Explosion du stockage : passer du stockage sur site au stockage sur un cloud

Tim Wright, directeur du support technique, Toshiba Europe Storage Device Division
Tim Wright, directeur du support technique, Toshiba Europe Storage Device Division

 

Par Dean Edwards, directeur de l’ingénierie et des opérations, et Tim Wright, dire cteur du support technique, Toshiba Europe Storage Device Division

Le rapport de l’IDC sur l’univers numérique[1] a révélé qu’entre aujourd’hui et 2020, la quantité d’informations numériques créées et reproduites dans le monde augmenterait jusqu’à atteindre le chiffre presque inconcevable de 35 billions de gigaoctets, une fois achevée la transition de tous les principaux types de support (voix, TV, radio, papier) de l’analogique au numérique. Notre consommation annuelle de données est à présent estimée à 9,75 zétaoctets[2]. Les applications stratégiques des entreprises encombrent les systèmes de stockage, lesquels sont nombreux à plier sous le poids. L’expansion de cet univers numérique a placé le monde de l’entreprise face à un défi gigantesque en matière de stockage de données[3]; les entreprises ont pour mission extrêmement difficile de sauvegarder ces informations de manière précise, sécurisée et économique, tout en conservant le contrôle de leurs données les plus importantes.

C’est dans ce contexte que de nombreuses entreprises envisagent diverses solutions pour les aider à relever ce défi. Depuis quelques années, le cloud computing est devenu un sujet d’intérêt grandissant pour le personnel informatique des entreprises. Dans sa forme la plus simple, le cloud fournit aux entreprises une plate-forme informatique basée sur Internet qui est gérée par une organisation tierce. En ce lieu, des ressources partagées, comme des données, des logiciels et au besoin d’autres dispositifs, peuvent être fournies aux ordinateurs du réseau d’une entreprise. Ceci permet d’alléger la charge que font peser les données sur le réseau interne, et de sous-tendre les activités de l’entreprise à l’aide d’avantages supplémentaires, comme la possibilité pour les employés de travailler de n’importe quel endroit.

De nombreux analystes prévoient une adoption imminente du cloud par le marché de masse. L’IDC a remarqué que la croissance explosive des informations dans le cloud (et en dehors de ce dernier) génèrerait de la part de l’utilisateur final[4] une demande de stockage bien plus importante dans le cloud que dans toute autre catégorie d’infrastructure.

En conséquence, les entreprises plébiscitent de plus en plus le cloud computing comme une alternative pratique au stockage des données de l’entreprise sur site. Pour le marché des entreprises, dont les nombreux coffres-forts de données internes ne cessent de se multiplier, le cloud semble être une solu

Dean Edwards, directeur de l'ingénierie et des opérations, Toshiba Europe Storage Device Division

tion évidente. Il fournit en particulier aux petites et moyennes entreprises (PME) un stockage à bas coût qui ne mobilise pas toutes les ressources et ne nécessite aucune gestion, ni aucun investissement de grande ampleur. Ses défenseurs disent qu’avec le cloud, le stockage de données s’effectue « sans problème », et sans grand investissement en temps et en énergie. Les données sont stockées en un endroit, hébergées par un tiers et rendues accessibles depuis un point central.

En apparence, il semble logique que les entreprises adhèrent au concept du cloud computing. Mais ce défi gigantesque peut-il vraiment être relevé par une solution « valable pour tous », comme le suggèrent les partisans du cloud computing ? Le sujet est bien plus complexe que cela. Tout d’abord, il faut prendre en compte la logistique. Il est tout simplement impossible d’attendre des entreprises qu’elles transfèrent les contenus de leurs infrastructures informatiques existantes vers le cloud. Pour la majorité d’entre elles, cela signifierait l’abandon d’années d’investissement dans les systèmes gérant le stockage efficace sur site. C’est impossible d’un point de vue pratique. En réalité, seule une entreprise nouvelle peut envisager une stratégie entièrement basée sur un cloud.

Pour les entreprises qui disposent d’une infrastructure informatique en place, les avantages éventuels du cloud ne suffisent pas à faire oublier les éventuels problèmes à prendre en considération avant de s’engager dans ce type de stockage.

