Après Oracle & Sun, un nouveau rapprochement entre Google et Apple ?

Par Eric Tirlemont, associé pour Ineum Consulting

En période d’incertitude économique et de capitalisation basse des marchés, le rachat d’entreprise demeure une option sûre pour créer de la valeur. Les économies d’échelles, les synergies et la remontée à moyen terme des cours boursiers permettent à la société acheteuse d’envisager suffisamment de création de valeur pour rentabiliser son achat.

Le rachat de Sun par Oracle en est la parfaite illustration. En effet, sur un marché où les éditeurs de logiciels sont déjà fortement implantés, Oracle a souhaité procéder à une opération de verticalisation avec l’acquisition d’une société dont la principale activité reste la vente de serveurs équipés de son système d’exploitation.

Ce rapprochement a du sens pour plusieurs raisons :
–         Oracle dispose de liquidités,
–         Il existe des cultures d’entreprise très proches entre les 2 sociétés : les équipes (et les Présidents) se connaissent bien et travaillent régulièrement ensemble,
–         La valorisation de Sun rendait l’opération attractive (avant l’annonce, la valeur de Sun avait perdu 60% en un an).

En ce qui concerne, Apple, l’entreprise est également devenue une cible attractive : son image de marque n’a jamais été aussi forte que depuis le succès de l’Iphone. Son cours boursier a perdu 35% de sa valeur en un an et de nombreuses interrogations persistent sur la capacité de Steve Jobs à revenir à la tête d’Apple (un retour qui est pour le moment programmé pour juin). Signe que Steve Jobs est indispensable à la survie de la marque : lorsqu’un internaute a publié sur un site de CNN un article annonçant que Steve Jobs avait eu une crise cardiaque, l’action s’est écroulée de 10%. Il est donc temps que Steve Jobs réussisse son dernier pari : préparer sa sortie et assurer l’avenir d’Apple.

Ainsi, un rapprochement avec une autre société est parfaitement envisageable et Google fait figure de favoris. En effet, la société dispose de liquidités suffisantes, les positionnements des deux acteurs sur le marché sont complémentaires (Google est très présent sur Internet, Apple est connu pour ses produits grands publics tout en un), les cultures et les visions d’entreprise sont également très proches : même souci du design épuré et de la simplicité d’utilisation, et enfin, elles ont la même stratégie de diversification (le développement du « GooglePhone » en est l’illustration).

Alors le rachat d’Apple par Google est-il potentiellement envisageable ? Il s’agirait en tout cas d’un moyen d’accélérer la maitrise des revenus de la téléphonie mobile : qu’ils soient publicitaires, d’achat de musique ou liés à la géo-localisation. Seul l’avenir confirmera cette hypothèse mais ce projet reste, de manière certaine, la meilleure voie pour assurer la pérennité d’Apple.