Toshiba vole au secours de SanDisk pour contrer Samsung

Le japonais Toshiba a donc fait l’acquisition, pour un milliard de dollars, d’équipements à son partenaire de joint-venture SanDisk Corp. Ce, afin de faire face sans trembler à l’OPA hostile lancée par le coréen Samsung. Une opération type « chevalier blanc » qui est consécutif à la faiblesse de Sandisk, dont les actions ont vu leur valeur chuter de moitié cette année. La faute – entre autres – à une surabondance de puces mémoire à l’échelle mondiale.

Selon divers analystes cités par l’agence Reuters, cette entente avec Toshiba pourrait l’aider à renverser la vapeur et à repousser le géant coréen, premier fabricant de puces mémoire dans le monde.

Rejet éternel

SanDisk, plus grand fabricant américain de cartes mémoire flash, est un appât de choix, ne serait-ce qu’à cause de ses nombreux brevets clés dans ce types de mémoires. Confronté à la chute brutale du marché,  l’américain s’est retrouvé – en pleine crise financière – dans une situation délicate vis-à-vis de ses créanciers et de sa dette. Lundi soir (heure de Paris), il devrait du reste annoncer une forte baisse de ses résultats trimestriels.

 «Avec la remise à flot des banques de crédit, il est important que Toshiba vienne ainsi soutenir SanDisk», a déclaré Yoshiharu Izumi, analyste chez JP Morgan. « Un tel soutien est de nature à rendre un rachat par Samsung moins probable ».

SanDisk a déjà rejeté par deux fois une offre de Samsung à 26 dollars par action (bien au-dessus de sa part actuelle qui se situe aux alentours des 15 dollars).

Toshiba a indiqué qu’il reprenait à son compte environ 30% de l’outil de production mis en commun dans la joint-venture japonaise formée avec SanDisk. Les deux entreprises ont indiqué que l’accord, ajustements des paiements en leasing compris, devrait permettre de dégager environ 1 milliard de dollars en espèces pour SanDisk.

Et, mine de rien, cet effort de Toshiba fait de lui le n ° 2 mondial des fabricants de mémoire flash NAND. Il monte à 65% de la capacité fournie par les lignes de production conjointes, tandis que SanDisk conserve 35% de celle-ci. Mais la propriété de l’ensemble reste à 50/50…

En outre, SanDisk conserverait la possibilité d’acheter certaines des puces fabriquées via les équipements cédés à Toshiba, et la firme indique qu’elle va continuer à investir au sein de la joint-venture à l’avenir.
Le choix de Toshiba est stratégique, car le fabricant japonais est lui aussi confronté au crash mondial du prix des mémoires et il devrait publier une perte d’exploitation trimestrielle de 30 milliards de yens, soit sa première perte d’exploitation sur la période d’avril à septembre depuis cinq ans, principalement en raison d’une chute des prix de la mémoire NAND. 

Cela dit, sans être sur un coup de tête, l’opération « chevalier blanc » de Toshiba ne serait pas si réfléchie que cela, puisque un porte-parole de la firme au Japon a déclaré que la direction allait analyser en quoi ce mouvement de défense de la joint-venture avec Sandisk pouvait grever ses projets d’investissement pour les mois à venir.