Cegid, précurseur dans le SaaS, veut explorer d’autres segments d’activité

En 2008, Cegid réalise déjà 5% de son chiffre d’affaires soit 13 millions d’euros en exploitant des applications en ligne (exploitées sous le mode Software as a Service).

Une approche que l’éditeur lyonnais de logiciels de gestion d’entreprise connaît bien : dès 2006, elle avait lancé une première offre Cegid On Demand mais, à l’époque, on parlait davantage de services ASP, le « modèle préhistorique du SaaS », pourrait-on dire.

Persuadé que ce modèle a de l’avenir surtout en temps de crise, Cegid a inauguré fin mars passé une division dédiée : Cegid Interactive. « C’est un bon relais de croissance mais cela reste un complément. En 2009, le cabinet d’études Markess International prévoit une croissance du marché Saas en France de +18%. Nous affichons parfois des ambitions plus fortes en fonction des lignes de produits », explique Sylvain Moussé, membre du comité de direction du groupe Cegid qui prend en charge cette nouvelle « business unit »

L’éditeur aligne déjà des chiffres qui confirme sa percée dans le SaaS : 205 000 employés gérés en mode on demand (paie, formation, compétences, carrières), un millier de collaborateurs issus de cabinets d’expertise comptable qui ont adopté ce type d’outil de production au quotidien, 600 points de vente équipés en ligne et 8000 TPE qui consomment des services de gestion en ligne (dont 3400 qui tiennent leur comptabilité en ligne). Pour les fonctions ressources humaines, 205 000 bulletins de paie sont traités par mois en mode SaaS dans des structures comprenant 500 à 5000 salariés.

Des partenaires à trouver pour enrichir l’offre SaaS

Les entreprises font de plus en plus recourir au SaaS. Mais les PME risquent d’être un peu perdues compte tenu de la confusion des offres des éditeurs. Nous estimons que Cegid est légitime dans le SaaS », explique Sylvain Moussé.
Même si le représentant de Cegid Interactive reconnaît qu’il faut enrichir les offres en lançant des « partenariats ». « Par exemple, dans le cas de nos logiciels de compatibilité, il faudrait ajouter des solutions de trésorerie, de l’archivage à valeur probante, de l’éditique… », commente Sylvain Moussé. « Web 2.0, réseaux sociaux, blogs…il faut intégrer tout cela et nous devons maîtriser ses nouveaux outils. »

 

Historiquement, le groupe Cegid a développé des solutions logicielles adaptées à des expertises « métier (vente de détail, industrie, hôtellerie, négoces, comptabilité…). Pour les déclinaisons on demand, il reste encore quelques trous à combler.

« Nous devons encore créer des lignes de produits Saas dans des secteurs sur lesquels nous sommes absent comme l’hôtellerie pour les professionnels indépendants et les chambres d’hôtes ou le secteur public. Dans le dernier cas, le rachat de l’éditeur Civitas en 2008 va nous aider« , commente le directeur de Cegid Interactive.

De l’espace sécurisé loué dans des data centers chez Colt et IBM

Pour la commercialisation, il a été décidé au sein du groupe que les forces de vente resteront dans les divisions traditionnelles. A charge pour les commerciaux d’aller voir les prospects de pousser l’offre SaaS en fonction des demandes clients.

C’est d’ailleurs l’une des grandes différences par rapport à Sage : Cegid compte beaucoup sur ses propres équipes commerciales qui partent sur le terrain. D’ailleurs, sur le volet SaaS, Cegid assure « être carrément en avance » sur son principal concurrent.

Mais il faut se montrer subtil dans la présentation car, entre l’achat d’une licence et le loyer/Saas multiplié par un nombre de mois, la formule licence se révèle moins chère. « Mais il faut intégrer les coûts cachés : accès aux applications, au droit des nouvelles versions, assistance usage support, fourniture de l’hébergement, base de données, anti-virus, sauvegarde…Tout cela est encapsulé dans un seul produit« .

En coulisses, Cegid Interactive loue de l’espace sécurisé dans deux data centers chez Colt et chez IBM (des fonctions de sauvegarde respective entre les deux centres ont été mis en place). « Il est nécessaire de comprendre les ressorts architecturaux des applications« , commente Sylvain Moussé. « On a travaillé pour qu’elles soient exploités en mode d’hébergement complètement mutualisé pour obtenir des coûts d’exploitation bas et finalement tenir un prix de vente acceptable pour les PME.« 

Cegid, troisième éditeur logiciels selon Truffle 100

Coté sur Euronext Paris Compartiment C depuis 1986, Cegid se présente comme le premier éditeur français de logiciels de gestion avec un chiffre d’affaires de 248 millions d’euros en 2008. Dans le dernier classement Truffle 100, il prend la troisième place du podium des plus grands éditeurs de logiciels derrière Dassault Systèmes et Sopra Group. Cegid compte plus de 2000 collaborateurs et 350 000 utilisateurs tant en France qu’à l’étranger.  Il dispose d’un réseau de 39 agences en France, de 180 distributeurs, d’une vingtaine de 20 partenaires à l’international et de bureaux situés dans plusieurs grandes villes du monde (Paris, New-York, Barcelone, Madrid, Milan, Londres, Casablanca, Shenzhen, Tokyo, Singapour). Fort d’une offre de solutions de gestion déclinée en 25 langues et déployée dans plus de 60 pays, Cegid recense 350 000 utilisateurs de ses solutions dans le monde (3500 sites clients à l’étranger.

Article publié initialement sur Vnunet.fr