Coup de gueule: Jobs lâche son job pour six mois et c’est l’émeute !

« Apple peut-il vivre sans Steve Jobs ? », telle est la question poignante que ressassent nombre de médias et d’agences de presse depuis le MacWorld, dont Jobs fut absent, et surtout depuis hier soir… 

Après une longue hésitation sur le fait de communiquer ou non sur sa maladie, Jobs avait annoncé quelques heures avant le dernier MacWorld qu’il était bien malade, mais que sa maigreur n’était pas imputable directement à son cancer du pancréas. Et puis hier, rebelote, le grand Steve – l’homme qui a remis Apple sur les bons rails – a annoncé que ses problèmes de santé s’avéraient «plus complexes» et qu’en conséquence, afin de se soigner, il allait devoir abandonner la firme de Cupertino jusqu’à la fin du mois de juin. Il n’en fallait pas plus pour que les rumeurs reprennent de plus belle et surtout que l’action d’Apple, firme redevenue saine et peu endettée, subisse une dégringolade… Au point que les autorités financières ont, un temps, accepté de suspendre sa cotation.

Alors déséquilibre hormonal ou pas déséquilibre hormonal ? Conséquence directe ou indirecte du cancer dont on le croyait soigné ? Toujours est-il que les agences de presse, avec empressement et pas mal de voyeurisme se sont mises à comparer, photos à l’appui, le physique de Jobs des années 2000 à aujourd’hui (1) et (2), avant que l’AFP (3) ne commette une biographie de Jobs qui n’aurait pas dépareillée si on avait annoncé purement et simplement son décès.

Il faut en l’espèce raison garder, comme disent les politiques. Si Apple doit beaucoup au retour de Jobs, Apple n’est pas Jobs, et la santé du premier n’est pas (plus) corrélée avec celle du second. En attendant le retour du fils prodigue, qu’on espère rapide (car qui peut se réjouir de son état de santé ?), la gestion de la firme à pomme croquée a été confiée à Tim Cook, directeur opérationnel du groupe. Mais Steve Jobs a ajouté qu’étant toujours  directeur général il comptait bien rester impliqué «dans les grandes décisions stratégiques».

L’avenir dira si, pour paraphraser Shakespeare, ce fut beaucoup de bruit pour rien. Au même titre que la naissance d’une fille de ministre en exercice, n’y-a-t-il pas de choses plus sérieuses à « se mettre sous la dent » pour les médias français, et ceux de la planète ?

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