Motorola licencie et reporte la scission de ses activités dans les portables

Pas moins de 3.000 licenciements, soit 4,5% d’effectifs en moins, c’est ce qui attend Motorola et plus particulièrement sa division téléphones portables concerné aux deux tiers par cette annonce faite jeudi soir par le porte-parole du groupe.  Et la crise financière n’y est pour rien… ou pas grand chose !

Longtemps porte-drapeau des ambitions planétaires de Motorola, l’activité téléphonie mobile est tombée en quelques mois au quatrième rang mondial. Les raisons d’un tel surplace sont multiples, mais on cite généralement une raison paradoxale : le très (trop) grand succès de la série des RazR… Devenu produit vache à lait, il aurait obéré les velléités du R&D de la firme de faire table rase et de partir sur des terrains que d’autres n’ont eux pas hésité à emprunté, comme le tactile, la 3G+ voire le Wimax, etc.

Au troisième trimestre 2008, Motorola a même essuyé un recul historique de ses ventes : – 31%, soit tout de même 3,12 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Mais pas assez à l’évidence pour repartir de plus belle sur un marché où la concurrence asiatique (Samsung, HTC, LG, Sony, …), américaine (Apple iPhone, Google Androïd) et Européenne (Nokia principalement) est forte et dynamique

Le résultat est d’autant plus navrant pour Motorola que les téléphones portables constituent le cœur de métier de l’équipementier télécoms. Conséquence : c’est tout le groupe qui est impacté de plein fouet, avec une perte nette frisant les 400 millions de dollars (pour la période de juillet à septembre). Et les restructurations se succèdent (avec plus de 13.000 salariés « sur le carreau ») sans que Motorola ait réussi jusqu’ici à capter suffisamment d’oxygène pour remonter à la surface.

En mars dernier, Motorola avait indiqué vouloir rapidement rationaliser ses activités en préparant pour le troisième trimestre 2009 la scission de ses activités, en isolant la division téléphones portables. Las, les difficultés permanentes depuis de cette branche ont repoussé sine die l’échéance. L’opération ne serait envisagée qu’au-delà de 2009. Et le groupe, pas très optimiste sur un retour rapide de la croissance, a déjà prévenu que le premier semestre 2009 serait « difficile », avec un nombre réduit de lancements de nouveaux produits.

Les plus optimistes tablent sur le lancement d’un premier mobile multifonctions fonctionnant sous Android (Google) d’ici un an, ainsi qu’une nouvelle gamme de modèles d’entrée de gamme, ou moyen de gamme, d’ici à la mi-2009. Sera-ce suffisant ? L’avenir le dira…