Gartner prédit à nouveau une baisse sensible des dépenses IT dans le monde

C’est de nouveau une baisse des dépenses IT des entreprises que prévoit Gartner. Qui plus est cette baisse s’accélère puisque le cabinet d’analyse l’estimait à 3,8 % au début du printemps et qu’il évoque désormais un – 6 %, soit un montant global s’élevant à moins de 3.200 milliards de dollars contre 3.400 milliards initialement estimés. Motif de cette correction de tir de la part de Gartner ? L’impact combiné d’une situation économique peu florissante (euphémisme) et des mouvements de taux de change, pour un effet de ciseau qui coupe bien des motivations et met le moral des fabricants et éditeurs en berne.

Richard Gordon, VP et directeur chargé de la prévision globale au Gartner, « Alors que la récession économique mondiale montre des signes d’assouplissement, cette année, les budgets sont encore à l’heure des coupes ». Il ajoute : « l’impact de la récession mondiale sur les services IT et des télécommunications est encore en émergence, et les prévisions de croissance dans ces domaines a encore été réduit de manière significative. »

Bref, l’heure de la reprise chantée par les gouvernements, le FMI et les membres du G8 réunit (ça ne s’invente pas) en un lieu victime d’un terrible tremblement de terre, n’est pas encore pour demain dans notre secteur.

Pire : pour le Gartner, du matériel aux logiciels, des services aux télécommunications, aucun marché IT ne passera à travers les gouttes. Une première depuis 2001 et le fâcheux épisode de l’éclatement de la bulle Internet. Reste que le secteur le plus impacté va être celui des ordinateurs : Gartner anticipe en effet une baisse des dépenses de 16,3% sur l’année 2009 (317,8 milliards de dollars) par rapport à 2008. Mais les autres secteurs ne peuvent pas plus se réjouir, les dépenses attendues dans le domaine des logiciels, des services et des télécoms baissant respectivement de 1,6% (218,3 milliards), 5,6% (761 milliards) et 4,6 % (1.856 milliards).

Et 2010 ? Et bien il semble qu’il ne faille pas attendre un net rebond. Le cabinet d’études et d’analyses explique en effet que, selon lui, les dépenses l’an prochain ne connaitront qu’une toute petite hausse, sans doute à peine supérieure à 2% d’un an sur l’autre, en se situant à 3.225,7 milliards de dollars. Un chiffre bien en deçà des 3.352,5 milliards de 2008 et des 6% de croissance brute enregistrés cette année-là.

Allez, restons optimistes et demandons l’impossible… Et si le marché contredisait ces chiffres funestes, comme les électeurs contredisent régulièrement les instituts de sondage ?