La crise et son impact sur les projets IT observés à la loupe par Markess International

La société d’études et de conseil basée à Paris et à Washington, D.C. (spécialisée dans l’analyse de la modernisation et de la transformation des organisations privées et publiques avec les technologies de l’information), vient de révéler les résultats consolidés provenant des questions posées au cours de  ses dernières études à plusieurs centaines d’utilisateurs. Des utilisateurs qui ont eu à commenter l’impact de la crise sur les budgets associés à leurs projets.

Premier constat, attendu : à l’instar de nombreux secteurs d’activité, la crise économique n’épargne pas le secteur informatique. Mais, parmi les thématiques étudiées depuis septembre 2008, apparaissent des segments de marché plus dynamiques que d’autres et qui semblent mieux faire face à l’environnement actuel tendu. Exemple emblématique : les applications en ligne à la demande en mode SaaS qui, selon  Markess International, bravent le ralentissement de l’économie.

A la question « Pour 2009, quel est l’impact du contexte de crise économique sur votre budget alloué aux solutions suivantes », les réponses des décideurs dans les entreprises et administrations interrogées sont consignées dans le tableau ci-dessous.

I can get now SaaStisfaction

Ce qui apparait clairement c’est que les applications en ligne à la demande en mode SaaS ou ASP sont épargnées par la crise. Nombreux sont les décideurs chez les utilisateurs qui voient ce nouveau mode d’accès aux applications logicielles sous forme de service, payé selon l’utilisation et ne nécessitant pas d’infrastructure sur site, comme une solution anti-crise flexible et rapide à implémenter.

Aussi, les applications en mode SaaS apparaissent pour certaines organisations comme une alternative en temps de crise permettant de tirer parti des technologies de l’information afin de se moderniser, se transformer et innover sans avoir à supporter des coûts d’investissement (CAPEX) puisque les dépenses associées sont des dépenses de fonctionnement (OPEX), par ailleurs linéarisées dans le temps.

Les organisations interrogées ont aussi quantifié de nombreux bénéfices parmi lesquels figurent des arguments forts en temps de crise : gains financiers et réduction de certains coûts (notamment d’exploitation), accélération du « time-to-market », amélioration de l’efficacité et de la productivité, gains de temps et amélioration de la qualité…

Les solutions de relation client, et plus particulièrement d’optimisation des interactions, pas en reste

Ces solutions devraient mieux résister elles aussi, si l’on croit Markess International. Petit bémol toutefois : les entreprises indiquent qu’elles doivent faire face à une équation complexe, à savoir répondre d’un côté aux nouveaux enjeux comme la montée en puissance de l’e-mail et du web au détriment des canaux plus traditionnels comme celui de la voix, tout en réduisant en parallèle leurs coûts et en améliorant leur productivité.

Dans un contexte marqué par des difficultés économiques, les entreprises sont en effet plus que jamais confrontées à des coupes budgétaires, tout en ayant la nécessité de continuer à satisfaire leurs clients. Etant admis que le coût d’acquisition d’un client est supérieur à son coût de fidélisation, les efforts en matière de relation client pour conserver et retenir les clients demeurent donc au cœur de leurs préoccupations.

Les solutions de gestion des talents plus exposées et impactées avec des budgets contractés.

De nombreuses entreprises disent se préparer à l’après-crise, conscientes de l’importance à accorder à l’optimisation de la gestion RH. Pour elles, dit Markess International, le capital humain est un facteur déterminant pour gagner quelques points de compétitivité, de productivité et d’efficacité. A cette fin, les solutions de gestion des talents les aident à retenir, fidéliser, évaluer, motiver, faire évoluer les collaborateurs grâce à la gestion des compétences, aux entretiens annuels, à l’évaluation de la performance, à la formation et au développement, à la gestion de la mobilité, à la gestion des carrières et successions, des rémunérations, etc.

Les projets dans le domaine de l’archivage des courriers électroniques fortement ralentis

Dans le contexte actuel, et en dépit de l’accélération de la dématérialisation des échanges qui, elle, est loin de connaître la crise avec l’explosion des e-mails, messages instantanés (ou « chats »), SMS et autres moyens électroniques, les budgets pour ce type de projet se voient résolument en baisse, voire reportés ou encore ont un périmètre réduit (avec un moindre volume de courriers électroniques ou de boîtes à lettres électroniques gérés, une réduction du nombre de fonctionnalités choisies, une moindre sophistication de ces fonctionnalités, etc.)

Les chantiers qui perdurent selon Markess International

L’institut d’études et de conseil explique que ses dernières études lui permettent de confirmer des projets d’investissement dans les chantiers relatifs à la dématérialisation de manière générale, et plus spécifiquement la dématérialisation de factures ainsi que la gestion de contenu avec des solutions permettant de mieux gérer les courriers électroniques ou e-mails, les contenus web, les enregistrements mais aussi la chaîne éditoriale, etc.

Et le secteur public dans tout ça ?

Markess Int explique qu’il est inégalement impacté par la crise. Alors que certains organismes publics affichent des budgets en baisse, on peut néanmoins observer ici et là des poches de croissance. Les réformes enclenchées ainsi que les grands projets informatiques lancés et désormais incontournables (numérisation et dématérialisation, télé-procédures, décisionnel, stockage et archivage électronique, gestion électronique de documents, applications collaboratives, sécurité des systèmes d’information, infrastructures sous IP…) soutiennent les budgets informatiques. Ce secteur confirme aussi, selon la société d’études, son avancée dans l’open source avec des budgets associés en progression chaque année depuis 2006. Ils continueront de croître d’ici 2010.

S’agissant de l’externalisation dans l’administration, sous la forme de contrats d’hébergement d’infrastructures IT et/ou d’applications, d’infogérance, de recours à des services en ligne en mode SaaS, par exemple, elle semble prendre de l’ampleur. Certaines administrations évoquent le recours à l’externalisation comme consécutif aux réformes issues de la RGPP, révision générale des politiques publiques, qui impulse de nouvelles formes de gestion des systèmes d’information.

En conclusion, la crise ne touche pas de façon homogène les secteurs des technologies de l’information étudiés par Markess International. Certains segments sont plus ou moins épargnés. Il s’agit notamment de projets ayant des bénéfices tangibles et quantifiables (réduction de coûts, augmentation de la productivité, amélioration de la satisfaction client…), rapidement opérationnels et faciles à mettre en œuvre.