Centres de données en conteneurs : un nouveau modèle de référence

Par Guy Chesnot, Senior Consultant « Storage and Cloud Infrastructure » chez SGI

Les raisons qui ont conduit à la naissance de DC en conteneurs au cours de la dernière décennie proviennent des obstacles et limites des salles informatiques courantes : grand intervalle de temps jusqu’à la mise à disposition de l’outil informatique, longue durée de vie les rendant inadaptées aux évolutions technologiques telles que les augmentations de densité, faible efficacité énergétique qui se caractérise par un grand PUE (Power Usage Effectiveness, http://www.thegreengrid.org/en/Global/Content/white-papers/The-Green-Grid-Data-Center-Power-Efficiency-Metrics-PUE-and-DCiE). A cela, les centres de données modulaires apportent des réponses claires : mise en production quelques semaines après la commande, adaptabilité aux équipements informatiques les plus récents, un meilleur rendement de la puissance électrique nécessaire (Google indique atteindre un PUE de 1,16 grâce aux conteneurs, l’ICE Cube Air de SGI baisse le PUE jusqu’à 1,06).

Les conteneurs offrent d’autres avantages. La réduction des coûts de fonctionnement est obtenue non seulement par un meilleur rendement énergétique, mais aussi grâce à une densité au sol accrue (comme chez Microsoft avec 40 000 cœurs et 17 Po  dans deux conteneurs SGI de 12m ISO), et par une baisse des coûts d’exploitation par la concentration de tous les équipements dans un espace confiné, un conteneur peut rester fermé pendant toute sa durée de vie en exploitation si la tolérance aux pannes de l’application s’y prête (ce que fait Yahoo avec ses applications de Cloud).

En matière d’extensibilité, le changement de l’unité de croissance apporté par les conteneurs fait qu’on peut également parler de nouveau modèle de référence : les ressources informatiques peuvent être ajustées par sauts de petite taille résultant en un coût d’extension plus linéaire que les DC traditionnels.

L’universalité d’emplacement des conteneurs à travers le monde provient de deux facteurs principaux : ils ne nécessitent que de des deux alimentations indispensables (courant électrique et réseau informatique, l’alimentation en eau glacée pour le refroidissement n’étant pas obligatoire pour les conteneurs en free cooling), ils sont très denses, ce qui facilite leur implantation dans des endroits les plus variés que ce soit en extérieur, en immeuble de bureaux ou enterrés dans le sol. Cette qualité permet aux conteneurs de répondre à des objectifs variés : duplication d’un centre de traitement destiné à la prévention de sinistre avec une grande souplesse de choix d’emplacement alliée à une rapidité de mise en place, proximité des clients comme ceux d’un réseau social interne à une ville (le cas de British Telecom pour les futurs JO de 2012).

L’universalité d’emplacement alliée à la mobilité des conteneurs permet de les affecter à des tâches à durée limitée, puis de les transporter pour répondre à une autre demande. Ils peuvent ainsi être utilisés sur un théâtre d’opérations, dédiés à des événements de courte ou moyenne durée à grand retentissement médiatique, comme des événements sportifs, destinés à des campagnes d’exploration ou de tests en les embarquant à bord de navires ou même d’avions ce qui permet d’accélérer le traitement de données recueillies (le cas de Raytheon pour le projet JLENS).

Entre les DC classiques, et le traitement / stockage à la demande proposés par le concept de Cloud, les centres de données modulaires constituent un nouveau modèle de référence pour la mise à disposition de l’outil informatique. Leurs qualités s’étendent à d’autres conditions pour lesquelles les centres de données (DC) offrent rarement une réponse adéquate.

De la même manière que certains états et certaines régions du globe qui étaient dépourvus d’infrastructure de télécommunication sont passées directement à la téléphonie mobile en sautant l’étape de la téléphonie fixe, les conteneurs pourraient bien représenter une nouvelle étape technologique plus facile à implanter que les salles informatiques traditionnelles, aptes à satisfaire les besoins informatiques du vingt-et-unième siècle à la fois pour les entreprises et organismes du monde industrialisé, et pour les pays et régions en voie de développement.