Gartner ne croit pas que le SaaS soit la panacée… SaaS ne suffit pas !

 « Au cours des dernières années il y a eu beaucoup de battage autour du SaaS », a déclaré Robert DeSisto, le Vice-Président et analyste chez Gartner. « En conséquence, un grand nombre d’hypothèses ont été formulées par les utilisateurs, certains positives, d’autres négatives, et certaines sont un peu plus précises que d’autres. Le problème est que certaines entreprises sont en cours de déploiement de solutions SaaS, sur la base de ces fausses hypothèses. »

Les analystes de Gartner se sont donc penchés sur la question et se sont attachés à calculer le coût réel des offres de SaaS. Et bien sûr ils les ont comparés à des solutions applicatives hébergées par les entreprises. Un certain nombre de croyances « en prennent pour leur grade » !

1-    « Un logiciel sur le mode SaaS c’est forcément moins cher qu’une licence logicielle » :
Vrai seulement les deux premières années à cause d’un TCO favorable.
Les analystes de Gartner expliquent bien que cette assertion est vraie… Mais seulement pendant les deux premières années d’utilisation. Pas à l’échéance de cinq ans. Le TCO des logiciels en mode SaaS s’avère en effet plus faible pendant les deux premières années d’utilisation, années au cours desquelles aucun investissement supplémentaire n’est requis ; En revanche, dès la troisième année, avec l’impact positif de l’amortissement venu à terme, les logiciels sous licences trouvent un intérêt nouveau et manifeste par rapport au SaaS.

2- « Le SaaS c’est tellement plus rapide à implanter qu’une solution intégrée »
Vrai et faux répondent les analystes de chez Gartner. Schématiquement, c’est vrai si le besoin est simple, c’est inexact dès lors qu’on s’intéresse à des outils plus complexes qui imposent aux DSI (ou au responsable informatique interne) d’importants délais de configuration et de personnalisation sur chaque poste. Délais qui ne bénéficient en rien du mode SaaS par rapport à une solution « traditionnelle »…

3- « Le SaaS c’est synonyme de pay per use »
Là, Gartner est formel : cette vérité en apparence n’en est pas une dans la grande majorité des cas. Si en théorie le SaaS induit en effet une tarification à l’usage, dans la réalité on doit souvent faire un choix entre plusieurs offres packagées, préparées à l’avance et qui ne s’adaptent pas forcément de façon idoine aux besoins réels des entreprises. Dans un seul cas, Gartner est moins formel : celui des plateformes de commerce en ligne sur le mode SaaS dont la facturation est directement corrélée avec le nombre de transactions effectuées. Il s’agit donc bien dans ce cas d’un mode « pay per use ». Mais pour les analystes, il ne s’agit que d’une exception à la règle.

4- « Les offres SaaS ne s’intègrent pas aux solutions logicielles internes et/ou aux bases de données existantes« .
Faux selon Gartner. Les analystes indiquent deux méthodes d’intégration possibles entre SaaS et logiciels hébergés traditionnellement : soit une première importation de données provenant d’un logiciel local au sein de l’application en SaaS suivie d’un ajout quotidien sous la forme d’une synchronisation incrémentale, soit l’appel (de plus en plus à la mode) à des services en ligne et en temps réel qui permettent de gérer la cohabitation entre offre SaaS et applications à demeure. Gartner évoque même une troisième voie, médiane, consistant à exploiter les services Web pour opérer une synchronisation quand le SaaS est en demande d’une réponse en provenance de l’application hébergée.

5- « Ils me font bien rire avec leur SaaS, jamais ça ne pourra répondre à d’autres besoins que des besoins basiques ».
Gartner met une claque à cet argument, même s’il convient que des progrès doivent encore être accomplis. Indiquant que les solutions SaaS peuvent se voir désormais largement personnalisées et intégrer un grand nombre de plateformes applicatives via les solutions APaaS (Application Platform as a Service), les analystes apportent un bémol : certaines activités, induisant un contrôle précis des processus de bout en bout ou bien imposant des capacités certaines de gestion des processus commerciaux ou de plannings, restent pour l’heure à l’écart du phénomène SaaS.