Prise en main du Lenovo IdeaPad S10 : un netbook agréable au clavier perfectible

Avec Asus et ses Eee PC ou Acer et son AspireOne, Lenovo a été parmi les premiers constructeurs asiatiques à se jeter sur le marché européen du « netbook ». Annoncé en août 2008, l’Idepad S10 est arrivé en France en octobre. En novembre, Bouygues Télécom le sélectionnait pour son offre 3G Internet mobile. Une offre toujours d’actualité. L’opérateur propose le PC ultra portable à 249 euros, voire 149 euros avec l’engagement d’un forfait mobile sur 24 mois.

La rédaction d’Eweek.fr a eu l’occasion d’utiliser l’Ideapad S10 une poignée de semaines. Signalons cependant que la machine prêtée par Lenovo était destinée au marché anglophone. Outre l’OS (Windows XP Home SP3) en anglais, le clavier Qwerty nous a légèrement perturbé dans notre utilisation quotidienne. Une situation que nous avons, dans la mesure du possible, évité de prendre en compte dans nos critères d’appréciation. Signalons cependant que, les claviers Qwerty et Azerty étant forcément différents, certaines remarques signalées dans la suite de l’article ne seront pas nécessairement pertinentes avec les modèles effectivement commercialisés.

Bien qu’en anglais, donc, le clavier se révèle dans l’ensemble très agréable au contact avec des touches à courte pression. Mais la touche « Fn » (activation de certaines fonctions comme le sans fil, le F12 situé sur la touche F11, etc.) est mal placée. Située complètement en bas à gauche, elle se confond avec la touche Contrôle située à sa droite et généralement plus souvent utilisée. La touche tabulation (elle aussi très utile pour les amateurs de raccourcis clavier) manque vraiment de largeur et on a tendance à déborder sur le Q (ou A en clavier Azerty). Bref, le clavier reste perfectible.

Lenovo aurait pu gagner une bonne poignée de millimètres de part et d’autre du clavier où il reste un bon centimètre de chaque côté occupé par la coque.
En terme de configuration matérielle, l’Ideapad S10 ne se distingue guère de la masse de netbooks apparu ces derniers mois : processeur Intel Atom N270 à 1,6 GHz, 512 Mo de mémoire vive DDR2 à 667 MHz (extensible jusqu’à 1,5 Go) , écran 10,2 pouces en 1024 x 600 pixels, disque dur relativement confortable de 80 Go (160 Go selon les versions) que viennent enrichir 2 connecteurs USB et un port Express Card combiné à un lecteur de cartes Flash pour y connecter des périphériques de stockage. Port Ethernet, connecteur, Wi-Fi 802.11b/g, micro et casque, caméra 1,3 mégapixel (de bonne qualité) et sortie VGA complètent la configuration.

Malgré sa forme un peu « mastoc » aux bords arrondis, nous apprécions le design de l’Ideapad S10 pour son absence de coque rebondie. Il s’en glisse d’autant mieux dans le sac à dos ou la sacoche de transport. En revanche, avec ses 1,25 Kg pour 25 x 18,3x 2,2-2,75 cm, il ne fait pas figure de champion de la légèreté face aux 1,1 Kg de l’Asus 901 ou aux 995 grammes de l’Aspire One. D’autant que le chargeur, qui occupe l’équivalent d’un bon tiers de la surface de la machine, vient s’ajouter à l’ensemble. Mais le netbook de Lenovo n’est cependant pas le plus lourd de sa catégorie.

Encore ne s’agit-il là que de la version avec batterie 3 cellules, qui offre une autonomie trop juste pour en faire une machine de travail (ou même de loisir). Les 3 heures d’autonomie annoncées par le constructeur se sont limitées à 1h30 environ en travail (du processeur) intense (surf Internet, vidéo locale, saisie de notes dans Google Docs et création d’une image disque). La lecture d’un fichier vidéo depuis une clé USB sous VLC n’a pas atteint les 2 heures d’autonomie. Bizarrement, le système s’éteint quand la batterie arrive à 99 % de sa décharge. La consommation énergétique pourra cependant être optimisée depuis le centre de gestion qui propose quatre modes d’utilisation : performances, balance, faible consommation et super énergie préservée (menu traduit par nos soins). Nous avons la plupart du temps utilisé la machine dans le mode Performances, activé par défaut.

Lenovo aurait par exemple pu économiser sur l’activation des connexions sans fil. Bluetooth (2.1) et Wi-Fi qui se déclenchent simultanément, et nous n’avons pas trouvé comment utiliser l’un sans l’autre. Le pad de souris avec ses boutons gauche et droit situés juste en dessous s’est révélé très réactif, un peu trop avec le système de défilement vertical qui reste parfois difficile à maîtriser (et que la petite hauteur de l’écran n’arrange pas). Autre défaut, à notre goût, la LED de signalement d’activité du disque dur est située en haut du clavier à côté du bouton marche/arrêt donc juste sous l’écran en son milieu. Son clignotement bleu « flashy » nous a parfois perturbé dans nos lectures d’autant que Windows XP ne cesse jamais vraiment de faire des appels disque.

L’OS de Microsoft ne nous a pas posé de problème (sauf lorsque nous avons généré une image disque tout en installant Skype et en travaillant sur OpenOffice, mais ça peut se comprendre). L’utilitaire Cyberlink OneKey Recovery de création d’image disque est particulièrement appréciable et il est recommandé d’y faire appel régulièrement pour sauvegarder son système et s’assurer de retrouver sa configuration en cas de pépin (mais, insistons, la plate-forme est restée stable même après nos multiples installations, preuve de la bonne optimisation de Windows par Lenovo au niveau des drivers). D’autant que la machine livrée l’était sans anti-virus (ce qui nous a permis d’apprécier la réactivité).

La discrétion du S10 est également très appréciable. La plupart du temps, la machine est restée silencieuse. Et il faut tendre l’oreille (sauf en environnement totalement silencieux) pour entendre le souffle du ventilateur qui s’active quand le processeur chauffe trop. La chaleur dégagée au niveau du clavier reste limitée se concentrant plutôt sur le châssis inférieur. Mais rien de rédhibitoire. La batterie (3 cellules) sera arrivée au bout de sa charge avant que vos genoux s’incommodent du dégagement thermique (pour la saison, c’est même plutôt appréciable quand on attend le train sur un quai parcouru
par les courants d’air).

En conclusion, bien que perfectible au niveau du clavier, l’Ideapad S10 reste une machine agréable. Une machine d’appoint ou de mobilité, rappelons-le. Un lourd travail bureautique deviendra pénible au bout de quelques heures et son usage en mode prise de notes génère beaucoup d’erreur de frappe. Reconnaissons qu’avec l’usage, on trouve nos marques et les erreurs diminuent. Il n’en reste pas moins regrettable que Lenovo, comme les autres constructeurs de netbook, ne propose pas le S10 sous la distribution Linux Linpus en France comme c’est le cas en Asie. Un système, selon nous, mieux taillé que Windows XP (en attendant Windows 7) pour ce type d’ultra portable.

    * Prix : 349 euros TTC (batterie 3 cellules)