propre calcul en fonction du taux de substitution (nombre d’actes de piratage qui remplacent un achat) qu’il estime le plus probable.

Mais même avec des estimations très pessimistes, ce sont des milliards d’euros qui échappent effectivement aux éditeurs…

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