Médéric Leborgne (RIM/BlackBerry) : « Nous voulons proposer une suite de gestion multiplateformes complète dans un seul outil »

Outil de gestion, passerelles iOS/Android, accord Microsoft Office 365, nouvelle PlayBook… RIM multiplie ses développements BlackBerry pour répondre aux besoins des organisations.

Mederic Leborgne RIM Blackberry

Une interview de Christophe Lagane (Silicon.fr) réalisée à l’occasion du Blackberry Innovation Forum

Si RIM (Research in Motion) a récemment fait l’actualité avec la panne géante qui a touché ses serveurs, c’est justement parce qu’il a impacté un grand nombre d’utilisateurs professionnels qui en compte 70 millions dans le monde, environ. Un acteur de poids dans les solutions de communication d’entreprises. Notamment en France. « BlackBerry équipe 90  % des sociétés du CAC 40 », rappelle Médéric Leborgne, responsable grands comptes chez RIM France que Silicon.fr a rencontré dans le cadre du BlackBerry Innovation Forum 2011 de Paris qui s’est tenu mercredi 9 novembre. Pour maintenir ce taux quasi monopolistique face à l’agressivité concurrentielle, notamment issue des terminaux (smartphones et tablettes) Apple et Android, RIM met en place plusieurs stratégies pour répondre aux besoins des entreprises.

Lesquels commencent par la multiplication des téléphones personnels au sein des organisations. Comment les connecter au SI de l’entreprise sans mettre l’intégrité de ce dernier en danger ? Comment gérer les usages professionnels sur des smartphones personnels ? Deux problématiques auxquelles RIM entend répondre par la fourniture d’outils de gestion multi-plateformes. Une stratégie MDM (mobile device management) élargie. Ce qui passera, début 2012, par des passerelles BlackBerry qui intégreront la suite de gestion BlackBerry Entreprise. Des solutions de gestion qui se grefferont à l’existant sans avoir réinventer la roue.

Une suite complète de gestion pour l’IT

« L’entreprise bénéficiera d’une vraie logique d’intégration complète et d’administration centralisée, explique le responsable avant-ventes. L’objectif est de proposer une suite complète de gestion pour l’IT qui va adresser l’ensemble des besoins de gestion de terminaux mobiles à travers un seul outil d’administration. » Le support de la gestion multi environnements passera par les technologies d’Ubitexx, un éditeur allemand qui développe une suite d’outils de gestion iOS, Android et Windows Mobile, que RIM a récemment racheté. Si les environnements mobiles d’Apple et Google seront intégrés dès le départ dans la solution, RIM est plus attentiste pour l’offre Windows Phone et préfère vérifier l’apparition d’un marché, donc des besoins, avant d’envisager l’intégration du support de la plate-forme mobile de Microsoft.

Quant à la question des usages privé/personnels, le constructeur déclare l’avoir réglée sur ses propres terminaux avec la technologie Balance qui sécurise les échanges, au sein du terminal, des données privées et personnelles. Selon la configuration adoptée, il est par exemple possible d’interdire la copie d’un email professionnel dans la partie personnelle du terminal.

Une PlayBook 2 début 2012

Comme tout acteur dynamique de la mobilité, RIM a abordé l’offre tablette avec la PlayBook. La première version, que l’on peut voir essentiellement comme un grand écran du smartphone BlackBerry qui conserve les données et sert de modem, cédera la place à une version 2.0 en 2012. Gestion d’une carte SIM et arrivée de BBX, la version de QNX OS qui unifiera les OS des tablettes et smartphones du constructeur. « BlackBerry 7.0, qui répond aux évolutions matérielles récentes, telle le support de l’accélération graphique ou les processeurs dual core à 1,2 GHz, sera maintenu et développé », précise néanmoins Médéric Leborgne. Du moins, le temps que BBX se généralise.

« BBX apporte un vrai multitâche, supporte le HTML5 ou encore les technologies Adobe AIR ce qui est important puisque cela permettra de porter rapidement des applications locales sur la tablette. Il suffira de redéfinir les formats d’affichage, souligne notre interlocuteur. Un portage qui peut se faire en une journée et demi. » L’avantage du PlayBook étant que, en tant que produit du constructeur, il est parfaitement pris en charge par le BES (Blackberry Enterprise Server) contrairement à un iPad (dont la gestion nécessitera donc une passerelle évoquée plus haut).

Le Cloud prend du poids

Les applications sont justement un point crucial dans l’adoption des environnements. Et les BlackBerry ne brillent pas par leur offre pléthorique en la matière. « L’App World comprend 46 000 applications et tous les « must have » s’y trouvent », corrige notre interlocuteur. De plus, « RIM a engagé une refonte du store pour introduire son service de messagerie BBM dans des applications tierces. Plus de 220 applications l’ont déjà intégré. » Ajoutons qu’environ 4000 titres sont optimisés pour la PlayBook. Un catalogue qui s’étoffera massivement en accueillant l’Android Market grâce à l’aide d’une JVM (machine virtuelle Java) dans BBX.

Une ouverture qui passe également par le cloud. « Nous venons d’annoncer un partenariat avec Microsoft pour adresser Office 365 avec un service cloud gratuit. Un client qui décide de migrer sa messagerie peut mettre une instance de son serveur BlackBerry dans le cloud, retrouvera sa messagerie et cela gratuitement. » Une façon de rejoindre l’offre de Google qui a développé un connecteur pour son offre Google Apps, ce qui permet de mettre un BES complet dans le nuage. Ajoutons les offres internes telles l’offre de sauvegarde BB Protect ou encore le BB Management Center qui permet de gérer, à distance, une centaine de terminaux. « Notre plate-forme est vraiment ouverte tout en gardant les fondamentaux autour des technologies de push et de sécurité », conclue Médéric Leborgne.

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