La SSII indienne Satyam bientôt mangée par IBM… Une hypothèse plausible

Après le scandale financier qui, en décembre dernier, a mis la firme indienne au bord du gouffre (avec la découverte d’une fraude portant au bas mot sur un milliard de dollars de chiffre d’affaires douteux), on connait désormais les détails de la procédure de rachat de Satyam. Le repreneur sera en mesure de détenir 51 % ou plus du capital de la SSII, en plusieurs étapes : acquisition d’une première tranche de 31 % du capital puis lancement d’une offre publique d’achat pour 20 % ou plus du capital restant, sachant que la participation de l’acquéreur sera considérée comme bloquée pour une période de 3 ans. Le maintien de plus de 44 000 emplois locaux est assujetti à cette opération.

Qui est le mieux placé pour s’adjuger ainsi une firme qui, en dépit de la fraude que l’on sait, était et reste prometteuse sur le papier ? Sans doute IBM, si l’on en croit des sources proches du dossier et une partie de la presse économique indienne. Ce, alors même qu’il y a seulement deux ans, il avait été considéré comme un concurrent déloyal, entrant dans une OPA hostile.
D’autres noms de sociétés également au capital de Satyam sont aussi cités, mais avec moins d’insistance, comme Larsen & Toubro (L&T), qui détient 12% des parts de la SSII, le groupe Spice (BK Modi), Tech Mahindra ou encore Hinduja Global Solutions. Ce qui semble acquis en revanche, c’est que le dossier n’intéresse pas HP ni Accenture. Rien n’est moins sûr pour Oracle qui fait partie des 50 plus grands clients étrangers de Satyam.

Pour certains médias, commentant ce début de reprise et les conditions qui vont avec, IBM reste et de loin l’acteur le plus plausible pour une montée dans le capital à plus de 51%. Ce, via son activité Global Technlogy Services (GTS), Big Blue ne cachant pas depuis plusieurs années que la SSII indienne serait une OPA « qui ferait sens ». En menant à bien une telle opération, et sans doute à peu de frais eu égard à la situation de Satyam, IBM qui emploie déjà plusieurs milliers de personnes en Inde – et vient de remporter un contrat géant de mise à niveau des infrastructures IT d’un grand laboratoire pharmaceutique dans l’état du Gujarat, deviendrait un acteur incontournable du marché intérieur indien. Selon des experts, cités par The Economic Times, Big Blue afficherait d’ores et déjà une part de marché de 36 % – en valeur – sur l’externalisation des développements logiciels sur le territoire indien. Avec la reprise de Satyam, ce chiffre pourrait friser voire dépasser les 50 %  à l’horizon 2010 !