Pris en excès de vitesse, AMD gagne des points avec ses ATI Radeon 4800

Puissance es-tu là ? AMD semble vouloir répondre oui, lui qui vient de présenter les premières cartes graphiques à franchir la barre symbolique ô combien symbolique du teraflops (1000 milliards d’opérations par seconde). Coupables de cet excès de vitesse: les ATI Radeon HD 4850 et 4870 (cette dernière étant même annoncée à 1,2 Tflops !). Et Rick Bergman, vice président et responsable de la division carte graphique chez AMD, de commenter « la série ATI Radeon 4800 représente un saut de performances doublées par rapport à l’ATI Radeon HD 3800« , la précédente génération de moteur graphique ATI qui ne s’en sortait déjà pas si mal…

Que de téraflops !

Justifiant cette puissance, en croissance exponentielle : la présence de GPU RV770 (gravés en 55 nanomètres et embarquant pas moins de 959 millions de transistors), un cœur capable de traiter jusqu’à 800 flux de calculs en parallèle (via le stream processing). Alors que la version 4850 s’appuie sur un GPU cadencé à 625 MHz pour 512 Mo de mémoire GDDR3 (avec une bande passante annoncée de 2 Gbit/s), la 4870 voit son GPU monter à une ébouriffante fréquence de 750 MHz et fonctionne en parfaite intelligence avec 512 Mo de mémoire GDDR5 (à 3,6 Gbit/s).

Où trouvera-t-on cette nouvelle série Radeon 4800 ? Chez les partenaires habituels d’ATI en la matière (Asus, Gigabyte, MSI, Sapphire…), chez les intégrateurs spécialisés (dont Alienware, le faiseur de PC hors normes pour les core gamers exigeants).

Nvidia est-il hors jeu ?
Nvidia se voit-il infliger un soufflet par AMD ? Pas vraiment… D’abord parce que le développeur des GeForce vient d’annoncer une GTX 280 à… 940 gigaflops ! Et puis même si AMD positionne ses nouvelles cartes autour des 200 dollars (150 euros pour la 4850, 250 pour la 4870) contre le double environ pour Nvidia (à puissance similaire), le créateur des GeForce compte bien répondre par une prochaine baisse de prix sur la GeForce 9800 GTX (à 150 euros) et l’arrivée d’une version enrichie, la GTX+ à 170 euros mi-juillet.
Dans le domaine très exigeant des accros du jeu vidéo, on est loin de se dire emballé par le couple AMD/ATI, quand bien même les performances brutes annoncées par le couple ont de quoi donner l’eau à la bouche. Car faut-il encore pouvoir exploiter cette puissance théorique. Avec Cuda (Computer Unified Device Architecture), un outil de programmation (en langage C) adopté par de nombreux développeurs et permettant de tirer parti des capacités de calculs massivement parallèles du processeur graphique, Nvidia conserve une longueur d’avance, un marketing d’accompagnement efficace et – peut-être – une collaboration plus « naturelle » avec les processeurs centraux estampillés Intel.

Les Geforce 8000 ont clairement établi un nouveau référentiel en matière de ratio puissance/fonctionnalités. Et ce, bien au-delà de la seule puissance 3D nécessaire aux jeux les plus gourmands (du type Crysis). En effet, selon Nvidia, l’encodage d’un fichier vidéo MPEG-2 en MPEG-4 nécessite aujourd’hui 20 minutes sur une GeForce 8xxx contre 5 heures en moyenne avec un processeur Quad Core d’Intel ! Une puissance de calcul dont peuvent aussi profiter d’autres applications, comme les antivirus, ce qui soulagerait d’autant le processeur central – bien qu’il mette de deux à quatre cœurs à l’ouvrage. En outre, la nouvelle génération de GeForce embarque désormais le driver PhysX, un accélérateur de calculs physiques des animations depuis le rachat d’Ageia Technologies en février dernier. Aucun équivalent pour l’heure chez AMD à Cuda et Physx… La partie est donc loin d’être gagnée pour AMD qui a certes battu un record mais doit améliorer l’ensemble de son offre pour reprendre des parts de marché à Nvidia.