2009, une année charnière pour le CMS open source Drupal ?

Drupal n’est pas centré sur un marché en particulier. Son universalité lui permet de toucher de nombreux domaines : médias, entreprises, espaces collaboratifs et communautaires, e-commerce, sites gouvernementaux, etc. « Son succès est lié à sa capacité à aller chercher des parts de marché, sur les segments où l’on ne l’attendait pas forcément », commente Damien Tournoud.

Les objectifs des conférences Drupal sont de communiquer autour de cet outil, de rassembler la communauté, mais aussi d’attirer et de former de nouveaux arrivants et de participer à l’échange de connaissances entre les utilisateurs.
Elles sont organisées deux fois par an : une première au printemps en Amérique du Nord et une seconde en automne en Europe. « La conférence de mars s’est tenue à Washington et a regroupé près de 1400 personnes. Un record », précise Damien Tournoud. Celle organisée à Paris sera plus ‘modeste’, mais devrait toutefois rassembler près de 800 personnes. « Le troisième jour, nous organiserons une bourse pour l’emploi. Une première pour la DrupalCon et une opportunité pour les développeurs », ajoute Isabell Schulz.

La DrupalCon de Washington marque un tournant

Pour Damien Tournoud, « la conférence de Washington fut l’occasion de dévoiler le calendrier de sortie de Drupal 7, dont la version définitive est programmée pour le premier trimestre 2010. Elle a également montré l’importance des designers. Le projet D7UX (Drupal 7 User Experience) a été la conséquence directe de cette prise de conscience. L’initiative D7UX découle d’un constat simple : Drupal doit être plus aisé à utiliser. Nous avons lancé une véritable réflexion de fond en terme d’interface. La tâche est d’autant plus difficile que Drupal se veut particulièrement flexible. »

Cette réflexion s’est poursuivie par ailleurs lors du Design 4 Drupal, qui s’est tenu à Boston, en juin dernier. La taille de la communauté joue également en faveur de ces changements : « Le site drupal.org comptabilise vingt millions de visites par mois et la taille de la communauté double environ tous les six mois. Toutefois, les nouveaux arrivants ont parfois une vision différente du rôle de la communauté open source.« 

Ainsi, Drupal est dorénavant adopté par un nombre toujours croissant d’utilisateurs qui sont de gros demandeurs en terme de support, mais contribuent peu. « Aujourd’hui nous valorisons encore majoritairement le travail des développeurs. Il faudra apprendre à faire de même avec les personnes qui contribuent dans d’autres secteurs : documentation, support, design, etc. »

Drupal 7 : un changement de philosophie

Drupal est une plate-forme très évolutive, composée d’un cœur (Drupal Core) et de modules d’extension. Ces derniers se trouvent à tous les niveaux ; même la version de base du CMS comprend des modules ! La problématique de la montée en charge a également été au centre du développement de Drupal et ce, dès la première version. « Ce sera encore plus le cas avec Drupal 7, ajoute Damien Tournoud. Un système de cache est déjà au point et nous travaillons maintenant à des techniques de délégation des traitements. »

Le projet Drupal se veut aussi « un réservoir de bonnes pratiques« , selon les propres termes de Damien Tournoud. « Elles sont toutefois plus philosophiques et culturelles qu’imposées. Cet aspect facilite le passage de PHP à Drupal. Un programmeur PHP peut se mettre à Drupal en trois à six mois.« 

Point important, le futur Drupal 7 est entièrement centré autour d’un framework de test (unitaire et fonctionnel). C’est un changement de philosophie important pour le projet. Notez que cet outil de test automatisé a depuis été adapté à Drupal 6.

Dernier élément, Drupal 7 – en adoptant l’extension PHP PDO (PHP Data Objects) – fournira un niveau d’abstraction plus élevé lors de l’accès aux bases de données. Aujourd’hui MySQL, PostgreSQL et SQLite sont parfaitement supportés. Demain Oracle Database et Microsoft SQL Server pourront être utilisés sous Drupal.

Article publié initialement sur Silicon.fr