Cloud, Java, Web 2.0 : une combinaison à valeur ajoutée

Par Pierre Queinnec, Directeur Associé Zenika et co-organisateur de la conférence What’s Next Paris


… L’un des points les plus marquants tient notamment à l’émergence de nombreux projets dans les DSI de type « Web 2.0 ». De manière plus globale, l’architecture des applications développées dans les DSI se rapproche au fur et à mesure des architectures et infrastructures que l’on trouve fréquemment dans le monde du Web 2.0 !

Deux aspects importants se détachent de ce mouvement de fond. Le premier concerne la simplicité d’amorçage des projets. Il est aujourd’hui malheureusement toujours courant de démarrer des projets Java par des itérations visant à créer un socle commun aux futurs applicatifs, mais aussi à mettre en place une plateforme d’intégration continue sur de nouveaux serveurs commissionnés, etc. Cette phase d’amorçage est d’autant plus longue qu’il faut en plus de prendre en compte le coût humain de créer une équipe qui s’entend bien et travaille efficacement, intégrer le coût et les délais de ce provisionnement de matériel, serveurs, etc, puis de leur configuration, et enfin pendant tout le projet, de leurs mises à jour et de leur maintenance.

Le cloud apporte, encore une fois au-delà de son côté marketing, une réponse via des solutions d’éditeur, qui permettent de débuter un projet avec un hébergement des sources, une plateforme d’intégration continue, un déploiement sur des serveurs de test automatisés, le tout à des coûts dérisoires. On peut citer notamment l’initiative de VMware nommée Code2Cloud, ou celles de CloudBees, DEV@Cloud et RUN@Cloud.
Il est clair que ces hébergements et offres ne pourront convenir à toutes les DSI, mais elles augurent d’un futur où il deviendra nécessaire de reproduire cette aisance en interne aux DSI ou en cloud privé.

Le second aspect des impacts du cloud sur les DSI concerne les produits open-source qui en découlent. La grande majorité des produits innovants aujourd’hui ne peuvent se permettre de sortir une version sans supporter des topologies complexes, hautement disponibles et « scalable », c’est-à-dire capables de monter en charge par architecture.

Les nouveaux produits notamment de middleware orientés messages comme RabbitMQ de VMware sont ainsi naturellement adaptés à des usages distribués, dans des topologies de réplication non triviales, et tout ceci avec de très hautes performances. La disponibilité de ces produits en open-source permet de profiter de produits éprouvés en condition opérationnelle sur des architectures Web 2.0 souvent bien plus complexes que les projets classiques de gestion, mais qui apportent donc des avantages technologiques forts même sur des problèmes plus simples.

Ces différents exemples illustrent à eux seuls les profondes mutations que le cloud a apporté dans le domaine du développement des applications Java au sein des DSI. Cela permettra de dynamiser le SI et de le faire entrer de plain-pied dans l’ère du Web 2.0 professionnel, si souvent plébiscité, mais rarement réalisé. Une conséquence directe sera le lancement de nouvelles applications professionnelles qui répondront aux nouveaux usages de l’entreprise.

Nous nous trouvons donc au début de cette nouvelle ère et commençons à entrevoir concrètement les nombreux apports engendrés par le cloud computing. Au-delà des apports liés à l’infrastructure, ce dernier va donc aussi profondément faire évoluer les pratiques et attentes des développeurs et véritablement lancer le « Java du Futur ». Un projet passionnant et exaltant dont les développeurs vont pouvoir profiter dans les prochaines années.