La première est la copropriété. Les fournisseurs du cloud exposent rapidement la simplicité de ce concept, par lequel chaque utilisateur du cloud accède à une partie distincte de l’architecture dans laquelle il peut travailler et stocker des informations. Si vous louez une pièce dans un immeuble, qu’il s’agisse d’un bureau ou d’un appartement, ne souhaiteriez-vous pas savoir avec qui vous partagez l’immeuble ? Ceci nous amène au point suivant ; connaître vos « voisins » du cloud est une chose, mais souhaitez-vous vraiment être connu d’eux ?

Le second problème à prendre en compte est celui de la sécurité et de la conformité. Bien que vos données partagent leur « lieu d’hébergement » avec les données de différentes entreprises, la définition de la sécurité peut varier d’une entreprise à une autre. Sans la mise en place de procédures de conformité strictes, de nombreuses entreprises craignent d’être victimes des insuffisances d’une entreprise en matière de sécurité lors du stockage des informations dans le cloud. Pour les grandes entreprises et les organisations qui gèrent quotidiennement des données clients en temps réel, en particulier les institutions financières ou les entités du secteur public, la sécurité doit être prioritaire.

En réalité, en matière de sécurité sur Internet, tout système ayant connu une brèche s’est cru à un moment ou à un autre invincible. Alors, en quoi le cloud est-il impénétrable ? En stockant les données en dehors des quatre murs d’une organisation, les risques pour la sécurité semblent évidemment supérieurs. Les entreprises qui investissent dans les services d’un cloud doivent être conscientes de cela.[5]

Hormis les menaces extérieures, une fois que les données sont placées dans le cloud, quelles sont les restrictions s’appliquant au transfert, à la récupération ou à la copie et à la sauvegarde des données ? Aujourd’hui, les contenus numériques sont d’une importance stratégique pour les entreprises, de sorte que le contrôle de ces informations et la capacité à les stocker sont essentiels. Les entreprises n’ont pas toujours la possibilité de faire ce qu’elles veulent de ces données si elles ne les hébergent pas.

La transition vers le cloud n’est donc pas une décision à prendre à la légère. Cependant, avec l’adoption grandissante de la technologie du cloud et l’accumulation dans les systèmes informatiques de l’entreprise d’un volume croissant de données issues du boom numérique, cette transition semble inévitable pour les entreprises. Il est possible qu’à un moment ou un autre, chaque entreprise ait dans une certaine mesure besoin de développer une infrastructure de cloud. Pour les entreprises en place qui disposent déjà d’infrastructures de stockage, la clé de la réussite consiste à trouver un moyen d’allier le meilleur des deux mondes.

Sur un marché florissant caractérisé par une innovation constante, les entreprises ont le choix entre de nombreuses options, ce qui représente un avantage majeur pour elles. À mesure que le cloud computing s’intègre plus étroitement à l’infrastructure informatique des entreprises, celles-ci doivent absolument veiller à ce que leurs solutions de stockage sur site disposent de capacités équivalentes à celles du stockage hors site pour garantir un niveau de prise en charge homogène du stockage.

Technologie fiable et bien implantée, les disques durs avancés d’entreprise ont depuis longtemps prouvé leur adéquation aux besoins des entreprises. Ils fournissent des capacités de stockage hautes capacités et hautes performances et disposent de fonctionnalités spécifiquement conçues pour accompagner l’explosion des contenus numériques.

Le cloud est un vaste espace de stockage indéniablement adapté à la prise en charge d’une multitude de programmes et d’ensembles de données. Les disques durs d’entreprise sont spécialement conçus pour prendre en charge les applications de stockage stratégiques et gourmandes en données qui consomment peu d’énergie. Parmi ces dernières figurent les applications centrales de l’entreprise, comme les serveurs de volume et les baies de stockage de milieu de gamme, les serveurs lames et en rack.

Pour répondre à ces besoins importants des entreprises (et permettre par exemple un fonctionnement sans interruption), les disques durs d’entreprise disposent de fonctions telles que la tolérance aux vibrations rotationnelles qui garantit les niveaux de disponibilité et de performance requis, et fournit un support opérationnel 24/24 h et 7/7 j. Ces disques sont également optimisés pour fonctionner sur des systèmes nécessitant des configurations de disque et des scénarios d’utilisation intensive divers, et où les systèmes stratégiques, comme les commutateurs de télécommunication et les serveurs lames, exigent un fonctionnement constant des opérations de lecture/écriture. De même, les entreprises peuvent continuer à contrôler la sécurité de leurs données de valeur. Ainsi, nous avons développé chez Toshiba des solutions spécifiquement conçues pour gérer la sécurité à l’aide de disques SED.

