HP GPC 2012 à Las Vegas : le keynote final de Meg Whitman remet du baume au cœur des partenaires et pousse l’innovation

Meg Whitman, Présidente et CEO de HP depuis quelques mois, a conclu avec talent l’évènement partenaires mondial (la Global Partner Conference), organisé à Las Vegas, par un « keynote » à l’américaine avec force slogans et « slides » percutants servant un discours et des arguments à la fois incitatifs et rassurants. Les nombreux partenaires assistant au discours en sont apparemment ressortis ragaillardis, rassurés sur l’avenir de la division PSG (Personal Systems Group) et séduits sur le papier par la nouvelle proposition de valeur de la firme de Palo Alto, à l’heure du Cloud triomphant.

C’est d’un retour aux fondamentaux dont il s’agit pour HP, et sa CEO Meg Whitman. « La firme a une histoire, un cap et doit le conserver… Nous devons être fiers du chemin parcouru et aller résolument vers l’avenir en jouant de nos atouts, nombreux et variés (aucun de nos compétiteurs n’en a autant) ». Les congressistes et partenaires boivent comme du petit lait ces paroles, après un été 2012 « horribilis » qui aurait pu être meurtrier pour certains… Et qui le fut, comme on le sait, pour Léo Apotheker prié de prendre la porte !

D’emblée, Meg Whitman ne fait planer aucun doute : « Le personnel de la division PSG est là pour rester, et nous allons poursuivre les efforts dans ce secteur, à l’instar de ce que nous réalisons par exemple avec la division IPG (impression et bureautique) donnant pleinement satisfaction. Si nous allons bien sûr tout faire pour accroître nos revenus tirés du logiciel et des services, nous n’avons nullement l’intention de nous éloigner de l’infrastructure qui constitue nos racines. Hors de question de nous transformer en une société de logiciels ». Le message est clair et fort ! A l’applaudimètre, il atteint des sommets…

Leader de l’industrie IT pour longtemps

Le staff au complet. De gauche à droite: Todd Bradley (PSG), Vyomesh Joshi (IPG), Mike Lynch (Autonomy), Bill Veghte (HP Software) et Meg Whitman (President et CEO)

Devant une salle comble, constituée pour l’immense majorité de partenaires venant de tous les coins de la planète, Meg Whitman martèle que chez HP l’heure est à la reconquête, non pas d’un business perdu (« les chiffres sont bons ») mais d’une réputation de leader de l’industrie qui n’aurait jamais du être remise en cause. Comment compte-t-elle procéder ? « En mettant l’accent sur des domaines porteurs où notre capacité d’innovation, que nous allons encouragée, fera merveille. »

Et tous les domaines porteurs sont de la partie : « HP investit dans l’infrastructure, dans l’optimisation de l’information, et bien sûr dans les services et le Cloud Computing. » Rappelant que le logo de HP comporte l’accroche « Invent », elle précise que la firme va investir massivement dans la R & D de toutes ses divisions. En outre, après le rachat d’Autonomy, qui a marqué les esprits, la firme de Palo Alto devrait continuer à ouvrir les yeux en quête d’opérations de croissance externe faisant sens : « Nous allons continuer à faire des acquisitions. Parmi celles-ci il y aura sans nul doute des startups créant des solutions innovantes et à fort potentiel qui en s’agrégeant au portfolio de HP vont doper son offre. »

Et la CEO d’ajouter que certains « espaces » propres à HP et quelque peu mal aimés au cours des derniers mois, comme les HP Labs, vont être de nouveau mis en avant. « Nous allons rendre plus étroites les relations entre ces HP Labs et nos Business Unit, de sorte que s’accélère nos process de la conceptualisation d’un projet, à sa réalisation et à sa commercialisation »

Meg Whitman s’exclame : « En 2013, HP aura 70 ans ! Mon but est d’établir les fondations de ce que sera la société pour les 70 prochaines années. Ma vision n’est pas court-termiste  et plus que jamais je veux que ce travail que nous allons accomplir, nous l’accomplissions avec vous partenaires dont la part dans l’activité de HP est majeure et croissante. »

Ruptures technologiques

Au-delà du volontarisme des équipes internes, du dévouement des partenaires, une chose est claire dans le discours de Meg Whitman : le succès viendra aussi, et surtout, de la puissance du portfolio produit. Et elle souligne combien celui-ci couvre un spectre large (« le plus large existant à ce jour, sans commune mesure ») : des postes de travail et des ultrabooks (Folio 13) de la division PSG aux serveurs de huitième génération que vient de lancer la division ESSN, en passant par une nouvelle race de stations de travail (Z1, voir dans ces colonnes). « Tous sont de parfaits exemples des technologies de rupture que nous adoptons et mettons sur le marché. Nous faisons bouger les lignes et innovons pour offrir plus d’intérêt aux technologies afin qu’elles soient adoptées massivement, et plus de valeur aux partenaires. »

Évidemment, la question de WebOS ne pouvait être ignorée par la CEO de HP. Elle explique que la partie n’est pas définitivement jouée, qu’on pourra tirer un bilan d’ici quelques années, « mais je crois qu’il y a encore place pour un autre système d’exploitation. Si vous prenez d’Apple, il fonctionne très bien, mais l’iOS est fermé. L’Android de Google a du potentiel sur les plateformes mobiles mais pourrais se refermer à la faveur de l’acquisition de Motorola », N’évoquant pas en revanche Windows Phone, du partenaire technologique de toujours (Microsoft), elle conclut en rappelant que la stratégie de mettre à disposition de la communauté Open Source le WebOS est un choix osé qui pourrait bien en surprendre beaucoup… «  je crois qu’il ya encore une possibilité pour un système d’exploitation de puiser dans la créativité des développeurs afin de nous permettre de faire des choses que nous ne pouvions pas faire auparavant. » (Voir ci-dessous sa confidence à l’heure du déjeuner)

Concluant sur une salve d’applaudissements, Meg Whitman flatte une dernière fois les partenaires dans le sens du poil, en leur rappelant leur importance grandissante dans l’organisation de HP, en vantant la stabilité à long terme de la firme  et en martelant ses intentions de travailler avec le channel d’une manière proactive, pour répondre plus vite et plus efficacement, avec l’ensemble des divisions de HP, aux besoins réels et émergents de millions de clients dans le monde.

 

Elle est sympa Meg…

Patientant comme tout le monde dans la file d’attente nous menant au buffet servi pour le déjeuner, elle échangea quelques mots avec la poignée de journalistes présente à ses côtés, dont votre serviteur… L’occasion pour ma consœur du quotidien Le Monde, Sarah Belouezzane, de lui demander des informations complémentaires sur la stratégie menée par la firme autour de WebOS, maintenant que ce dernier a été basculé dans l’Open Source. Elle lui a notamment demandé si une tablette sous WebOS était encore possible dans les prochains mois, alors qu’il est question de tablettes sous Windows 7 et probablement ensuite sous Windows 8. Et là… Surprise ! « Oui, a répondu Meg Whitman, d’ici fin 2012 mais plus probablement en 2013… » Avait-elle compris la question ? S’agit-il d’une sortie involontaire ? En tous cas, il s’agirait sans nul doute d’un scoop si l’info était vérifiée et validée par HP !