La contrefaction de tablettes tactiles est en pleine recrudescence

MarkMonitor, spécialiste de la protection des marques, vient de publier une édition spéciale de son « Brandjacking Index » consacrée aux tablettes PC. Que met-elle en évidence ? La présence en un seul jour de plus de 23 000 annonces concernant des tablettes copiées, présumées contrefaites ou commercialisées sur des marchés parallèles, ainsi que plus de 6 600 sites cybersquattés générant plus de 75 millions de visites annuelles… Edifiant !

Pour son étude, MarkMonitor a suivi cinq des principales marques de tablettes PC sur un seul et même jour au cours du troisième trimestre 2011. On été étudié les annonces concernant ces cinq marques sur 23 places de marché en ligne, professionnelles (B2B) et grand public (B2C). Et MarkMonitor a aussi utilisé la plateforme Alexa et les données relatives aux enregistrements de noms de domaine pour identifier les sites cybersquattés et le trafic généré par ces sites.

Le constat est à la fois édifiant et effrayant : « Les brandjackers de marques en ligne sont très attentifs aux tendances du marché, en particulier celles qui concernent des marques populaires, et mettent rapidement ces tendances ainsi que ces marques à leur service, » souligne Stéphane Berlot, responsable des ventes de la filiale France et Benelux de MarkMonitor. « Alors que s’annonce la trêve des confiseurs et la ruée vers les cadeaux, le consommateur doit se méfier de ces imposteurs ; de leur côté, les marques doivent être particulièrement vigilantes pour déjouer ceux qui cherchent à gagner de l’argent sur leur dos. »

Le marché des tablettes PC explose et les brandjackers profitent largement de cette situation alors que le consommateur est à l’affut de bonnes affaires. Après avoir étudié 23 000 annonces suspectes, MarkMonitor a défini trois types de risques : copies, contrefaçons présumées et marché parallèle. 15 fabricants de tablettes clones ont été également identifiés et presque 8 000 vendeurs individuels, dont 766 vendent en gros des tablettes présumées contrefaites.

Presque 20% des annonces portant sur des copies contiennent des références à des marques par lesquelles un consommateur cherchant une marque authentique retrouvera le clone listé aux côtés du produit de marque. Au contraire, les contrefacteurs présumés emploient souvent des tactiques différentes de façon à créer une association entre leur produit et la marque sans risquer de se faire identifier et éventuellement attaquer par le fabricant légitime !

Communément des photos de produits de marque se trouvent ainsi publiées dans l’annonce, sans que la marque apparaisse et, dans certains cas, en la floutant sur la photo… Une autre stratégie consiste à employer le terme ‘OEM’ afin de suggérer que la tablette fait partie d’un lot non autorisé mais produit par le fabricant original. Autre indice d’une possible contrefaçon : la date de disponibilité des produits. Vingt-six vendeurs de tablettes présumées contrefaites en gros proposaient leurs produits jusqu’à un mois avant la date de sa sortie réelle sur le marché visé, tandis que le prix de ces tablettes s’affiche en général à 50% de celui du produit authentique. En revanche, sur le marché parallèle, les produits authentiques se vendent à un prix supérieur à celui des canaux agréés, avec des prix supérieurs en moyenne de 15% aux prix suggérés par les fabricants et, dans certains cas, presque 50% plus élevés dans les pays où le produit authentique n’est pas encore distribué.

« Internet donne une photographie instantanée des tendances que les brandjackers exploitent pour détourner le trafic et le chiffre d’affaires des marques légitimes, » ajoute Stéphane Berlot. « Les sociétés doivent combattre ces ‘concurrents de l’ombre’ et protéger leurs clients, leurs investissements marketing et la valorisation de leur marque. »

Crédit photo: © Franck Boston – Fotolia.com

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