Tout en répondant aux besoins fonctionnels des entreprises actuelles, le marché des disques durs continue d’évoluer, et laisse à la technologie une place de choix pour encadrer l’utilisation conjointe de moyens de stockage sur site et hors site à la pointe du progrès. Dans son analyse de marché la plus récente, IDC a remarqué qu’en dépit des défis générés par la crise économique mondiale, les fournisseurs de disques durs poursuivaient sur leur lancée et proposaient de nouveaux disques durs destinés à répondre aux besoins de stockage actuels et à venir des entreprises.[6] Ceci montre qu’en parallèle de l’augmentation massive des volumes de données stockés dans l’entreprise, le marché des disques durs continue de progresser du point de vue technique, en gérant à la fois l’évolution des données et les défis supplémentaires inhérents à leur stockage.

Alors que les contenus multimédias pèsent plus lourdement sur les capacités des infrastructures et des systèmes informatiques de l’entreprise, la technologie offre cet avantage d’unifier différentes solutions répondant à l’évolution des besoins de l’entreprise. Une structure combinée, lorsqu’elle est correctement mise en œuvre, permet de générer des avantages supérieurs. L’association des disques durs d’entreprise traditionnels aux disques SSD (dont les fonctionnalités basées sur la technologie de mémoire flash NAND permettent de gérer les besoins en lecture importants des contenus multimédia) permettrait d’obtenir des niveaux de performance supérieurs. En utilisant conjointement les capacités d’accès instantané et distant aux données du cloud, les utilisateurs des entreprises peuvent profiter du meilleur des deux mondes.

La pile de stockage à quatre niveaux de Toshiba montre comment les utilisateurs peuvent mettre à profit ce modèle. Notre nouveau disque d’entreprise eSSD sera de plus en plus employé dans les environnements stratégiques où les performances, l’endurance et la fiabilité sont indispensables. Les disques durs SAS compacts haut de gamme qui présentent des vitesses de 15 000 tr/min constituent la solution optimale pour le niveau un. Ils associent un débit de données et des capacités de stockage élevés à une extrême fiabilité. Au niveau deux, où les applications de stockage à accès direct exigent des capacités, de la puissance et des performances, les fonctions sont optimisées à l’aide de disques de 10 000 tr/min. Les applications stratégiques d’entreprise résident sur le niveau trois, où les besoins d’archivage et de stockage de proximité sont assurés par le MK2002TSKB. Les disques durs LFF avec interface SATA haute capacité et vitesse de rotation de 7 200 tr/min sont conçus pour améliorer les performances de ce niveau clé et réduire le coût par gigaoctet.

Pour finir, insistons sur l’importance de la fiabilité. S’il est judicieux de stocker certaines informations dans le cloud pour permettre aux utilisateurs d’y accéder « à tout moment », les entreprises veulent bien entendu détenir et conserver des copies de ces informations, dans un environnement de stockage plus permanent. Il va sans dire que la technologie HDD reste extrêmement fiable sur le long terme. De par leur capacité à constamment écraser les données existantes, les disques durs sont parfaits pour les opérations de sauvegarde des entreprises, car ils leur permettent de profiter des avantages du monde virtuel tout en veillant à ce que le contrôle des données reste entre leurs mains.


[1] Étude 2010 de l’IDC sur l’univers numérique, p.1

[2] UC San Diego : http://hmi.ucsd.edu/pdf/HMI_2010_EnterpriseReport_Jan_2011.pdf

[3] Computing, Volume of data is key challenge, concludes IBM Start http://www.computing.co.uk/computing/news/2269884/volume-key-challenge-concludes

[4] IDC : Worldwide Hard Disk Drives 2010 – 2014 Forecast : Sowing Seeds of Change for Enterprise Applications, p.34

[5] Dark Reading, Database Dangers in the Cloud, by Adrian Lane http://www.darkreading.com/blog/archives/2010/03/database_in_the.html

[6] IDC : Worldwide Hard Disk Drives 2010 – 2014 Forecast : Sowing Seeds of Change for Enterprise Applications, p.01