Intelligence Ambiante: Questions, débats et perspectives. Une conférence à l’EPITA

« L’avenir nous épargnera-t-il la puce électronique sous-cutanée » ? C’est l’une des questions auxquelles a tenté de répondre, une conférence entièrement consacrée à l’Intelligence Ambiante qui s’est tenue le 17 décembre au matin à l’EPITA, l’école d’ingénieur en informatique. Y participaient Bernard Benhamou, Délégué aux usages de l’Internet, Michel  Alberganti, journaliste scientifique et écrivain, Alexandra Deschamps, Entrepreneur et designer, Jean-Louis Fréchin, designer numérique, Fondateur et dirigeant de NoDesign.net, Wendy Mackay , Directrice de Recherche à l’INRIA (Institut national de recherche en informatique et en automatique) et Rafi Haladjian, Fondateur de la société Violet, Créateur du  Nabaztag (lapin communicant).

 « Suffit-il d’avoir de la technologie sans fil pour parler d’Intelligence Ambiante ? », telle est la première question posée lors de la conférence qui s’est tenue à l’EPITA et qui réunissait les experts du domaine dans un débat passionné, mené par le journaliste Jérôme Colombain, qui intervient chaque matin sur France Info dans sa rubrique « Nouvelles Technologies ».
 
De fait, nous découvrons les prémices de l’ère de l’« everyware ». Nombre de services de demain nous sont encore inconnus. Qui aurait pensé, il y a peu, être informé en temps réel de ses performances sportives… par sa chaussure de jogging communicante (Nike en partenariat avec l’iPod) !

Cet exemple nous permet d’entrevoir nombre de nouveaux marchés ! Le seul frein à cet essor ? La complexité des technologies et donc, logiquement, leur prix.
 
Parmi ces technologies, l’une d’entre elles a atteint sa maturité : les puces RFID. Notons que, pour quelques temps encore, elles identifient les objets et non les personnes…

Il existe ainsi des applications utilisant les puces RFID dans les arbres pour suivre leur entretien, dans les livres pour la gestion des bibliothèques, et un grand nombre de problématiques  logistiques.

WallMart, la plus grande chaîne de magasins aux USA, influence ses partenaires pour équiper ses produits et ainsi « numériser le réel ».

Mais, il reste essentiel de noter que cette numérisation du réel intervient aussi massivement pour le grand public qui, à titre d’exemple,  propose plus d’applications pour l’Apple Store et son iPhone que les entreprises mondialement connues.
 
En ce qui concerne les puces RFID et le suivi des individus, les Français sont encore très méfiants. Une puce sous-cutanée transmettant des informations en temps réel serait perçue comme une marque d’infamie dans l’inconscient collectif (« la marque de la bête »).

Et pourtant, disposer d’informations immédiates sur une personne dans des cas d’urgence médicale sauverait de nombreuses vies, les puces devant alors contenir de l’information cryptée.

Mais alors, que penser de celles qui livreraient des données aux publicitaires, sur notre mode de vie, afin de générer, pour chaque individu, des publicités adaptées à ses besoins ?

Le concept d’informations disponibles sur un individu dans la société évolue selon les époques. Mais nous devons reconnaître que nous allons vers de plus en plus de détails livrés ou disponibles sur nous-mêmes et les autres.

Une solution pour réconcilier promoteurs et détracteurs ?
La création d’informations avec une date de péremption (elles s’effacent ensuite automatiquement) ou une désactivation à distance des puces, ce qui, pour le moment, augmenterait considérablement leur prix mais permettrait à volonté, pour chacun, de disposer du droit « au silence des puces ».