Eric Decalf, PDG de la SSII Additeam réagit aux conséquences de la circulaire Guéant

Le PDG d’Additeam réagit au sujet des conséquences de la circulaire de Guéant concernant les travailleurs et étudiants étrangers. Le cas est édifiant !

Eric Decalf, PDG d'Additeam

La vie en entreprise n’est pas toujours simple, surtout quand l’Etat nous met des bâtons dans les roues ! Mon entreprise (une société d’ingénierie de 150 personnes) est sollicitée par son client pour une intervention de programmation informatique au sein d’un centre de développement informatique bancaire. Tous nos collaborateurs sont occupés, pas d’autre possibilité que de recruter.

Après avoir passé des annonces (Apec, Pôle Emploi, sites web…) et  « chassé » sur des joboards de recrutement spécialisé, aucun profil disponible. J’identifie finalement, avec l’aide d’un de mes consultants, une compétence de formation ingénieur et disposant de 6 années d’expérience dans le domaine bancaire français… en Tunisie.

Après nous être entretenus avec Mustafa G., nous lui faisons une proposition d’embauche, il l’accepte, et enclenchons les démarches administratives auprès de la préfecture. Nous recevons (après 7 semaines) une réponse négative, au motif que la compétence est disponible en France ! Bien entendu, aucun élément, aucun  CV, n’étaye cette version. Il va de soi que si nous avions trouvé sur le territoire cette ressource, nous ne nous serions pas embêtés à dérouler une procédure d’immatriculation longue et coûteuse (1 500 Euros en moyenne).

Résultat : perte d’un marché qui aurait pu amener mon entreprise à grandir, perte du chiffre d’affaires correspondant (70 000 Euros hors taxes annuel) et de la marge correspondante.

Réduire l’immigration légale de la main d’œuvre qualifiée sans augmenter au préalable le nombre de diplômés chaque année en France, c’est comme si on réduisait  la production d’électricité nucléaire du jour au lendemain sans mettre en œuvre d’alternative, et sans en mesurer les impacts concrets !

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