La gamme iPod toilettée, l’écosystème iTunes conforté

Pourquoi changer une équipe qui gagne ? Cette question, qui ne taraude pas Raymond Domenech mais Steve Jobs et ses équipes, s’est logiquement soldée en guise de réponse par un simple toilettage de la gamme des iPod et un soupçon de nouveautés côté iTunes. Ceux qui prédisaient monts et merveilles à l’occasion de ce rendez-vous de presse (voir notre article ici ) en ont été pour leurs frais… Les gens de la bourse n’ont en tous cas pas été séduits : une heure après la fin de la présentation, l’action Apple cédait 4,91% !

Arrondir les angles   

Se félicitant de la vitalité d’un produit qui écrase la concurrence, Steve Jobs a ironisé sur les velléités de Microsoft de faire de l’ombre aux iPod avec le Zune 3 : « pour juillet, l’iPod détient 73,4% de parts de marché aux USA, Microsoft est troisième avec 2,5%… ». Pan !

Sur le premier semestre 2008, NPD Group accorde 70% de parts de marché à Apple, devant Sandisk à 10% et en effet 3% à la firme de Redmond.

Dans ce contexte, pourquoi faire dans le grandiose et le révolutionnaire ? Seul l’iPod nano, qui reste le produit phare de la gamme, se voit doté d’un nouveau profil plus arrondi, de couleurs assorties du plus bel effet et de 8 ou 16 Go de capacité (comme les iPhone 3G).

Ah oui, on allait oublier, il hérite aussi d’un détecteur de mouvements. Pour changer de chanson il suffit de le secouer (il faudra vérifier que ça ne se déclenche pas en pleine séance de jogging) et suivant la façon dont on le tient l’écran s’oriente à  l’horizontale ou à la verticale !

Pour faire bonne mesure, Steve Jobs a également annoncé une nouvelle version d’iTunes (la version 8) avec à la clé une nouvelle fonctionnalité baptisée « Genius », qui permet de gérer son stock de chansons, ainsi que le retour (attendu) des programmes télévisés (notamment les séries) de NBC au catalogue.

Côté iPod classique, on hérite d’une capacité de 120 Gigaoctets pour 249 dollars (contre 349 dollars jusqu’à présent). De quoi couper le peu d’herbe sous le pied qui restait encore au Zune.

Vive l’écosystème

Se félicitant que l’iPod soit « un écosystème incroyablement vivace », Steve Jobs a salué la prolifération d’accessoires et de programmes en tous genres pour ses produits et n’a bien sûr pas dit un mot des débats autour du mode de commercialisation des « Apps » pour iPod et iPhone. Des chiffres éloquents ont été annoncés : les utilisateurs ont téléchargé plus de 100 millions d’applications sur la boutique en ligne « App store » lancée en juillet, qui permet aujourd’hui de charger plus de 3.000 programmes (dont 600 gratuits).

Et Apple ne cache pas que le monde du jeu est désormais à sa portée : « Avec le succès de la Wii, de la DS et de la PSP, c’est un grand pas que franchit Apple dans le secteur, en sautant à pieds joints dans le monde des jeux », a-t-il dit à nos confrères de l’AFP.

Jobs paraphrase Mark Twain

Pour finir sur une note de gaité, répondant aux inquiétudes sur son état de santé – sa mort ayant même été annoncée par erreur il y a quelques jours, en espérant que la jurisprudence Europe1-Pascal Sevran ne se reproduise pas… – le PDG de la firme de Cupertino a voulu rassurer les observateurs, bien qu’il ne semble pas avoir repris beaucoup de poids : « Les informations sur ma mort sont très exagérées« , a-t-il  lancé par diapo interposée devant le parterre de journalistes hilares, dont bien peu savait qu’on doit cette phrase magnifique à l’auteur de « Tom Sawyer »,  Mark Twain.