RIM (BlackBerry) lance une OPA hostile sur Certicom, spécialiste de la sécurité

C’est peu de dire que l’info a fait le tour du monde : la sécurité intérieure américaine a demandé à Barack Obama de se séparer de son BlackBerry fêtiche. « Pas assez sûr, mister President » lui ont dit en substance les services spéciaux US… Une contre-publicité dont se serait bien passé RIM, le fabricant des smartphones à la mure.

La sécurité des BlackBerry semble bien être le talon d’Achille du concurrent d’Apple et Nokia. RIM semble en être conscient qui exprime régulièrement son ambition de se renforcer dans ce secteur. Voilà sans doute pourquoi elle se lance dans des opérations de croissance externe, qui commence aujourd’hui par l’OPA hostile qu’elle vient de lancer sur Certicom, une société canadienne (comme RIM) spécialisée dans le cryptage. Montant du chèque que RIM est prêt à signer : plus de 66 millions de dollars canadiens, soit environ 1,5 dollar par action (environ 52 millions de dollars US) !

Il faut dire que Certicom est une proie de choix pour la firme de Waterloo (morne plaine… ?). Possédant plus de 300 brevets et comptant parmi ses clients la crème des firmes IT, dont Texas Instruments, Cisco, Palm ou encore, dans le domaine aéronautique, la NASA, Certicom n’était pas allé au bout de discussions entamées en 2007 avec RIM. Du coup celui-ci devrait formellement lancer son offre autour du 12 décembre pour une période 35 jours (avec les fêtes au milieu). Elle sera assujettie à l’apport d’au moins les deux tiers des actions de Certicom.

Commentaire de Jim Basillie, le ci-PDG de RIM : « Depuis le début [des tractations], RIM est resté raisonnable. Nous continuons à penser que Certicom est un partenaire naturel pour RIM. Notre expertise commune et nos ressources pourraient favoriser l’adoption de la technologie de Certicom. (…) Nous pensons que notre proposition est honnête. »

Les dirigeants de Certicom, à l’heure où nous écrivons ces lignes, conservé un mutisme parfait quant à l’annonce de cette OPA. En revanche, les marchés financiers ont rapidement bien réagi dès le mercredi 3 décembre à cette annonce : le cours de l’action RIM a terminé la séance à 48,90 dollars canadiens (39,10 dollars américains) en hausse de 5,25%. Le titre de Certicom a lui carrément grimpé de 87% après cette annonce, terminant la séance du jour à 1,59 dollar canadien, ce qui porte sa capitalisation boursière à quelque 70 millions de dollars (ou 56 millions de dollars américain), bien au-delà de l’offre du fabricant du BlackBerry.