Open World Forum : « Vous ne devez jamais sous-estimer le poids de la voix de la communauté »

Paris, 30 septembre, Avenue Georges V, à deux pas des Champs-Élysées, le premier jour de l’Open World Forum 2010 a vu la venue de Nathalie Kosciusko-Morizet pour le gouvernement, de Jean-Louis Missika pour la Ville de Paris, et de bien d’autres intervenants, dont un Simon PhilipsPhips (Sun) en très grande forme ! Morceaux choisis.

Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’État à la prospective et au développement de l’économie numérique, souligne par sa présence l’intérêt de l’État envers la communauté des logiciels libres. « L’ouverture n’est pas seulement un slogan, c’est aussi votre métier », explique-t-elle. À demi-mot, elle estime que l’ouverture des codes source permet de proposer des alternatives crédibles aux offres dominant actuellement… dont certaines sont en position de quasi-monopole. Elle annonce également que dans le cadre des 2,5 milliards d’euros du grand emprunt numérique (partie dédiée aux usages), des projets open source ont été proposés dans tous les secteurs. « Le logiciel libre aura sa place dans le grand emprunt ! En principe, il est mal perçu d’utiliser une telle tribune pour faire de la publicité, mais nous vous demandons aujourd’hui de nous demander de l’argent », conclut-elle avec humour.

Nathalie Kosciusko-Morizet

Même plébiscite pour l’Open World Forum et l’open source à la mairie de Paris. Jean Louis Missika, adjoint de M.Delanoë en charge de l’innovation, de la recherche et des universités, explique ainsi que « cet événement prend de plus en plus de consistance. L’open source n’est pas seulement une communauté d’informaticiens et de professionnels, c’est l’expression d’un monde de partage, plus juste, plus démocratique et économiquement responsable. »

Jean-Louis Missika

Idem pour Dominique Vernay, président de Systematic, qui déclare que « l’Open World Forum va avoir ses lettres de noblesse au niveau mondial. Le logiciel libre est par ailleurs en croissance en France, un fait assez rare pour être souligné. L’intelligence collective est la valeur fondatrice de la communauté open source ».

Bruno Ménard, président du CIGREF, un groupement qui rassemble les DSI de grandes entreprises et de l’Administration, apporte lui aussi un soutien clair en faveur de l’open source. « Le monde du logiciel libre est très suivi par le CIGREF. L’industrie du logiciel se consolide maintenant très fortement, voire de manière inquiétante. L’open source peut limiter cet effet. Ce mouvement doit continuer à aller dans le bon sens, malgré les revers. » Un message critique envers la politique de certaines entreprises (dont probablement Oracle).

En fin de keynote, une table ronde réunissait quelques intervenants dont le pétillant Simon Phipps, directeur à l’OSI (et Chief Open Source Officer chez Sun Microsystems jusqu’en mars 2010). « Liberté, égalité, fraternité », martèle-t-il. Puis il se veut plus sérieux, mais toujours aussi précis dans le choix de ses mots : « Liberté, qualité, communauté. » La liberté reste le fondement de l’open source, que la communauté reprend aujourd’hui en main (Document Foundation, OpenStack…). La qualité est un élément clé de la culture de l’open source, mais aussi la plus grande source d’inquiétudes de la part des entreprises utilisant de tels composants. Bref, une question clé. Et enfin la communauté : « Vous ne devez jamais sous-estimer le poids de la voix de la communauté », rappelle-t-il. Un message fort.

Simon Phipps