Hébergement : OVH “pas le bienvenu” dans le rachat de Strato

OVH abandonne l’option Strato. Début juillet, l’hébergeur français s’était manifesté pour la reprise de son concurrent allemand Strato, vendu par Freenet. Aujourd’hui, il préfère jeter l’éponge.

Courant août, on nous a fait comprendre qu’OVH n’était pas le bienvenu dans cette opération. En effet, nous n’avons pas pu recevoir les informations élémentaires (et quasi-publiques) sur Strato qui sont nécessaires pour pouvoir commencer à étudier le dossier avec les partenaires financiers notamment”, déclare Octave Klaba, directeur de l’hébergeur nordiste.

Ce qui a notamment bloqué ? Le fait qu’OVH ne communique pas ses propres informations financières avant de recevoir celles de Strato. “Qui est à vendre dans l’histoire ?” , peste Octave Klaba.
Une attitude qu’il juge “d’autant plus incompréhensible” que, selon ses informations, OVH aurait reçu plusieurs banques d’affaires ayant marqué leur intérêt pour accompagner l’entreprise française dans l’opération et qui, elles, avaient reçu les dites informations sur Strato. “Elles nous ont présenté ces informations avec leur analyse en prime”, indique même O.Klaba.

Mais qui pour reprendre Strato ?

Selon les dernières évolutions du dossier, qui datent de mi-septembre, l’opérateur télécom allemand Deutsche Telekom se serait montré intéressé par le dossier. Contacté par nos confrères d’ITespresso il y a quelques jours, le groupe Freenet n’a pas daigné retourner la demande d’informations sur l’état des négociations.

Tout ça n’est pas logique, il y a des enjeux derrière et nous avons attendu le mois de septembre pour en avoir le cœur net” poursuit le dirigeant d’OVH. “Cela n’a pas évolué, OVH n’a donc plus de raisons de s’intéresser à ce dossier. Les conditions imposées nous aurait fait perdre notre propre autonomie”.

OVH reste l’un des derniers gros hébergeurs indépendants en Europe. Ses dirigeants, issus de la même famille, ont toujours clamé que la “croissance exponentielle” de la société était liée à sa liberté d’action, là où ses concurrents seraient plus frileux.

Nous pensons qu’on ne peut pas prendre le risque de réussir sans prendre le risque de se tromper. Et notre liberté actuelle nous permet d’accepter le risque d’un échec”, conclut Octave Klaba qui compte malgré tout continuer à se développer sur fonds propres. Près d’un cinquième du chiffre d’affaires de l’entreprise serait réalisé grâce à ses différentes filiales étrangères.

Parmi les candidats déclarés ou probables à la reprise de Strato, outre Deutsche Telekom, United Internet tiendrait la corde. Mais d’autres acteurs étrangers, ou fonds d’investissement, pourraient également débouler dans cette affaire et débourser une somme record afin de s’offrir l’hébergeur allemand… A suivre.