Xerox rachète ACS pour 6,4 milliards de dollars et plonge aussitôt en bourse…

Le CEO de Xerox Ursula Burns (g) et le Président et CEO d’ACS Lynn Blodgett (d)

Dans le communiqué de presse transmis à la presse US, Xerox affiche clairement ses ambitions: « Cette acquisition va transformer Xerox, qui va devenir le numéro un mondial de la gestion des documents professionnels et accélèrera sa croissance dans un marché en pleine expansion« . C’est dit !
Selon les termes de l’accord, les actionnaires d’ACS vont recevoir 18,60 dollars en numéraire et 4,935 actions Xerox par action ACS. En outre, Xerox s’engage à racheter la dette d’ACS (celle-ci s’élève à 2 milliards de dollars) et émettra pour 300 millions d’actions convertibles pour les détenteurs de titres secondaires.

Une sacrée dépense

Une sacrée dépense qui survient une semaine seulement après l’annonce par Dell de l’acquisition de Perot Systems. Le révélateur d’un énorme appêtit de la part des grands constructeurs des activités de services, réputées plus rentables et offrant de plus des revenus réguliers et ces dernières années en croissance soutenue. A l’occasion d’une « Conf Call » avec la presse, Ursula Burns (DG de Xerox, photo) a justifié la méga-opération par le fait que « le rapprochement de ces deux sociétés était réclamé par les clients« . Pas de quoi, sur le moment, rassurer les investisseurs au travail (certains à l’heure de l’annonce de ce rachat fêtaient la fête du Yom Kippour). Sans doute le montant déboursé par Xerox pour « se payer » ACS parait-il bien trop élevé, particulièrement en ce moment…  Auprès de l’AFP, un analyste financier a expliqué: « Le sur-prix de 2 milliards de dollars que paie Xerox est particulièrement difficile à justifier parce que l’action ACS est déjà près de son plus haut en 52 semaines. Le marché dit que la compagnie est convenablement valorisée, et elle l’est: au dernier trimestre ACS n’a engrangé que 97 millions de dollars de bénéfice net sur 1,7 milliard de dollars de chiffre d’affaires, une marge horrible« .

Pourtant Xerox semble savoir ce qu’il fait et a tenu à rassurer sur l’après-fusion: il indique qu’elle devrait d’emblée (dès la première année) avoir un effet positif sur ses comptes, le groupe réalisant un chiffre d’affaires global de 22 milliards de dollars (dont au bas mot 17 milliards de recettes récurrentes). En parallèle, la firme évoquent des économies à l’horizon, entre 300 et 400 millions d’USD, ce qui devrait notamment se traduire par des suppressions d’emplois à l’issue du bouclage de l’opération. Un bouclage que Xerox attend pour le premier trimestre 2010.